Le projet «Les citoyens dans les marchés publics au Bénin (CMPB)» du Réseau Social Watch a révélé hier, mercredi 26 août, des cas de dénonciations des marchés publics enregistrés sur la plate-forme électronique installée à cet effet. C’était au cours d’une conférence de presse animée par le président du Conseil d’administration de Social Watch Bénin et ses collaborateurs au siège du Réseau à Cotonou.
« La reddition des comptes faite en décembre 2014, dans le cadre du projet Les Citoyens dans les marchés publics au Bénin (CMPB) révèle que le Conseil communal de Sô- Ava dit avoir construit un module de trois classes dans l’arrondissement de Dékanmey à 26 millions de francs CFA. Mais les populations de la localité nient les faits. Il n’y a jamais eu la construction d’une telle infrastructure dans l’arrondissement de Dékanmey». Cet exemple de dénonciation des marchés publics rappelé par le président du Conseil d’administration de Social Watch Bénin, Gustave Assah, est l’un des huit cas qui ont fait l’objet de la conférence de presse qu’il a animée hier avec ses collaborateurs.
Selon lui, après la sortie médiatique d’avril dernier du Réseau Social Watch, la plate-forme «Témoin-Kounoudéto» pour la transparence et la crédibilité des marchés publics au Bénin a encore recensé plusieurs plaintes, soupçons de corruption et dénonciations de la part des citoyens.
Au total, révèle Gustave Assah, plus d’une centaine de messages de dénonciations ont été reçus et portent sur les vices de procédure, les soupçons de corruption, les marchés mal exécutés, les procédures de contrats mal exécutés et des marchés abandonnés. Les cas investigués et vérifiés et qui ont fait l’objet de la conférence de presse d’hier sont au nombre de huit.
Le premier est le cas de Sô- Ava évoqué plus haut avec en plus, des agents de la mairie qui ont été soupçonnés d’être entrepreneurs et s’attribuent les marchés de même que des chefs d’arrondissement ayant créé des entreprises au nom de leur fille pour s’attribuer des marchés. A Porto-Novo et plus précisément au ministère des Enseignements maternel et primaire, il s’agit des motos achetées et dont tous n’ont pas été attribuées aux bénéficiaires.
En effet, des 250 motos achetées au profit des conseillers pédagogiques par le projet FASTRAK, 203 sont allées aux bénéficiaires. Le reste, non seulement, est laissé au soleil pendant plus d’un an, mais distribué après à des personnes qui ne sont pas des conseillers pédagogiques. Outre ces cas, il y a d’autres toujours à Porto-Novo qui sont dénoncés dans le secteur de l’éducation de même qu’à Sinendé.
Le président du Conseil d'administration de Social Watch Bénin a annoncé qu’il y a actuellement une dizaine de cas pertinents en préparation pour les investigations dans les communes de Zogbodomey, Adjohoun, Adja-Ouèrè, Aplahoué, Dogbo, Ifangni, Abomey, Bohicon et Cotonou.
Gustave Assah estime qu’il est important aujourd’hui de présenter les premiers cas de dénonciations recensés, en poursuivant la sensibilisation sur le mécanisme de fonctionnement de la plate-forme électronique de dénonciation.
Selon la présentation faite par le chargé du projet, Charles Assogba, la plate-forme depuis sa création en janvier 2015, fonctionne grâce à trois modes de dénonciation. Les messages SMS à un numéro de téléphone installé à cet effet, les messages électroniques par une adresse électronique ou la soumission d'un événement sur le site du projet.
Le projet « Les Citoyens dans les marchés publics au Bénin » a été mis en place depuis septembre 2014 avec l’appui de Open Society initiative for West Africa (OSIWA) pour contribuer à la transparence et à la crédibilité des marchés publics au Bénin notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des infrastructures routières.
Bruno SEWADE