Alors qu’il l’avait annoncée depuis des mois et avait amorcé d’intenses préparatifs dans ce sens, le professeur Joseph Djogbénou, député à l’Assemblée nationale, n’envisage plus aujourd’hui d’être candidat à l’élection présidentielle de 2016. Il l’a affirmé hier sur l’émission « Zone Franche » de Canal 3 dont il était l’invité. Il préfère travailler pour un autre auquel il ne cache plus son admiration : Patrice Talon. « Je ne suis plus candidat d’autant plus que Patrice Talon sera candidat », a-t-il justifié. Il déclare être dans l’économie des réflexions et actions qui se multiplient pour concrétiser et faire prospérer la candidature de Patrice Talon, qui d’ailleurs, pour lui, ne fait plus l’ombre d’aucun doute. « A tout point de vue, Talon remplit aujourd’hui, les conditions pour être président de la république », se rassure également l’invité de Canal 3. « La concertation au profit de Talon est approfondie et assez avancée », a aussi révélé le professeur Djogbénou qui précise cependant que « nous ne sommes pas en train de rechercher un homme, mais un groupe, un projet avant la présidentielle 2016 ». Et il se dit persuadé que les partis politiques préparent déjà leurs réponses aux propositions de Patrice Talon. Au nombre desdites propositions, l’invité soutient celle ayant trait au mandat unique, estimant que cela est devenu une nécessité aujourd’hui. «Quelle que soit la durée, le mandat unique est la solution pour les pays qui aspirent à la construction de l’Etat », croit savoir le professeur Djogbénou. « Ce n’est peut-être pas la solution idéale, mais, dans l’état actuel de notre développement, elle est une solution responsable », a-t-il souligné. « Si Patrice Talon est élu, il ne fera pas plus que 5 ans, même si au cours de son mandat, la constitution pourrait être amenée à être révisée. Dans tous les cas, celui qui va gérer le Bénin à partir de 2016, ne doit pas aspirer à un second mandat », a-t-il prévenu.
Entre autres sujets évoqués au cours de cette émission, le professeur Djogbénou s’est également réjoui du vote de la loi sur la fonction publique, dont il fut l’un des artisans au parlement. Le rejet de la demande de l’immunité parlementaire du député Barthélémy Kassa à propos de l’affaire de détournement des fonds du projet PPEA II a été également apprécié par l’invité. Il parle ici d’un « trouble démocratique et d’une démarche suspecte » de la part du Gouvernement qui a introduit cette demande. « Quand un président de la République qui dispose de quatre groupes parlementaires introduit une demande de levée qui est rejetée, cela me paraît suspect et malsain », a fustigé le professeur Djogbénou.
Christian Tchanou