C’est sans langue de bois que le président de la Renaissance du Bénin et actuel maire de la ville de Cotonou, Léhady Vinagnon Soglo, est allé partager avec ses compatriotes son analyse de l’actualité nationale. C’était ce mercredi 09 septembre au cours d’une émission spéciale sur la radio Soleil FM. Il s’agit de sa première sortie médiatique après les victoires des « Houézèhouè » aux dernières élections municipales, communales et locales dans les communes de Cotonou, Calavi, Bohicon, Abomey, Agbangnizoun, Zakpota, Ouinhi et Covè. Au cours des 50 minutes d’échanges, le patron de l’hôtel de ville de Cotonou a remercié tous les électeurs qui ont renouvelé leur confiance à la Renaissance du Bénin. Il a également exposé quelques grandes lignes de sa vision pour Cotonou et pour le Bénin.
Soleil FM : J’espère que vous vous retrouvez très bien après cette déclaration il y a quelques semaines seulement. Quel sentiment avez-vous aujourd’hui?
Léhady Vinagnon Soglo : En réécoutant mes propos, je suis saisi d’émotion. Une fois de plus, nous sommes là parce que Dieu l’a voulu et les Cotonois l’ont souhaité. Je me souviens que j’ai fait référence à un passage de la Bible au moment où j’étais investi dans mes nouvelles fonctions. Timothée 4 versets 5 et 8. Si vous permettez, je vais revisiter ce que j’avais dit en ce moment précis : «j’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais, la couronne de justice m’est réservée. Le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là. Non seulement à moi mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. « Je crois que tout est dit. Si nous sommes parvenus à ce résultat, c’est grâce à Dieu qui nous a accompagné tout au long de cette épreuve et grâce aux Cotonois et aux Cotonoises. Je saisis donc cette occasion que vous m’offrez pour les remercier du fond du cœur. Ils ont été extraordinaires.
Dieu a voulu que vous soyez là mais il a fallu que vous fassiez des combinaisons politiques que beaucoup ont qualifiées de contre-nature. Qu’est-ce qui s’est passé? Autrement dit, qu’est-ce qui ne va pas entre vous et le PRD et l’Union fait la Nation?
Vous savez, au lendemain des élections, nous sommes sortis avec 21 conseillers. Je dois dire que tout avait été mis en œuvre pour que nous ne parvenions pas à notre objectif….
Qui a mis quoi en œuvre?
J’aurai l’occasion d’expliquer cela de long en large mais tout avait été mis en œuvre parce que les mêmes qui ont refusé par la suite de s’associer à nous, étaient ceux qui ont tenu à ce que le scrutin se déroule en saison pluvieuse. Du jamais vu ! Je l’avais d’ailleurs souligné à l’époque où j’étais venu sur ce plateau en disant qu’on ne peut décemment pas organiser des élections en saison pluvieuse. Et ça n’a pas manqué. Ça a été l’occasion pour certains d’utiliser effectivement les inondations comme thème de campagne et de pouvoir justifier leur désir de conquérir la ville. Au lendemain donc de la proclamation des résultats, nous sommes allés rencontrer Me Adrien Houngbédji pour lui demander de nous accompagner puisque, après les élections législatives, nous l’avions vu et il nous avait rassurés sur son intention de nous accompagner et de nous soutenir d’autant plus que je m’étais clairement exprimé quelque temps auparavant que la Renaissance du Bénin allait soutenir sa candidature. J’avais donné des instructions à mes députés et vous avez tous suivi cette nuit mémorable au cours de laquelle maman Rosine a fait ce qu’elle devait faire. Et donc, pour moi, il tombait sous le sens qu’on puisse attendre de la part du PRD et de son chef, un retour d’ascenseur.
Apparemment le PRD ne vous a pas soutenu. ..
Ce n’est pas apparemment, ça a été une fin de non recevoir. Pas seulement à mon intention mais également à maman Rosine qui est allée rencontrer le président du PRD qui lui a fait purement et simplement comprendre que c’était une fin de non recevoir. Mais nous ne sommes pas restés les bras croisés. Nous avons demandé au président Soglo de continuer à persuader Me Adrien Houngbédji. Ça a été la même chose. Et il a même été jusqu’à dire au président Soglo qu’il n’avait été demandeur de rien et donc il ne comprenait pas pourquoi on lui parlait de retour d’ascenseur. C’est à partir de là que nous sommes allés rencontrer nos amis de l’Union fait la Nation qui à quelque chose près nous ont servi un peu la même réponse ; j’ai envie de dire, avec du dilatoire.
C’est-à-dire….
C’est-à-dire que l’élection devait se faire un jeudi, nous nous sommes vus le week-end précédant la mise en place du conseil, avec le président Amoussou on nous a fait savoir qu’il devait aller au village, qu’il reviendrait plus tard. Puis de dilatoire en dilatoire, nous nous sommes rendus compte qu’on voulait nous faire perdre du temps.
