Présidentielles de 2016 : Yayi, directeur de campagne de Talon

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Publié le vendredi 11 septembre 2015 | La Presse du Jour

© Autre presse par DR
Photo montage du président Yayi Boni et Patrice Talon

Depuis que le bruit court au sujet d’une candidature de Patrice Talon à la présidentielle de 2016, les «chiens de chasse» sont lancées aux trousses de l’homme d’affaires exilé. On sent, sur le terrain comme dans les médias, une volonté d’empêcher Talon de se lancer dans la course à la Marina. Seulement, cet acharnement est en train de produire l’effet contraire au niveau des populations.

On a l’impression que le régime du changement et de la refondation n’a pas tiré leçon des dernières élections législatives à Cotonou. On se souvient que le Chef de l’Etat et l’honorable Candide Azannaï se sont violemment affrontés au sein des populations et par presses interposées. Yayi, sans le cacher, voulait en finir avec son ancien ministre. Les joutes verbales étaient telles que les populations de Cotonou, même dans d’autres contrées du pays, ont décidé de sanctionner le régime en place. Résultat des comptes : les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), coalition politique soutenant les actions du président Yayi,ont enregistré un fiasco retentissant. On se souvient encore des élections communales et locales de 2008 à Cotonou où le pouvoir en place mettait tout en œuvre pour déstabiliser les Soglo et leur prendre la mairie de Cotonou. Une première fois déjà, les administrés de la capitale économique du Bénin avaient plutôt décidé de punir les candidats de Yayi. La Renaissance du Bénin avait réalisé un raz-de-marée, donnant un deuxième mandat à Nicéphore Dieudonné Soglo. Le même scénario s’est réalisé en faveur des Soglo, du moins au profit de l’alliance Rb-Rp aux dernières communales et locales, mais avec un bien autre «tenace» adversaire en face. Les mêmes causes ont produit les mêmes effets. De tout ça, on a l’impression que le régime du changement n’a pas encore tiré leçon de ces «mauvaises» stratégies contre leurs adversaires politiques. On constate que Yayi et ses lieutenants s’apprêtent à commettre les mêmes impairs pour ce qui concerne les prochaines présidentielles. En effet, on sent une réelle volonté de leur part d’empêcher Patrice Talon de se présenter à ces élections. Ceci en violation de tous les textes légaux en la matière. Face aux appels incessants et de plus en nombreux des populations de voir Talon revenir et se porter candidat aux présidentielles de 2016, le régime en place a lancé une campagne contre l’homme, soi-disant qu’il ne devrait l’être. Le gotha des Fcbe a entamé, le week-end écoulé, sa campagne sur le terrain dans le but de barrer la route à celui qu’ils ne veulent pas voir succéder à leur chef de file. Dans le même temps, ce sont des interventions orchestrées dans ce sens dans les médias. Mais les Fcbe ont vite fait d’oublier que les Béninois n’aiment pas ça. Plutôt que de vilipender Patrice Talon, on lui fait plutôt de la publicité, la bonne campagne avant même que l’exilé ne revienne au pays. Comme le Chef de l’Etat aime à le dire, le débat devrait se faire sur la base des projets de société. C’est ce qui lui a permis, à l’en croire, de réaliser le K.O historique de 2011. C’est ce que chaque candidat propose aux Béninois pour les sortir du désastre actuel, qui doit préoccuper. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Mais une chose est claire : l’article 44 de la constitution du 11 décembre 1990 fixe les critères pour être candidat à la présidentielle. Et c’est la Cour constitutionnelle qui valide les candidatures.

Jean-Marie Sèdolo