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Combat de gladiateurs annoncé - Ajavon : la fausse piste contre Talon
Publié le vendredi 11 septembre 2015  |  Le Matinal
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon et Sébastien Ajavon




L’issue de la présidentielle de 2016 est incertaine. Seule certitude, la fin de l’Emergence et de la Refondation, deux faux postulats, sous lesquels maints crimes ont été commis depuis 2006. Mais, pour n’avoir pas compris la leçon, le pouvoir va à nouveau se fourvoyer en misant sur la candidature d’Ajavon pour contrer Patrice Talon.


La perspective selon laquelle Sébastien Ajavon sera dans la course à la prochaine présidentielle n’est pas une plaisanterie. En tout cas, ce qui faisait l’objet de persistante rumeur est presque une réalité aujourd’hui. De toute évidence, une fois dans la danse, il mettra sa fortune et son expertise à l’œuvre, pour panser les plaies infligées à l’économie béninoise. Mais, la présence du patron de « Cajaf common » dans les « starting blocs », est d’autant plus intrigante qu’elle semble être suscitée par le régime finissant. Les échos d’une forte pression de la Marina parviennent aux oreilles de tous. La première réaction de tout curieux, c’est de se demander si le patron du Patronat aura le dos assez large pour assumer le bilan de l’Emergence et de la Refondation. On a fait tellement de misères à l’homme de « Djeffa », si bien que l’idée qu’il puisse être parrainé ou pistonné par Yayi Boni, fait tomber des nues. Sauf que, nous sommes en politique et on ne peut jurer de rien. Alors, pourquoi le Clergé, ou le prélat, (on ne sait plus à quoi s’en tenir), a essayé de dissuader la candidature d’Ajavon, au même titre que celle de Patrice Talon ? Quand on connaît les accointances de « l’Eglise » avec le régime Yayi, on peut se demander ce que l’on craint tant au sommet, pour systématiquement vouloir empêcher de puissants hommes d’affaires de succéder au Prince de Tchaourou ? La raison est pourtant simple : dans sa recherche effrénée et désespérée de trouver un homme de main, un « docile » ou « manipulable » pour assurer ses arrières après 2016, le chef de l’Etat, de guerre lasse, aurait jeté son dévolu sur Ajavon. C’est là toute l’importance de la candidature de Sébastien Ajavon. Car, dans l’entendement du régime, il représente un moindre mal par rapport à Patrice Talon. Or, cette logique simpliste des stratèges du Palais, est à prendre avec des pincettes.

Ajavon aussi cherchera à se venger !

Les prétentions du magnat du coton, sa connaissance du microcosme politique béninois, son avance sur le terrain, sans oublier les poncifs non soldés d’un passé récent tumultueux entre Yayi et lui, font apparemment redouter le pire à l’entourage du président. C’est pourquoi, d’aucuns ont tôt fait de soulever l’idée de vengeance. En arguant que, pour avoir été contraint à l’exil, malmené dans ses affaires, et purement persécuté, l’ancien bras financier de Yayi Boni rechercherait le pouvoir pour en découdre avec lui. En d’autres termes, une fois installé au pouvoir, Patrice Talon n’hésiterait peut-être pas à procéder à une chasse aux sorcières. Mais, les deux sorties médiatiques de l’homme d’affaires exilé démontrent à souhait qu’il a pris de la distance et une certaine hauteur. Privilégiant de toute évidence, l’intérêt supérieur du pays. Ce qui est sûr, reconnaissent plusieurs analystes politiques, si par la force des choses, Sébastien Ajavon aussi parvenait à damer le pion à tous dans la course à la Marina, il serait confronté aux mêmes difficultés. En effet, sans avoir sérieusement et rigoureusement tiré au clair le bilan des années Yayi, le prochain président ne pourra pas appliquer une nouvelle politique, et faire bouger les choses. De même, si le patron de Cajaf bénéficiait d’un soutien clair et d’un coup de pouce de Yayi Boni, rien ne prouve qu’il va se taire et pardonner d’emblée les affronts qui lui ont été faits. L’idée de probable vengeance reste donc vivace.

La fin des haricots

Les casseroles des Fcbe demeurent malgré toute la volonté dont un homme politique peut se prévaloir, un véritable boulet. Juste l’exemple de la kyrielle de scandales des plus scabreux qui ont essaimé depuis 2006, repousse et révulse plus d’uns. D’ailleurs, au plus fort de la crise entre Ajavon et le gouvernement, à travers ses conférences de presse, le patron de Cajaf a donné le ton, et montré sa déception et son aigreur. Dans la perspective d’une accession à la Marina, le patron des patrons se verra, lui aussi, obligé de mettre en place du neuf pour être plus efficace. Et c’est là que Patrice Talon et lui se rejoignent. L’aggiornamento de Patrice Talon et celui de Sébastien Ajavon, ne peuvent pas être étrangers l’un de l’autre. Ce que l’on craint, en remuant ciel et terre pour créer des ennuis et contrecarrer la candidature du magnat du coton, on l’aurait, dans une certaine mesure, avec le « géant d’Ekpè ». A la différence que, l’entrisme de Patrice Talon, et son incursion avancée dans les milieux politiques, feront défaut à Sébastien Ajavon. C’est la fin des haricots.

Wilfrid Noubadan
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