L’Union nationale des associations des parents d’élèves et étudiants du Bénin (UNAPEEB) a organisé hier, mercredi 2 septembre à Cotonou, un point de presse sur le thème : « Coût de l’enseignement et exigence de la suppression des contributions scolaires ». A travers cette rencontre avec la presse, elle a dénoncé la ruine de l’école au Bénin et propose des portes de sortie de la crise de l’enseignement au Bénin.
Alors que les frais de scolarisation coûtent chers tant aux parents, à l’Etat et aux responsables des écoles et collèges, les résultats aux différents examens crèvent l’œil. Face à cette situation, le président de l’Union nationale des associations des parents d’élèves et étudiants du Bénin (UNAPEEB), Paul Kakpovi Koudoukpo déclare que l’école est aujourd’hui en crise profonde et cela, dans les différents ordres d’enseignement. En témoigne ce que l’école coûte aux parents déjà écrasés par la misère et la vie chère. Il les a appelés à prendre leurs responsabilités, en amenant l’Etat à jouer le rôle qui est le sien.
Au niveau du cours primaire, il a déploré que la subvention ne tombe jamais à temps et n'est versée qu’à la fin de l’année scolaire ou au début d’une nouvelle rentrée, obligeant les directeurs d’école à payer de leur propre poche ou acheter à crédit les fournitures. Lorsque les cahiers d’activités ne sont pas fournis, a-t-il poursuivi, ils sont tenus à leur tour d’imposer aux parents d’élèves l’achat desdits cahiers ou la photocopie des épreuves et autres. Ce qui engendre des frais énormes pour les parents.
A cela s’ajoute la pénurie chronique d’enseignants, et la pénurie de salles de classes. Pour que l’école soit véritablement gratuite, Paul Kakpovi Koudoukpo a alors proposé que le gouvernement construise des salles de classes et fournisse des outils pédagogiques, et prenne en charge la subvention pour le fonctionnement des écoles, la dotation en enseignants aussi bien en quantité qu’en qualité ; et la suppression effective des cahiers d’activité.
Au niveau de l’enseignement secondaire, il propose qu’on exonère tous les élèves des deux sexes, de la contribution. Cela, estime-t-il, ne coûterait à l’Etat que 10 milliards FCFA.
Une descente dans certains établissements comme l’Ecole primaire publique de Djondji témoigne de la catastrophe, a-t-il insisté. Cette école n’a qu’un seul enseignant, son directeur pour ses 6 classes. Les élèves sont parqués dans l’une des salles de classe.
Les collèges, a-t-il par ailleurs laissé entendre, enregistrent, aujourd’hui près de 90% de vacataires. Or, l’école est avant tout un centre où tout s’apprend. Selon Paul Kakpovi Koudoukpo, sans enseignant, l’école est dans l’obligation de recruter des enseignants sur le tas comme c’est le cas à Zinvié où se posent les mêmes problèmes.
Paul Kakpovi Koudoukpo a confié que l’école a des difficultés énormes, pour la libérer propose-t-il, il faudra lui tenir la main. Car, sans formation, il n’y a pas de développement.
Désiré GBODOUGBE