Les deux camps politiques reconnus au Bénin recherchent désespérément un cheval gagnant pour la présidentielle du 28 février 2016. Cette réalité montre à tous que les ambitions sont nombreuses et aucun leader pour le moment ne peut se positionner en meneur de jeu.
Aucun sondage et aucune statistique ne peut réellement dire au Bénin d’aujourd’hui que c’est la mouvance ou l’opposition qui gagnera l’élection présidentielle de 2016. A environ six mois du scrutin tout reste embrouillé. Et la mouvance et l’opposition se cherchent. Qui sera le candidat qui pourra gagner les suffrages des électeurs pour se faire adjuger le fauteuil du palais de la marina ? Les errements politiques faits d’injures, de violations des droits des citoyens et de mal gouvernance à tous les niveaux ont entrainé une impréparation réelle pour l’alternance en 2016. La majorité des Béninois y compris les acteurs du régime au pouvoir sont unanimes pour constater un échec du régime par rapport aux promesses de 2006 réitérées en 2011 mais qui n’ont pas été honorées. Face à cette réalité, une alternance au pouvoir est indéniable quand bien même la voie est ouverte pour tout candidat du régime actuel qui a plus d’atouts que les dirigeants et qui, bien qu’étant du régime n’approuve pas la navigation à vue et la gestion du pays au petit bonhomme la semaine. Mais ceux qui devraient mieux se préparer pour assurer l’alternance en accroissant leur degré de confiance auprès des populations n’ont pas su s’organiser. Ils ont passé leur temps à s’occuper des sujets de diversion que le pouvoir actuel s’est souvent amusé à leur jeter à la figure. Au point où, même au sein de l’opposition, les appâts sporadiques balancés dans leur rang ont toujours trouvé de preneurs. Une réalité qui a souvent troublé l’opposition que de l’unir autour du seul objectif de la bonne préparation pour assurer l’alternance afin de venir prouver aux Béninois ceux dont elle est capable.
Inquiétude grandissante
Aujourd’hui, la situation est catastrophique et les semaines des Béninois sont rythmées par une cacophonie d’ambitions pour le fauteuil présidentiel. Evidemment, avec le régime actuel, le mythe de l’économiste ou du technocrate pour remplacer le politicien à la tête du pays est totalement tombé. Les Béninois regrettent presque à l’unisson le départ du Général Mathieu Kérékou ne serait-ce que sur le plan de la consolidation de l’unité nationale et de la paix, bien sûr avec une limitation des scandales financiers de plusieurs milliards. Quelle sera la solution pour le Bénin au soir du 28 février 2016 ? Qui pourra vraiment casser le rythme de l’inquiétude grandissante et de la banalisation du pouvoir d’Etat qui se retrouve dans tous les débats de bas étages ? Ni la mouvance, ni l’opposition ne rassure le peuple sur ce terrain. L’opposition qui a plus intérêt à offrir une chance au peuple désabusé se perd en gymnastique politique au lieu de trancher le débat et de proposer aux Béninois un candidat mûr, travailleur, consciencieux, patriote, vrai leader, crédible, respectueux des textes et institutions de la République, sensiblement honnête et capable d’apporter mieux que ce qu’offre le régime actuel aux citoyens. Pour l’heure, le Bénin joue son destin d’après avril 2016.
Junior Fatongninougbo