Alors que certains ne doutent pas de son existence, d’autres au sein même du Clergé en parlent avec incertitudes. La supposée lettre du Clergé aux opérateurs économiques Patrice Talon et Sébastien Ajavon fait grand débat.
Beaucoup de Béninois continuent de porter leurs doutes et incertitudes sur une lettre du Clergé aux opérateurs économiques Patrice Talon et Sébastien Ajavon. La teneur de cette lettre provenant, selon certaines informations, des dignitaires de l’Eglise est de dissuader le magnat du coton et le roi de la volaille à renoncer à leurs intentions de se présenter aux élections présidentielles de 2016. Laissons de côté tout ce qui a circulé sur les réseaux sociaux et tournons- nous vers les intéressés pour en savoir un peu plus. Des sources proches du magnat du coton indiquent qu’une telle correspondance manuscrite existe. Le contenu n’a pas changé comparativement à ce que nous venons d’énoncer plus haut. Du côté du roi de la volaille, on n’a pas non plus nié l’existence de tels écrits. A priori, c’est que l’information n’est pas tombée du ciel. Ce n’est ni une machination, encore moins des magouilles de mauvais esprits. A la question de savoir celui qui en est signataire, il a été révélé qu’il s’agit d’un haut dignitaire de l’Eglise, qui aurait exprimé la position du Clergé de même que ses inquiétudes. Inquiétudes, selon nos informations, justifiées par les menaces et mises en garde que susciterait leur entêtement à se présenter aux élections présidentielles. Donc le souci du Clergé est clair. Mais, selon nos investigations, certains dignitaires de l’Eglise ne se reconnaissent pas à travers cette fameuse lettre. « C’est un démenti formel que j’apporte. Rien du tout, rien et rien. Ce sont des manipulations, des magouilles de mauvais esprits… », a confié dans l’anonymat un responsable de l’Eglise. Ensuite à la question de savoir ce que fera désormais le Clergé, il ajoute : « moi, je ne sais pas. J’étais en voyage. Je viens d’arriver. Le clergé, vous-même vous allez déduire. Je pense qu’il vous appartient de déduire et de conclure que le clergé n’a pas cette habitude et que c’est tout à fait contraire au respect des droits que l’église n’a cessés de défendre et de promouvoir dans notre cher pays »
Eviter la compromission
Si beaucoup de pays nous envient, c’est à cause de notre démocratie chèrement acquise de hautes luttes. Le changement en douceur d’un régime dictatorial à un régime démocratique n’était pourtant pas gagné d’avance. Mais cette réussite a été possible grâce aux forces vives de la Nation. Cette réussite, c’est aussi l’œuvre de l’Eglise catholique à travers Mgr Isidore de Souza dont les témoignages lumineux, sans compromission et parti pris, ont permis de briser l’élan des esprits malveillants. Cette reconnaissance, nous la devons à l’Eglise catholique, qui à plusieurs reprises a sauvé le Bénin des situations du pire. Le pays ne l’oubliera jamais. Où est-elle aujourd’hui ? Où en sont aujourd’hui les hommes de l’Eglise ? Le débat sur la présidentielle de 2016 qui suscite si tant de frénésie ne se fera pas sans sur leur dos. Seulement, on se demande le moment où l’Eglise et ses hommes vont se mettre dans la danse. Car, habitués à sauver le pays des situations du pire, et au regard des signaux et des indicateurs qui clignotent, ils doivent se préparer à apaiser les tensions. Or, la manière cavalière avec laquelle l’un de ses dignitaires est intervenu dans le débat est compromettante . Il est urgent de l’en conjurer à tout prix.
FN