L’école béninoise devra faire face à une nouvelle épreuve au cours de la prochaine rentrée scolaire. Plus de deux mille enseignants seront admis à la retraite. Vu les différents maux qui minaient déjà le secteur de l’éducation et le blocage au parlement du projet de loi portant à 60 ans l’âge d’admission à la retraite, on peut bien s’inquiéter pour le bon déroulement des activités pédagogiques dans nos écoles, au cours de la prochaine année scolaire.
L’année scolaire 2012-2013 est sous menaces. Non pas pour les questions de grognes corporatistes qui ne sont jusque là dissipées, mais pour le déficit d’enseignants, du moins ceux qualifiés pour animer les activités pédagogiques dans nos écoles. Une situation qui risque d’être préjudiciable au système éducatif déjà miné par une crise entretenue par le bras de fer gouvernement-syndicats.
Des milliers de départs
1455 enseignants du primaire et 598 du secondaire, dont 26 directeurs d’écoles et de collèges de l’Atlantique-Littoral déposeront la craie dès la rentrée scolaire d’octobre prochain. Ces milliers d’enseignants qui sont appelés à faire valoir leur droit à la retraite viendront s’ajouter à leurs prédécesseurs de 2012 dont le vide créé par leur départ peine à être comblé à ce jour>
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C’est dire donc que le manque criard d’enseignants déjà perceptible depuis quelques années dans nos écoles va s’aggraver à la prochaine reprise des classes.
Formation
A bien y voir, la formation des élèves risque de subir les dommages de ce dysfonctionnement dans le prompt remplacement des travailleurs de la fonction publique en général et des enseignants qualifiés en particulier. Alors que la question des grèves semble être de plus en plus maitrisée, c’est une nouvelle situation qui s’annonce pour maintenir l’école béninoise dans la précarité. Quelles sont les dispositions que prend le gouvernement pour parer à ce inquiétant déficit? Projette t-il de procéder à un recrutement alors que les tous derniers reversés attendent toujours d’être formés convenablement ? Autant de questions dont les réponses devraient lever les réserves qu’émettent les observateurs sur la qualité de la formation des élèves et surtout des candidats aux divers examens.
L’implication des députés
Pour faire face à la crise qui s’annonce dans le secteur éducatif, des observateurs tournent leur regard vers l’Assemblée nationale qui, selon eux, peut apporter une approche de solution. En effet, pour porter à 60 ans l’âge de départ à la retraite des fonctionnaires béninois contrairement aux dispositions actuelles qui prévoient que tout fonctionnaire ayant totalisé 30 années rigoureuses de service soit admis à la retraite, le gouvernement a transmis à l’Assemblée nationale un projet de loi qui malheureusement fait objet de grognes. Curieusement, cette réforme décriée pourrait régler quelque peu la question du déficit, puisqu’il maintiendra en fonction un grand nombre d’enseignants actuellement sur la liste de départ. Il convient de se demander si le gouvernement fera l’option de faire passer son impopulaire réforme avec la complicité des députés, au détriment des jeunes chômeurs qui attendent d’intégrer la fonction publique.
En somme, le gouvernement a le devoir de trouver les bonnes formules pour anticiper sur ce grave dysfonctionnement dont les conséquences seront fâcheuses pour l’éducation nationale. Toutefois, il lui faudra garantir, quelque soit son option, une disponibilité du nombre d’enseignants requis et qualifiés pour le bon déroulement des activités pédagogiques. La formation latente des enseignants reversés, des vacataires et des potentielles nouvelles recrues ne devrait pas être occultée. Reste à savoir si le rappel sur contrat des enseignants retraités, murmuré depuis 2012 dans les couloirs du ministère de l’enseignement secondaire n’est pas toujours d’actualité.