Engagé pour une jeunesse béninoise épanouie, le président du Parti social-démocrate du Bénin et de l’International socialiste, section Afrique a rencontré les jeunes de la commune d’Abomey-Calavi. Cette conférence qui a porté sur le thème « Jeunesse, l’emploi d’abord » a permis au candidat à la présidentielle de 2016 de rassurer les jeunes sur ce que tout n’est pas perdu et qu’il y a encore des chances de sau-ver les meubles. C’était le jeudi 27 août 2015 à Big Man Hotel de Calavi.
L’espoir est encore permis. C’est substantiellement le message que le président Emmanuel Golou porte à l’attention des jeunes Béninois lors de cette rencontre avec les jeunes de la commune d’Abomey-Calavi. Aux plus de 500 jeunes rassemblés dans la salle de conférence de l’hôtel Big Man hotel, le président Emmanuel Golou a souligné que tout n’est pas perdu et qu’il est encore possible pour la jeunesse du Bénin de retrouver et de réaliser ses rêves. Une assurance qui vient comme une réponse à la préoccupation soulevée par le porte-parole des jeunes dans son mot de bienvenue au président Emmanuel Golou et à son staff : « Notre génération est-elle définitivement perdue ou elle a encore un espoir de sortir de l’auberge ».
En effet, dans sa présentation, le président Emmanuel Golou a reconnu que les jeunes africains de façon générale traversent une situation de désespoir généralisée faute de trouver un emploi. Conséquence, ex-plique-t-il : « La méditerranée est devenue un cimetière pour les jeunes africains à la recherche d’un mieux-être. Ils savent qu’ils peu-vent mourir, mais ils y vont quand même parce que chez eux, la pau-vreté a pris le dessus sur tout ». Dans le même temps, ceux qui restent au pays, frustrés et à la recherche du pain quotidien, se laissent faci-lement enrôler par les groupes rebelles pour combattre. Pour le prési-dent Emmanuel Golou, il n’est pas acceptable qu’au Bénin ou ailleurs les jeunes renoncent à leurs rêves à cause des mauvaises décisions ou du manque de vision des dirigeants.
Pour le cas spécifique du Bénin, « 71% de la population en âge de tra-vailler n’a pas de boulot », déploré le président du Comité Afrique de l’International socialiste. Selon lui, s’il est compréhensible que l’Etat béninois n’a plus les moyens de recruter comme avant, ce qui est inadmissible, c’est de ne pas suffisamment encourager la floraison du secteur privé pourvoyeur d’emplois. Alors, « pendant que la demande d’emploi s’accroît, l’offre s’amenuise au fil des jours », regrette Em-manuel Golou.
Certes, des actions ont été initiées par les gouvernements successifs dans le sens d’inciter à l’auto-emploi, mais malheureusement, elles sont restées inefficaces faute d’avoir été bien muries. « Il faut au-jourd’hui une rupture totale avec la politique actuelle de lutte contre le chômage », déclare le président du PSD, résolument convaincu qu’on peut mieux faire.
Pour une jeunesse qui se retrouve
Face au nombre de plus en plus accru de jeunes béninois touchés par le chômage et la pauvreté, « il faut réagir », clarifie le président Em-manuel Golou. Alors, en plus d’œuvrer à ce que le secteur privé soit mieux structuré ; de renforcer le partenariat public-privé et d’améliorer le climat des affaires, il propose que le Bénin, d’une part profite au maximum de ses atouts, et d’autre part, réoriente l’entrepreneuriat des jeunes vers les métiers d’avenir.
Pour ce qui est des atouts du Bénin, Emmanuel Golou cite entre autres, le tourisme encore à l’étape embryonnaire malgré les potentia-lités dont dispose le pays. Il relève également le grand marché que constitue le Nigéria avec ses deux cent millions d’habitants. « Il faut absolument que le Bénin et les Béninois investissent ce marché », in-dique le président qui ne comprend pas la position de spectateur adop-tée par son pays depuis les indépendances. Pour y arriver, il faut que « tous les enfants béninois qui finissent le CM2 soient automatique-ment bilingues », dit-il. Et justement, à ce propos, il pense qu’il faut refondre entièrement l’éducation béninoise qui n’arrive plus à assu-mer son rôle dans le développement du pays. « Le système éducatif est totalement dépassé et mérite d’être repensé dans son entièreté », sou-ligne le président Emmanuel Golou. Selon lui, il faut aller à un sys-tème éducatif qui permette aux jeunes de pouvoir s’auto-employer à la fin de leurs études et de participer pleinement à la création de la ri-chesse nationale.
Concernant les métiers d’avenir, le président Emmanuel Golou pro-pose à la jeunesse béninoise, entre autres, le développement de l’économique numérique. « Nous pensons qu’en investissant 20 mil-liards dans l’économie numérique, nous allons créer 5 000 emplois par an », révèle-t-il.
Considérant les nombreux défis qui se posent au Bénin et face à une jeunesse en perte de ses repères, le président Emmanuel Golou, pre-nant à témoins les plus de 500 jeunes allés à sa rencontre, s’est engagé à ne jamais renier cette couche, avenir du pays. S’adressant à eux, il les a exhortés à ne plus être des spectateurs de la gestion du pays. « Votre rôle est de vous prononcer régulièrement. Contrairement, vous aurez mal joué le rôle de votre génération », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Je suis déterminé à vous accompagner pour que demain soit meilleur pour nous tous. »
M.M