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Revendications et grèves en fin de mandat : La crise sociale de trop !
Publié le mercredi 9 septembre 2015  |  Fraternité
Thomas
© AFP
Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin




Revendications, grèves et crise sociale jusqu’à la dernière minute. Les acteurs sociaux ne savent plus où s’arrêter. A quelques cinq mois de la fin du deuxième et dernier mandat du président Boni Yayi, les doléances à satisfaire continuent de pleuvoir sur la table de l’Exécutif. La grève, elle n’a pas fini d’avoir droit de cité. La preuve, depuis hier, l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) observe une grève de 72h. Le Front des trois ordres de l’enseignement est sur ses gardes et prêt à paralyser la rentrée scolaire si ses revendications ne sont pas prises en compte. Les étudiants, eux, sont toujours sur leurs gardes. Même les conseillers et travailleurs de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) sont en colère. Pas donc de répit pour les syndicalistes dans la lutte pour l’obtention des avantages liés à l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires.
D’ailleurs, personne ne peut, a priori, leur faire un procès pour cette mission qu’ils se sont assignée, celle de défendre les intérêts de leurs syndiqués. Mais, aussi vrai que la lutte est noble, il est tout aussi important de se poser des questions sur la pertinence, l’opportunité des grèves et l’extrémisme autour de certaines revendications à quelques cinq mois de la fin de règne. Et quand l’histoire récente de l’animation de la vie politique à la veille de la présidentielle, nous renseigne que la société civile est un tremplin pour certaines personnalités pour se hisser dans l’arène politique, il y a de quoi être soupçonneux. Quel Béninois ne se rappelle pas ces activistes de la société civile qui, juste après la présidentielle, ont démontré qu’ils étaient des ‘‘mercenaires’’. Alors, au vu de ces précédents, quelle crédibilité accorder à des revendications cycliques et qui sont sans frontière ? Elles deviennent, au finish, ennuyantes.
L’Etat est une continuité !
Mieux, pour bon nombre de personnes, cette manière de faire a simplement pour but de pourrir la vie à un président qui n’a plus trop sa tête à satisfaire les revendications. L’écorcher vif, le rendre impopulaire et chercher à embraser le pays à des fins politiques. Un cliché qui doit pouvoir dissuader les syndicalistes à ne pas franchir une limite donnée. Sinon, à quoi sert-il de réveiller quelqu’un qui ne dort pas ? A rien. Au mieux, à instaurer une crise sociale inutile. Car, la probabilité d’avoir gain de cause avec un président résolument tourné vers les préparatifs de sa succession est très mince.
Bref, psychologiquement, avec le délai qui sépare de la fin de mandat, le peuple a sa tête à l’après le président en exercice. Et comme le nôtre, officiellement, n’a pas de dauphin, à moins qu’il change d’avis à la dernière minute, il n’a donc aucune pression devant l’amener à céder aussi facilement aux jérémiades des travailleurs. Alors, à moins que les raisons des cris de cœur des travailleurs soient d’une urgence sans pareille, autant se faire une raison et s’en remettre à l’appréciation et à la magnanimité du prochain président. Fort heureusement d’ailleurs, l’Etat est une continuité. Et si tant est que les syndicalistes ont raison et qu’il y a des ressources disponibles pour satisfaire à leurs revendications, ils finiront par rentrer dans leurs droits. Mais, grèves, revendications, menaces à cinq mois d’un au revoir du palais de la Marina, le cocktail ne peut être qu’acide et difficile à boire pour le président. Pour lui, autant en emporte le vent…
Angelo DOSSOUMOU
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