Dans la parution du 24 juin du journal Le Matinal, le "Béninois futé" s’en est essentiellement pris à la majorité des concitoyens qui, sans être férus de politique sont cependant les bras armés de la croissance et du développement du pays. Dans cette opinion, il invite ses compatriotes à s’exprimer pour sortir le Bénin du sous-développement multidimensionnel.
Le "Béninois futé" avait entre autres, fustigé le comportement des Béninois qui, sans être férus de la politique sont les bras armés de la croissance et du développement. Il a mis en exergue sa complicité dans l’enracinement de la corruption et du vol des deniers publics, son incivisme, sa passivité devant les crimes que commettent les politiciens de toute nature, son appât du gain facile, sa propension à contourner la loi, son obscurantisme et surtout son inorganisation pour affronter ces maux qui retardent la sortie de notre société de celles des pays attardés. Il a invité la Société civile à s’investir plus dans l’organisation de cette catégorie sociale pour un changement comportemental et l’expression des attentes et préoccupations de ses différentes composantes.
Il a également mis en exergue certains travers de la vie politique en évoquant la multiplicité des partis politiques dont la plupart sans idéologie ni projet de société, se créent pour participer par le truchement des alliances, à la gouvernance du pays. Leur but inavoué étant de prendre part au partage du gâteau.
Il a, par ailleurs, déploré le manque de respect pour le peuple qui les a élus, de certains politiciens qui n’ont d’yeux que pour leurs intérêts personnels et n’hésitent pas à migrer vers des partis par lesquels ils n’ont pas été élus.
Le Béninois futé n’a pas manqué de dire que nous n’inspirons aucune crainte aux politiciens qui savent qu’ils peuvent nous acheter à cause de la misère dans laquelle nous végétons du fait de leur incapacité à nous sortir du sous-développement.
Aujourd’hui, le "Béninois futé" se rend compte que la honte qui était le pire des ressentiments que pouvait connaître le Béninois de tous les points cardinaux du Dahomey, s’est aujourd’hui convertie en valeur arrogante qu’affichent les membres des institutions de notre pays qui ne cessent de clamer que nous sommes en politique. Mot qui a perdu la noblesse de sa substance au Bénin.
Nous cultivons depuis récemment au-delà de l’inconscience, l’immoralité, et la nationalisation de la corruption. Il faudrait pour bien faire que cela s’arrêtât si nous ne voulons pas que la bêtise de l’extrémisme que l’on qualifiera de politique s’installe dans notre pays par la mauvaise foi de nos politiciens.
S’exprimer pour sortir du sous-développement
Pour sortir de notre sous-développement multidimensionnel, le "Béninois futé" invite ses concitoyens à s’exprimer.
En effet, il est du devoir de chacun, particulièrement de nous, les non férus de la politique, toutes catégories confondues, d’apporter notre contribution au développement du pays car nous en sommes les acteurs les plus nombreux et ceux qui subissent le plus, les conséquences des errements de nos concitoyens politiciens chevronnés.
Si dans un sursaut de conscience, le Bénin pouvait dès à présent s’armer d’une conscience nouvelle, cette réussite à elle seule serait sans égal par rapport aux actions et entreprises à moitié réalisées, voire parfois fictives, en cours dans notre pays,
Mais, il faut avant tout, nous donner l’opportunité d’être entendus. Donc d’abord nous exprimer.
Le Béninois futé sait qu’aujourd’hui, tout Béninois peut dire ce qu’il pense et qu’un débat pourrait naître des déclarations de tout citoyen, pour autant que celui-ci n’ait pas perdu le nord et que ses idées présentent un intérêt pour la collectivité.
Mais encore faudrait-il que ce qu’il dit soit entendu. Pour cela, Il vaut mieux que le peuple s’embarque sur des navires dont les membres de chacun des équipages sont guidés par la même stratégie de survie, plutôt que de naviguer tout seul sur un océan encombré de récifs. La condition étant que l’objectif final commun est ou soit, d’atteindre tous, ensemble, la destination qu’est le développement.
Organisons-nous donc : femmes, jeunes, retraités, opérateurs économiques, ... pour faire entendre par nos politiciens et dirigeants, nos préoccupations, souhaits, attentes et colères. Les ténors de la société civile devraient s’investir dans cette tâche et ne pas s’arrêter dans des rôles de leaders d’opinions.