Et vous avez trouvé votre salut avec les Forces cauris pour un Bénin émergent. ..
Nous avons discuté avec des individualités, avec des élus des Forces cauris pour un Bénin émergent, avec le président Atao et ils ont accepté de nous accompagner. Je voudrais préciser que pendant que nous discutions avec eux, l’Union fait la Nation n’a pas manqué de prendre contact avec eux. Ils tentaient aussi de les rallier à leur cause. Il faut que les Cotonois et les Cotonoises sachent que tout a été fait de notre côté pour que la dynamique qui a porté à la tête de l’Assemblée nationale Me Adrien Houngbédji soit consolidée. Force a été de constater que le PRD avait un candidat en la personne de mon ami Raphaël Akotègnon. L’Union fait la Nation avait aussi un candidat en la personne de mon frère Candide Azannai et c’était tout sauf Léhady Soglo. Alors que le sens du vote qui a été exprimé c’était que la Renaissance du Bénin ait la tête de la ville de Cotonou. Ils ne l’entendaient pas comme ça, ils se sont coalisés contre nous. Comme il leur manquait un certain nombre de conseillers, ils sont allés rencontrer les élus FCBE qui ont refusé de les accompagner. J’ai entendu ici et là, des gens dire que la Renaissance du Bénin, une fois de plus s’était mal comportée et aurait même trahi. Nous n’avons trahi personne. Nous avons pris nos responsabilités et fait en sorte que le vote qui s’était exprimé soit conforme aux désirs des Cotonois.
M. le maire, il est dit dans les milieux du PRD et de l’Union fait la Nation que vous n’aviez pas accédé aux exigences de ces partis. Et votre secrétaire général a dit ici que ces formations politiques vous ont dressé une liste d’ordonnance.
Me Adrien Houngbédji voulait carrément nous sortir de la 15ème circonscription électorale, ce qui était purement et simplement inacceptable. Dans la mesure où nous avions des élus et nous étions prêt effectivement à nous entendre avec ce dernier mais pas à ces conditions. Quant à l’Union fait la Nation, c’était à quelque chose près la même chose et en plus, elle demandait Calavi. C’est-à-dire qu’ils voudraient bien nous accompagner à condition que nous leur donnions Calavi. Ce qui est inacceptable là aussi.
Finalement, vous contrôlez combien de mairies sur toute l’étendue du territoire national
Grâce aux populations, nous avons aujourd’hui dans notre escarcelle un certain nombre de mairies. Bien entendu Cotonou, Calavi mais Abomey, Bohicon, Agbangninzoun, Zakpota. Et je voudrais rappeler que ça s’est fait dans une alliance, l’alliance RB-RP et donc on peut compter Covè et Ouinhi. Donc la moisson est conséquente.
Ce qui fait huit mairies à peu près et là ça vous donne une assise confortable au plan national.
Ça nous donne beaucoup de responsabilité parce que le label RB a aujourd’hui montré de quoi nous sommes faits, de quoi nous sommes capables. De ce point de vue, c’est un véritable challenge que nous allons, s’il plaît à Dieu, relever.
M. le maire, c’est la première fois que nous vous avons sur ce plateau après les remous au sujet de la mairie de Bohicon. Qu’en est-il et quelle est la situation aujourd’hui?
Je saisis cette occasion pour dire une fois de plus que les événements de Wassaho m’ont profondément peiné. Peiné parce que j’ai l’impression que les populations n’ont pas compris ce qui s’était passé. On a pensé à tort que nous avons manipulé alors que le secrétaire exécutif national, le maire Luc Atrokpo est quelqu’un avec qui nous travaillons en parfaite intelligence et il n’est jamais venu à l’esprit du président que je suis de vouloir le déstabiliser d’une quelconque façon que ce soit. La faute incombe à la CENA, c’est simplement une erreur de manipulation. Nous l’avons écrit, nous l’avons dit, il y a des documents qui sont là pour attester de notre bonne foi. J’espère que tout ça est derrière nous. Il nous faut gérer au mieux notre victoire. Je crois que c’est ça le défi. La famille doit être rassemblée. On doit pouvoir montrer de quoi nous sommes capables. Nous avons prouvé que la relève est assurée. Que la nouvelle génération des Renaissants est tout à fait capable de conquérir, de gagner et ça se fait sous la houlette de Léhady Vinagnon Soglo, président de la Renaissance du Bénin.
M. Léhady Vinagnon Soglo, vous parlez de rassemblement mais des indiscrétions font état de ce que l’honorable Nazaire Sado s’apprêterait à quitter la barque des renaissants?
