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© Autre presse par DR
Sébastien Adjavon, PDG de Cajaf Comon |
A 6 mois du 1er tour de la présidentielle de 2016 qui se déroulera le 28 février prochain, les hommes d’affaires s’invitent dans l’arène politique. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce sont les mêmes personnes qui pendant longtemps ont appuyé financièrement dans l’ombre, les hommes politiques en échange de leur bienveillance.
Pour la présidentielle de 2016, les candidatures de Sébastien Ajavon, de Martin Rodriguez sont annoncées à grand renfort médiatique. Si pour celle de Martin Rodriguez, et de Sébastien Ajavon sont encore à l’étape de supputation, celle du richissime homme d’affaires Patrice Talon paraît irréversible. Secret de polichinelle, ce sont les grands opérateurs économiques qui tirent les ficelles dans l’ombre en se faisant passer pour les faiseurs de rois, pendant les compétitions électorales, en l’occurrence quand il s’agit de la présidentielle caractérisée par un homme une voix. Passé de l’ombre à la lumière, est un pas, que les nôtres semblent avoir vite franchi. Une situation très ennuyeuse pour les hommes politiques, qui considèrent à tort ou à raison que la gestion de la cité et des pouvoirs publics leur revient de plein droit. La preuve, depuis l’annonce de la candidature de l’opérateur économique Patrice Talon, qui, faut-il le rappeler, est considéré comme le principal sponsor de Yayi en 2006 et en 2011, la classe politique est tombé malade et vit cette situation comme un véritable malaise. C’est le président du parti « Le Nationaliste », Iréné Agossa, qui, est sorti de ses gongs pour fustiger la candidature de Patrice Talon, en considérant que l’argent va dicter sa loi. Même si on ne partage pas le point de vue de l’actuel directeur général de la SONACOP, on lui reconnaît le mérite de dire haut ce que tout le monde pense bas. Parce que comme le disait l’adage, la sagesse recommande à chacun de garder sa place. Les politiques jouent leur rôle et les opérateurs économiques les siens. Il est vrai que certains opérateurs économiques ont été candidats aux législatives et sont devenus députés. Dans ce registre, on retrouve Issa Salifou, Edmond Agoua, et bien d’autres. Mais leurs ambitions sont restées au stade de l’Assemblée nationale. C’est donc la première fois qu’un opérateur économique envisage sérieusement le pouvoir d’Etat. D’où, changement de la donne, car il s’agit de diriger l’Etat et la nation. Face à cette candidature qui semble irréversible, d’autres opérateurs économiques, et pas des moindres, s’invitent également dans le débat politique. Il s’agit de Sébastien Ajavon et de Martin Rodriguez qui sont candidats que pour faire contre pièce à Patrice Talon qu’on accuse de vouloir faire main basse sur les opportunités et les richesses du pays.
Le cas Ajavon et Rodriguez
L’entourage du patron des patrons susurre que la candidature d’Ajavon est liée à celle de Patrice Talon. En somme si Patrice Talon est candidat, Ajavon le sera. Dans le monde des affaires, aucun homme d’affaires n’a envie de faire allégeance à un concurrent qui se destine au poste du président de la République. La crainte de Sébastien Ajavon tout comme bien d’autres est que Patrice Talon, une fois chef de l’Etat, n’en vienne les écraser tous. Or si la candidature de Patrice Talon est irréversible, il faut malheureusement craindre que celle de Sébastien ne le soit. Le président du patronat Sébastien Ajavon n’est pas le seul opérateur économique à lier sa candidature à celle de Patrice Talon. Il y a également Martín Rodriguez qui de par le passé a croisé le fer à maintes reprises avec Patrice Talon dans le secteur du coton. Un combat qui a tourné en faveur de Patrice Talon qui semblait avoir les faveurs des régimes passés. L’usine d’égrenage de Martin Rodriguez avait beaucoup souffert de cette rivalité. Du coup, la candidature de Martin Rodriguez aura pour cible essentielle l’opérateur Patrice Talon. La présidentielle de 2016 risque de devenir l’arène où s’affrontent de puissants opérateurs économiques. Il faut craindre que l’argent ne puisse dicter sa loi. Les banquiers, les économistes et politiques qui caressent le rêve, de briguer la magistrature suprême, en auront pour leurs grades. Comme citoyens béninois, les opérateurs économiques ne sont contraints par aucune loi pour se présenter à la présidentielle. Le seul arbitre du jeu électoral reste le peuple béninois, qui sait qui choisir pour conduire sa destinée.
Martini Marcos
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