La place de la Réconciliation de Cotonou a servi de cadre le week-end dernier au lancement officiel de ses activités du Conseil représentatif des associations noires du Bénin (CRAN-Bénin). Occasion pour cette organisation de porter en exigence majeure la réparation des préjudices culturels causés aux peuples africains pendant la période coloniale.
Euloge ZOHOUNGBOGBO
Louis George Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN-France) et de CRAN-International, en collaboration de ses ouailles du Bénin, lance l’appel de Cotonou. À travers une déclaration de presse samedi dernier à la place de la réconciliation de Cotonou, Louis George Tin et son homologue du Bénin, Laurent Tonegnikes exigent la restitution du patrimoine culturel et historique du Bénin qui est resté en possession de la France depuis la période esclavagiste. Pour ces derniers, le tort causé par le colon aux peuples noirs est si dramatique qu’il ne doit plus continuer de garder une partie de la mémoire de ces peuples dans le dessein d’occulter l’histoire aux générations futures. De ce point de vue assurent-ils, la statuette du roi Béhanzin, le trône royal de Glèlè, le trône royal de Ghézo et bien d'autres vestiges de la colonisation encore aux mains de la France doivent être restitués sans condition aucune. Les musées béninois hâtent d’accueillir ces biens qui sont une partie du patrimoine historique des peuples africains. De commun accord, les deux associations prévoient des actions fortes pour faire entendre raison gardée à la France. C’est dans cette philosophie que CRANBénin a été créé en 2005 sous l’impulsion d’une jeunesse béninoise ayant une conviction forte. Dans le processus de transfèrement de ces biens au Bénin, l’association dirigée par Laurent Tonegnikes entend donc soutenir CRAN-France dans cette lutte et compte mener bien d’autres actions comme le rétablissement du pont entre la diaspora et le Bénin à travers l’organisation des colonies de vacances, la construction de villas à Allada, Porto-Novo ou Abomey pour héberger les touristes de la diaspora afin d’exploiter le tourisme patrimonial dont le Bénin ne jouit pas encore assez. Des projets que CRAN-Bénin compte mettre diligemment en œuvre. Les responsables de CRAN-Bénin ont profité également du lancement officiel des activités de leur structure pour lever un coin de voile sur les différents projets prévus dans le cadre de leur programme d’activités.
Pour mémoire, le premier ministre Lionel Zinsou est engagé à accompagner le processus de restitution, notamment à doter le musée historique d’Abomey d’équipements modernes pour accueillir les objets qui viendront de la France. Visiblement, les associations et Afro-descendants sont décidés à ne pas voir leur histoire se faner comme des pétales.