C’est avec une aisance qui force l’admiration et sans langue de bois que le président de la Renaissance du Bénin et actuel maire de la ville de Cotonou, Léhady Soglo, est allé partager avec ses compatriotes son analyse de l’actualité nationale. C’était hier mercredi 09 Septembre au cours d’une émission spéciale sur la radio Soleil Fm. Il s’agit de sa première sortie médiatique après les victoires inédites des « Houézèhouè » aux dernières élections municipales, communales et locales. En 50 minutes, le maire de Cotonou a remercié tous les électeurs qui ont renouvelé leurs confiances à la Renaissance du Bénin. Il a également exposé quelques grandes lignes de sa vision pour Cotonou et pour le Bénin.
(Lire ci-dessous l’intégralité de l’interview)
Bonjour à toutes et à tous. Il y a quelques semaines, au dernier jour de la campagne pour les élections municipales, communales et locales, je posais cette question au candidat Léhady Vinagnon Soglo. Et sa réponse à l'époque fut claire.
Question : « M Léhady, on ne sait jamais, si par extraordinaire, au lendemain des élections, les Cotonois ne vous prenaient pas, qu'allez vous faire? »
Réponse : « D'abord je ne crois pas que les Cotonois ne vont pas me renouveler leur confiance. Ils me connaissent, ils savent de quoi je suis capable donc je n'envisage même pas cette situation. Mais c'est Dieu qui décide. Je suis en carême, je sais que Dieu est grand, il est miséricordieux, il va nous accompagner, il va nous permettre de triompher. »
Voilà Dieu a donc fait les choses et les Cotonois ont renouvelé leur confiance au candidat Léhady Vinagnon Soglo au delà même de toutes les attentes. Aujourd'hui c'est en qualité de maire plein de la ville de Cotonou que nous recevons M Léhady Vinagnon Soglo pour sa première sortie médiatique.
J'espère que vous vous retrouvez très bien après cette déclaration il y a quelques semaines seulement. Quel sentiment avez-vous aujourd'hui?
En réécoutant mes propos, je suis saisi d'émotions. Une fois de plus nous sommes là parce que Dieu l'a voulu et les Cotonois l'ont souhaité. Je me souviens que j'ai fait référence à un passage de la Bible au moment où j'étais investi dans mes nouvelles fonctions. Timothée 4 versets 5 et 8. Si vous permettez, je vais revisiter ce que j'avais dit en ce moment précis : 'j'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. Désormais, la couronne de justice m'est réservée. Le Seigneur le juste juge me la donnera dans ce jour là. Non seulement à moi mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. ' Je crois que tout est dit. Si nous sommes parvenus à ce résultat, c'est grâce à Dieu qui nous a accompagné tout au long de cette épreuve et grâce aux Cotonois et aux Cotonoises. Je saisis donc cette occasion que vous m'offrez pour les remercier du fond du cœur. Ils ont été extraordinaires.
Dieu a voulu que vous soyez là mais il a fallu que vous fassiez des combinaisons politiques que beaucoup ont qualifiées de contre-nature. Qu'est-ce qui s'est passé? Autrement dit, qu'est-ce qui ne va pas entre vous et le PRD et l'Union fait la Nation?
Vous savez au lendemain des élections nous sommes sortis avec 21 conseillers. Je dois dire que tout avait été mis en œuvre pour que nous ne parvenions pas à notre objectif....
Qui a mis quoi en œuvre?
J'aurai l'occasion d'expliquer cela de long en large mais tout avait été mis en œuvre parce que les mêmes qui ont refusé par la suite de s'associer à nous, étaient ceux qui ont tenu à ce que le scrutin se déroule en saison pluvieuse. Du jamais vu ! Je l'avais d'ailleurs souligné à l'époque où j'étais venu sur ce plateau en disant qu'on ne peut décemment pas organiser des élections en saison pluvieuse. Et ça n'a pas manqué. Ça été l'occasion pour certains d'utiliser effectivement les inondations comme thème de campagne et de pouvoir justifier leur désir de conquérir la ville. Au lendemain donc de la proclamation des résultats, nous sommes allés rencontrer Me Adrien Houngbédji pour lui demander de nous accompagner puisque après les élections législatives, nous l'avions vu et il nous avait rassurés sur son intention de nous accompagner et de nous soutenir d'autant plus que je m'étais clairement exprimé quelques temps auparavant que la Renaissance du Bénin allait soutenir sa candidature. J'avais donné des instructions à mes députés et vous avez tous suivi cette nuit mémorable au cours de laquelle maman Rosine a fait ce qu'elle devait faire. Et donc pour moi, il tombait sur le sens qu'on puisse attendre de la part du PRD et de son Chef, un retour d'ascenseur.
Apparemment le PRD ne vous a pas soutenu...
