La crise qui secoue actuellement la Commission électorale nationale autonome pourrait coûter chère au Bénin. Cette mésentente risque de bloquer l’organisation de la présidentielle de 2016 et ouvrir la voie à toutes les dérives.
L’accusation et la destitution contestées du coordonnateur au budget M. Freddy Houngbédji fait courir de gros risques au Bénin. Telle que la situation est conduite, elle pourrait empêcher les membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) d’organiser l’élection présidentielle du 28 février 2016. Alors même que le temps presse, les membres de cette structure devraient s’atteler pour gagner le pari de la bonne organisation des élections surtout que les différentes élections qui se sont déroulées par le passé et qui ont permis d’élire les membres de la 7è législature de l’Assemblée et les membres des conseils communaux et de villages comportent des déchets que la Céna devrait se mettre à la tâche pour corriger.
Mais malheureusement, c’est à une diversion que ses membres soumettent le peuple. Certains membres accusent le coordonnateur en charge du budget qui rejette toutes les accusations portées contre lui. D’ailleurs, il aurait refusé de céder le tablier malgré son remplacement par un autre membre. Jusqu’à quand vont-ils continuer cette guéguerre interne qui n’apporte rien au peuple béninois ? Ce qui compte aujourd’hui c’est de s’assurer de la disponibilité d’une liste électorale fiable et des autres aspects qui entourent une élection crédible. On n’oublie pas la disponibilité de la carte d’électeur à tous les ayants droit tant au Bénin qu’à l’étranger sans oublier la formation des agents électoraux et la disponibilité du matériel. Au lieu de se consacrer au moins à faire leur budget et à le discuter déjà avec le gouvernement pour gagner du temps, les membres de la Cena sont en train de perdre le temps alors que la date du 6 avril 2016 ne peut pas bouger.
Les jours s’égrainent. Tout laisse croire que les membres de la Cena qui alimentent cette crise veulent exposer le Bénin à une confiscation du pouvoir pour non organisation des élections. Et ce sera l’occasion rêvée d’une catastrophe politique que des pseudos juristes trouveront des arguments pour défendre. Cette dérive sera la plus suicidaire et pourra replonger le Bénin dans les méandres des coups d’Etat.
Il va falloir que les acteurs politiques ramènent la Cena à l’ordre ou ramène la paix au niveau de la Cena pour que le Bénin soit préservé.
Junior Fatongninougbo