La Commission nationale pour l’apprentissage tient depuis hier, mardi 25 août à Cotonou, sa première session au titre de l’année 2015. L’ouverture des travaux a été présidée par le ministre de la Fonction publique, du Travail, de la Réforme administrative et institutionnelle, Aboubakar Yaya.
Les acteurs de l’apprentissage se sont évertués durant des années à mettre en place le cadre de concertation indispensable pour sortir le secteur de l’informel. Heureusement, ce vœu a été concrétisé par le décret 2013-34 du 11 février 2013 portant création, attribution, organisation et fonctionnement de la Commission nationale de l’apprentissage.
Le directeur général du renforcement des capacités, Rufin Akiyo, justifiant la tenue de la session, a indiqué qu’elle permettra aux participants de débattre de la question de l’apprentissage, afin que soit finalisé un projet intégré des maîtres artisans assorti d’un plan d’actions subséquent.
Le ministre de la Fonction publique, du Travail, de la Réforme administrative et institutionnelle, Aboubakar Yaya, a affirmé que l’artisanat demeure aujourd’hui le secteur dans lequel résident les pires formes du travail des enfants.
«La formation de l’enfant apprenti ne bénéficie pas de nos jours d’un cadre formel approprié et d’un environnement institutionnel organisé et propice à son épanouissement professionnel », ajoute-t-il.
Cet état de choses est, selon Aboubakar Yaya, dû à la méconnaissance des textes réglementaires aussi bien par les parents, les maîtres artisans que les apprentis eux-mêmes d’une part, et leur non-application par les pouvoirs publics d’autre part. Une situation qui est contraire aux normes internationales en matière de protection des droits de l’enfant et qui déteint totalement l’image de l’artisanat béninois qui pourtant participe à plus de 30% au Produit intérieur brut.
Le ministre de la Fonction publique, du Travail, de la Réforme administrative et institutionnelle, a affirmé que son département est aujourd’hui dans la dynamique des réformes qui le place dans une position stratégique de planification des grands axes de ce domaine porteur de l’économie nationale.
A ce titre, certaines dispositions sont prises au niveau du ministère en charge du Travail, dans le secteur de l’apprentissage, notamment la réalisation de certaines études pour identifier les besoins en formation des maîtres artisans et mettre en place un plan de formation avec le concours de tous les ministères sectoriels et les acteurs eux-mêmes.
Une approche qui, selon Aboubakar Yaya, vise l’amélioration de l’environnement de l’enfant apprenti qui devrait bénéficier d’une formation de qualité conformément aux besoins du marché national et sous-régional.
Réunie pour la toute première fois en novembre 2014, la Commission nationale de l’apprentissage, organe consultatif tripartite composé des représentants de l’administration, du patronat et des travailleurs s’est résolu à protéger les droits de l’enfant apprenti par la mise en application des textes régissant l’apprentissage au Bénin.
Au cours des deux jours que dureront les travaux de la présente session les participants auront à faire le diagnostic du secteur, à définir une vision à l’horizon 2020 et à élaborer un plan d’actions entre les différentes parties prenantes en vue d’une réelle modernisation de l’apprentissage informel au Bénin.
Pintos GNANGNON