Ce n’est pas apparemment, ça a été une fin de non recevoir. Pas seulement à mon intention mais également à maman Rosine qui est allée rencontrer le président du PRD qui lui a fait purement et simplement comprendre que c'était une fin de non recevoir. Mais nous ne sommes pas restés les bras croisés. Nous avons demandé au Président Soglo de continuer à persuader Me Adrien Houngbédji. Ça a été la même chose. Et il a même été jusqu’à dire au Président Soglo qu'il n'avait été demandeur de rien et donc il ne comprenait pas pourquoi on lui parlait de retour d'ascenseur. C'est à partir de là que nous sommes allés rencontrer nos amis de l'Union fait la Nation qui à quelque chose près nous ont servi un peu la même réponse ; j'ai envie de dire, avec du dilatoire.
C'est-à-dire....
C'est-à-dire que l'élection devait se faire un jeudi, nous nous sommes vus le week-end précédant la mise en place du conseil, avec le Président Amoussou on nous a fait savoir qu'il devait aller au village, qu'il reviendrait plus tard. Puis de dilatoire en dilatoire, nous nous sommes rendus compte qu'on voulait nous faire perdre du temps.
Et vous avez trouvé votre salut avec les Forces cauris pour un Bénin émergent...
Nous avons discuté avec des individualités, avec des élus des Forces cauris pour un Bénin émergent, avec le Président Atao et ils ont accepté de nous accompagner. Je voudrais préciser que pendant que nous discutions avec eux, l'Union fait la Nation n'a pas manqué de prendre contact avec eux. Ils tentaient aussi de les rallier à leur cause. Il faut que les Cotonois et les Cotonoises sachent que tout a été fait de notre côté pour que la dynamique qui a porté à la tête de l'Assemblée nationale Me Adrien Houngbedji soit consolidée. Force a été de constater que le PRD avait un candidat en la personne de mon ami Raphaël Akotegnon. L'Union fait la Nation avait aussi un candidat en la personne de mon frère Candide Azannai et c'était tout sauf Léhady Soglo. Alors que le sens du vote qui a été exprimé c'était que la Renaissance du Bénin ait la tête de la ville de Cotonou. Ils ne l'entendaient pas comme ça, ils se sont coalisés contre nous. Comme il leur manquait un certain nombre de conseillers, ils sont allés rencontrer les élus FCBE qui ont refusé de les accompagner. J'ai entendu ici et là, des gens dire que la Renaissance du Bénin, une fois de plus s'était mal comportée et aurait même trahi. Nous n'avons trahi personne. Nous avons pris nos responsabilités et fait en sorte que le vote qui s'était exprimé soit conforme aux désirs des Cotonois.
M le Maire il est dit dans les milieux du PRD et de l'Union fait la Nation que vous n'aviez pas cédé aux exigences de ces partis. Et votre Secrétaire général a dit ici que ces formations politiques vous ont dressé une liste d'ordonnance.
Me Adrien Houngbedji voulait carrément nous sortir de la 15ème circonscription électorale ; ce qui était purement et simplement inacceptable. Dans la mesure où nous avions des élus et nous étions prêt effectivement à nous entendre avec ce dernier mais pas à ces conditions. Quant à l'Union fait la Nation c'était à quelque chose près la même chose et en plus, elle demandait Calavi. C'est-à-dire qu'ils voudraient bien nous accompagner à condition que nous leur donnions Calavi. Ce qui est inacceptable là aussi.
Finalement vous contrôlez combien de mairies sur toute l'étendue du territoire national?
Grâce aux populations, nous avons aujourd'hui dans notre escarcelle un certain nombre de mairies. Bien entendu Cotonou, Calavi mais Abomey, Bohicon, Agbangninzoun, Za Kpota. Et je voudrais rappeler que ça s'est fait dans une alliance, l’alliance RB-RP et donc on peut compter Covè et Ouinhi. Donc la moisson est conséquente.
Ce qui fait huit mairies à peu près et là ça vous donne une assise confortable au plan national.
Ça nous donne beaucoup de responsabilité parce que le label RB a aujourd'hui montré de quoi nous sommes faits, de quoi nous sommes capables. De ce point de vue, c'est un véritable challenge que nous allons s'il plaît à Dieu relever.
M le maire c'est la première fois que nous vous avons sur ce plateau après les remous sur la mairie de Bohicon. Qu'en est-il et quelle la situation aujourd'hui?
Je saisis cette occasion pour dire une fois de plus que les événements de Wassaho m'ont profondément peiné. Peiné parce que j'ai l'impression que les populations n'ont pas compris ce qui s'était passé. On a pensé à tord que nous avons manipulé alors que le Secrétaire exécutif national, le maire Luc Atrokpo est quelqu'un avec qui nous travaillons en parfaite intelligence et il n'est jamais venu à l'esprit du Président que je suis de vouloir le déstabiliser d'une quelconque façon que ce soit. La faute incombe à la CENA, c'est simplement une erreur de manipulation. Nous l'avons écrit, nous l'avons dit, il y a des documents qui sont là pour attester de notre bonne foi. J'espère que tout ça est derrière nous. Il nous faut gérer au mieux notre victoire. Je crois que c'est ça le défi. La famille doit être rassemblée. On doit pouvoir montrer de quoi nous sommes capables. Nous avons prouvé que la relève est assurée. Que la nouvelle génération des Renaissants est tout à fait capable de conquérir, de gagner et ça se fait sous la houlette de Léhady Vinagnon Soglo, Président de la Renaissance du Bénin.
A suivre…