Même pour les partis politiques qui foisonnent dans le pays, sans vision clairement traduite en objectifs et stratégies, (si ce n’est que de marchander les voix obtenues au premier tour des élections présidentielles pour revendiquer leur participation au pouvoir), une organisation de leurs membres en catégories ayant des préoccupations communes ne peut que leur être profitable. Cela permettrait à ces différentes catégories sociales de donner leurs points de vue sur la façon de résoudre leurs problèmes et aux partis, d’avoir une position sur la manière de traiter les différents freins au développement de notre pays. L’intégration de ces points de vue pourrait pour les partis concernés, contribuer à façonner leur vision et à se donner une identité politique et une idéologie distinctives.
Débattre pour confronter les points de vue
Les débats sont des occasions idéales pour permettre à toutes les composantes de la société de confronter leurs points de vue. Aussi les animateurs de ces débats devraient-ils garder à l’esprit qu’ils sont écoutés par les citoyens de tous âges et conditions. La bonne foi devra être leur guide, l’éducation civique et morale leurs soucis.
Le langage inaccessible au citoyen moyen et les entorses à la langue de Molière lorsque celle-ci est utilisée, la perturbation des plus jeunes qui sont à l’école du bon sens et de la logique scientifique comme cela est apparu récemment au cours des débats sur l’âge des candidats à la législature suprême, devraient être évités.
L’un des moments les plus propices pour faire entendre la voix du peuple, est la période de la campagne électorale au cours de laquelle les futurs gouvernants rivalisent de promesses souvent démagogiques pour accéder à la magistrature suprême. Les candidats au poste de Président de la république auront, pendant cette période au moins, entendu ou lu, les véritables préoccupations des uns et des autres afin de proposer dans leurs stratégies et programmes, des solutions en accord avec l’idéologie qui les sous-tend. Le béninois pourrait ainsi disposer d’éléments qui orientent son choix.
La presse audiovisuelle et la presse écrite qui actuellement, ont dans leur grande majorité franchi le mur de la peur, et organisent des débats, pourraient par l’intermédiaire de ceux-ci, confronter les représentants de la société civile les mieux indiqués, les politiciens et les dirigeants, sans exclure les analphabètes. Ces médias devraient immortaliser dans les colonnes des journaux, les préoccupations et attentes du peuple, les visions, stratégies politiques et programmes des candidats.
Peut-être qu’ainsi et par la même occasion, les partis qui ont des approches comparables en terme de projet social pourraient se reconnaître pour fusionner et former à terme, des ensembles plus ou moins homogènes qui en réduiraient le nombre.
Il est un acquit pour le "Béninois futé" que la liberté est l’un des piliers de la démocratie et comme corollaire, que celle des uns ne s’arrête guère là ou commence celle des autres. Il faut juste éviter qu’elles (liberté et démocratie) se chevauchent ou encore, veiller à ce qu’elles ne se chevauchent point, sous peine d’en subir les conséquences qui en découleraient.
Nous devons donc éviter de nous attaquer à des hommes mais plutôt à leurs idées et leurs comportements. Nul ne peut s’arroger le droit de juger de l’opportunité de la candidature de tel ou tel citoyen à la place de ses compatriotes. Mais il est loisible à chacun de mettre en évidence, lorsque les candidatures à la magistrature suprême auront été retenues par l’institution ad’ hoc, les éléments qui ne militent pas objectivement en faveur de l’accession à la magistrature suprême de certains compatriotes. Ce, en se fondant sur les risques que laissent entrevoir : les comportements de ceux qui sont concernés, aux moments difficiles de la démocratie dans notre pays, la cohérence de leurs propos ou dans certains cas, la perte de valeurs incontestablement dynamiques dans leurs secteurs d’activité pour le développement de notre pays.
Nous devons exiger des candidats, qu’ils nous disent impérativement, sans distinction ni exception, les solutions qu’ils se proposent d’apporter aux problèmes que nous laissera inévitablement le régime qui, aura vécu et aussi leurs visions de la conduite du développement dans chacun des secteurs d’activité de notre pays.
T. Ahouansou G.