La pléthore d’intentions de candidatures à l’élection présidentielle du 28 Février 2016 pourrait s’expliquer par la recherche du prestige de la plupart des candidats. Ces élections constituent également un cadre qui permet à ceux qui se sont illégalement enrichis de dilapider de l’argent. C’est l’essentiel de ce qu’on peut retenir de l’interview accordée par Océan FM à Sinsin Richard, Directeur de l’unité d’analyse et de contrôle de l’exécution du budget de l’Etat à l’Assemblée Nationale, ce lundi 07 Septembre 2015. (Lire ci-dessous)
Océan FM : Qu’est ce qui explique ces nombreuses intentions de candidature pour l’élection présidentielle de 2016 ?
Richard Sinsin : Ce sont des intentions de candidatures. Ce ne sont pas encore les candidatures et on ne peut jamais interdire à un citoyen béninois qui remplit les critères qui sont définis dans le code électoral d’avoir l’ambition d’être candidat à la magistrature suprême. Face à l’opinion nationale, on peut classer tous ceux là en trois catégories : il y a des ‘’candidats sérieux’’, il y a ceux là qu’on avait qualifiés de ‘’menus fretins ‘’ et des ‘’plaisantins’’. Ce qui peut expliquer cela, pour la plupart, c’est la recherche de titre. Il y a des gens qui mettent souvent sur leur carte de visite « Ancien candidat aux élections présidentielles ». Je ne peux dire ce que ça leur rapporte, mais c’est un prestige que les gens ambitionnent dans leur vie. Les projets de société des candidats ne vont pas différer. Il y a aussi un aspect sociologique : c’est ceux qui ont amassé des fortunes illégalement. Il y a un virus qui les pousse toujours à dépenser, à dilapider ces fonds. Ça, c’est la justice divine.
Est-ce que c’est la vitalité de la démocratie béninoise ou parce que Yayi Boni est à son dernier mandat ?
Quelque part oui ! C’est la vitalité de la démocratie puisqu’on n’interdit à personne de se présenter. Dans le code électoral, à un moment donné on avait voulu limiter ces ambitions là pour essayer de réduire un peu le nombre de candidats, mais il s’est fait que certains s’y étaient opposés. On voulait limiter cela par les cautions, mais malheureusement, les cautions sont toujours restées à 15 millions par candidat. Ce qui est sûr, au dernier moment, il y aura des gens qui ne pourront pas payer les 15 millions, mais qui déjà disent qu’ils seront candidats aux élections présidentielles. Attendons que lorsque les dossiers seront déposés au niveau de la cour constitutionnelle, on puisse dénombrer une quinzaine ou au maximum une vingtaine. Ce ne sera pas la cinquantaine parce qu’il y aura indubitablement des gens qui auront peur de perdre leurs 15 millions.
Inès Zounnon