Le président Abdoulaye Bio Tchané est préoccupé par la pauvreté en milieu rural. Il a décidé d’apporter un appui concret pour atténuer ce fléau dans les départements du Mono-Couffo par le biais de l’Ong Judeva à la faveur du lancement à Lokossa, le 28 août dernier, d’un projet de formation des femmes à la transformation du manioc en gari super, tapioca compétitif et en amidon traité. Intitulé « Projet de renforcement des capacités en micro-entreprenariat des populations du Mono-Couffo », cette initiative consiste à apprendre à 18.000 femmes, soit 3.000 par commune, à produire du gari super, du tapioca compétitif et de l’amidon traité.
Dans ces deux départements, le manioc est cultivé en abondance. C’est une source de richesse mal exploitée par les populations confrontées à la pauvreté. Vadim Vladimir Olou, chef du Projet, précise : « Malgré cette richesse importante que constitue le manioc pour ces deux départements, la misère continue de côtoyer la grande masse des femmes. Il est à noter que les femmes refusent parfois de produire du gari et du tapioca, car, ces dérivés, lorsqu’ils sont produits, sont vendus à des prix qui sortent de l’entendement. Philippe Dansou, président de l’Ong Judeva, soutient que l’expérience est concluante dans le département du Couffo. C’est la raison pour laquelle, son Ong a décidé de l’étendre au Mono pour aider à lutter contre la pauvreté en milieu rural.
« Nous avons lancé ce projet à Aplahoué en 2011, indique Philippe Dansou. Aujourd’hui, nous avons formé 18.000 femmes dans le Couffo, gratuitement. Et le coût de la formation a été évalué à 17.580.000 FCFA, soit 2.930.000 F par commune. Ce coût est de l’initiative des membres de l’Ong Judeva. Devant les autorités locales, les têtes couronnées et les femmes bénéficiaires, le parrain de l’événement, Abdoulaye Bio Tchané promet d’appuyer cette initiative. Elle va permettre de faire des bénéficiaires des entrepreneurs agricoles capables de générer des revenus financiers et de créer des emplois. « Notre soutien à cette initiative de Judeva va recouvrir le soutien à la formation, va recouvrir le don d’équipement à ces associations de femmes et va aussi recouvrir le soutien au crédit à ces femmes pour accroitre leurs capacités de production et de commercialisation », souligne Abdoulaye Bio Tchané. Selon lui, notre pays doit passer d’une agriculture de subsistance à celle commerciale. C’est pourquoi, il appuie les actions de développement allant dans cette direction. Il poursuit alors : « Le défi qui vous est lancé aujourd’hui, c’est de passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale. C’est-à-dire de produire de façon intelligente, de maîtriser les aléas climatiques, afin d’aller vers une production de masse et vers une production commerciale. Et moi je rêve pour notre pays le Bénin, du jour où nous pourrons, nous Béninois, nourrir tous les Nigérians. Je vous assure qu’ensemble nous pouvons le faire ».