Un site internet et un centre de monitoring de l’ODEM, mis en service, hier mercredi 9 septembre, qui attendent l’appui gouvernemental, après celui des partenaires, pour une efficacité de la régulation des médias.
La mise en service du centre de monitoring des médias et du site Web www.odembenin.org de l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias (ODEM) « implique que le gouvernement, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) et les associations professionnelles des médias dotent immédiatement l’ODEM d’un budget annuel permanent et d’un groupe électrogène pour assurer (la fourniture) en énergie électrique et en abonnement à la ligne internet qui ne devront plus manquer à cette administration. (…) Car une minute de coupure désorganisera désormais tout le système en place ». Tel est le plaidoyer de Guy Constant Ehoumi, président de l’ODEM, hier mercredi 9 septembre, à Cotonou, à l’occasion de la cérémonie officielle consacrant l’usage de ces deux outils indispensables à la régulation des médias.
Il faut, a insisté le président de l’ODEM, « Un soutien fort et conséquent des institutions de la République, des différentes représentations diplomatiques et associations faîtières des médias pour assurer l’indépendance de l’ODEM et l’équité qui fondent et garantissent le respect des droits de chaque citoyen par les organes de presse ». Puis, a martelé Guy Constant Ehoumi, « Permettez que l’ODEM puisse progressivement disposer d’un domaine entier et personnel et des moyens propres pour bien assumer sa mission ».
OSIWA indique le chemin au gouvernement
Open society initiative for West Africa a pour rôle de « faire observer les règles de déontologie et d’éthique dans les médias, protéger le droit du public à une information libre, complète, honnête et exacte, défendre la liberté de presse ». Et depuis la mise en service du centre de monitoring et du site Web, 'faire davantage connaître l’ODEM et rester en contact avec les différents acteurs de la société béninoise'.
Une dernière mission qui peut être aujourd’hui entamée grâce aux 28 millions de FCFA de OSIWA (Open society initiative for West Africa) investis pour équiper le centre de monitoring en 10 ordinateurs, adaptés au suivi des radios et télévisions, et qui doivent être abrités constamment dans une salle climatisée. D’autres équipements accompagnent ce dispositif sans oublier l’abonnement au wi-fi pour servir à l’actualisation du site Web.
D’ailleurs, c’est depuis quatre ans, avec la DANIDA, que ce rêve de doter l’ODEM d’une adresse Web est caressée, a rappelé Richard Magnidet, ex-président de l’ODEM et actuellement conseiller à la HAAC, pour révéler le niveau de manque de ressources de l’ODEM et soutenir la mandature actuelle dans sa quête de mobilisation des fonds internes. « Nous en appelons à un sursaut national », a interpellé Gérard Agognon, secrétaire général du Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel du Bénin (CNPA-Bénin).
Vadim QUIRIN
Encadré
Du soutien moral à l’ODEM sans le ministère de la Communication
Le SOS lancé par l’ODEM est approuvé par ses anciens présidents, la Maison des médias et les professionnels des médias qui ont effectué le déplacement pour être les témoins du centre de monitoring mise en service et du site internet devenu opérationnel. L’ODEM a également reçu le soutien des patrons de presse qui n’ont pas manqué le rendez-vous, sans oublier les associations des consommateurs et la cerise sur le gâteau, de Antoinette Badou et de ses deux enfants (une fille et un garçon), qui représentent leur père défunt, le regretté Jérôme Badou, qui était l’un des pères fondateurs de l’Observatoire en 1998. La France et le FONAC auraient, eux-aussi, apporté, séance tenante, leur soutien à l’ODEM, si la cérémonie prévue pour démarrer à 16 heures n’avait pas commencé à 17 heures. Ceci, du fait du retard accusé par les conseillers de la HAAC, entre temps en conclave et faute de moyens de déplacement, n’ont pu rallier en un temps record le siège de l’ODEM, situé à un peu plus de 5 000 mètres de leurs bureaux. Il n’est peut-être pas superflu de préciser ici que le représentant du ministère de la Communication a brillé par son absence. Peut-être que la presse n’est pas encore une priorité au cœur de la République. Ce n’est en tout cas pas, les deux années d’attente pour la transmission des actes des deuxièmes états généraux qui en démentiraient. Encore moins, l’impatiente attente de voir se concrétiser le milliard de l’aide de l’Etat à la presse privée en attendant l’opérationnalisation du Fonds.
V.Q.