Bohicon et dernièrement Glazoué ont lancé les mouvements pour réclamer la candidature de Patrice Talon à la présidentielle de 2016. C’est dire que déjà, sur le terrain, la machine «Talon» est lancée. Mais l’homme, de son côté, à mille lieux de sa terre natale, œuvre pour un grand rassemblement autour de sa personne pour briguer la magistrature suprême. Y compris des «yayistes». Simple provocation ? Pas du tout. Du sérieux.
Talon l’a dit dans l’interview qu’il a accordée à Rfi matin le lundi 24 août 2015. Il échange avec tout le monde pour une éventuelle candidature à la prochaine présidentielle. L’exilé n’entend d’ailleurs pas faire les choses à moitié. Puisqu’il sait que chaque voix, chaque soutien comptera. «On ne peut pas être candidat aux élections présidentielles comme ça, tout seul contre la classe politique. J’ai des amis de longues dates et je compte, d’une manière ou d’une autre, contribuer à la renaissance de mon pays». Patrice Talon avoue être résolument dans une dynamique de rassemblement pour, sans doute, succéder à Boni Yayi, son ennemi numéro 1 depuis les affaires de «tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat» te «tentative d’atteinte à la sureté de l’Etat». Et chose surprenante, c’est des proches de l’actuel locataire de la Marina qui pourraient participer à porter Talon à la succession de leur leader charismatique. «Je continue d’échanger avec tout le monde, y compris hein, des leaders du camp de Yayi Boni. Il faut rassembler», a annoncé Talon sur la radio mondiale. Annonce surprenante mais en même temps pas du tout. En effet, c’est un secret de polichinelle que plusieurs «yayistes» sont annoncés aux côtés de l’homme d’affaire exilé. Des sources précisent d’ailleurs que ces «yayistes» bon teint attendent justement le bon moment pour se lancer dans la bataille électorale aux côtés Talon. Intrépides ? Pas tout à fait. Car, constitutionnellement, Boni Yayi est finissant. Pour ne pas répéter d’autres politiques qui trouvent déjà que Yayi est fini. Logiquement donc, certains de ses fidèles qui voudraient continuer à vivre politiquement devront faire leur choix pour l’après 6 avril 2016. Des sources annoncent que plusieurs sont ces «yayistes» et pas des moindres qui ne se posent plus la question du choix de Talon mais à quand dévoiler publiquement ce choix. Une question de timing en fait.
Jean-Marie Sèdolo