Vous savez, c’est le temps des rumeurs. C’est vrai que nous avons lu des choses et nous avons rencontré l’honorable Sado avec qui nous avons échangé. Je crois qu’il y a eu beaucoup d’incompréhension. Vous savez ? Gérer un parti politique est très compliqué. Il s’agit de gérer des hommes et des intérêts. Lorsque ça marche, personne ne félicite le président. C’est quand il y a des problèmes que le président doit être le réceptacle de tous les reproches. Mais bon, nous avons les épaules larges et nous ferons tout ce qu’il faut pour maintenir la cohésion au sein de la famille. Ce que nous avons fait est à saluer. Personne ne pouvait imaginer il y a quelque temps que nous arriverons à ce résultat. Mais, nous l’avons fait. Nos pères et mères fondateurs en ont rêvé, nous l’avons fait. C’est de ça qu’il faut parler, c’est sur ça qu’il faut s’attarder. C’est la gestion de la victoire, et il faut montrer que la nouvelle génération des Renaissants est tout à fait apte, capable de gagner et d’obtenir des résultats.
M. Léhady Vinagnon Soglo, vous avez exclu de la Renaissance du Bénin Christian Sossouhounto à cause d’une certaine intelligence qu’il a avec les Forces cauris pour un Bénin émergent mais vous-même, vous avez dû vous rabattre sur FCBE pour avoir certaines mairies, notamment, celle de Cotonou. Si aujourd’hui M. Sossouhounto manifeste le désir de revenir est-ce que vous allez ouvrir les bras pour l’accueillir de nouveau?
Je voudrais être très clair. Nous n’avons pas négocié avec le président Boni Yayi lorsqu’il s’est agi de constituer les exécutifs de Cotonou et de Calavi. Nous avons discuté avec des individualités, avec des personnalités qui sont effectivement membres de Forces Cauris pour un Bénin émergent. Mais ça ne fait pas de nous, de nouveau, un membre de la majorité présidentielle plurielle. Nous sommes de l’opposition. Et je souligne ça de plusieurs traits. Si nos amis de l’UN et du PRD avaient fait ce à quoi on s’attendait, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Nous serions en train de gérer avec eux, les exécutifs de ces différentes communes. Je voudrais faire remarquer que ceux qui sont aujourd’hui à nos côtés, en train de gérer les mairies, sont des personnalités de très grandes qualités. Moi j’ai la chance d’avoir un premier adjoint qui est un ancien ministre de la Décentralisation. J’ai la chance d’avoir un autre ancien ministre de l’Environnement qui est chef du 8ème arrondissement et deux autres personnalités des FCBE qui sont opérateurs économiques, des gens qui tiennent parole, qui ont résisté à toutes les tentatives. ..
Vous voulez dire que les autres ne tiennent pas parole?
Je dis qu’à la différence de ce que nous avons vu avec nos amis de l’UN et du PRD, les camarades FCBE ont tenu leurs engagements. La parole, pour moi, elle est sacrée, je ne regrette absolument pas d’avoir fait ce que j’ai fait parce que nous n’étions pas candidat au suicide et les populations attendaient que Cotonou soit gérée par la Renaissance du Bénin ainsi que Calavi. Et comme nos alliés ne veulent pas nous accompagner, nous avons pris nos responsabilités en allant voir des hommes qui sont disposés à travailler à nos côtés pour le bénéfice des populations de Cotonou et de Calavi.
Revenons sur le cas Sossouhounto, vous n’avez pas répondu.
Sossouhounto n’a pas accepté les directives du parti. Nous lui avons demandé de quitter le Gouvernement. Il a préféré rester, il a en plus été candidat sur une liste concurrente. C’en était trop et nous avons pris nos responsabilités. Donc M. Sossouhounto est exclu de la Renaissance du Bénin.
Et s’il manifestait le désir de revenir?
Il n’a pas pour l’instant manifesté le désir de revenir. Mais si effectivement il comprend que nous ne sommes plus de la majorité présidentielle et qu’il fait un acte de contrition, le bureau politique appréciera. Pour l’instant, ce n’est pas, disons, à l’ordre du jour.
M. le maire que répondez-vous à ceux qui pensent que votre pouvoir municipal ne tient qu’aux FCBE et que, de ce fait, vous subirez du chantage sur certaines décisions importantes?
Vous savez, il y a toujours des gens qui voient le verre à moitié vide. Moi, je le vois toujours à moitié plein. Je l’ai dit, ceux des Forces cauris pour un Bénin émergent et du ResoAtao avec lesquels nous avons contracté sont des hommes de parole, des hommes qui ont une vision que nous partageons, des hommes qui sont des responsables. Donc, il n’y a pas de chantage. Nous ne nous sommes pas entendus sur la base de défense d’intérêt. Nous nous sommes entendus sur une vision que nous partageons pour les villes de Cotonou et de Calavi. Donc non, on ne sera pas l’objet de chantage. Ce sont nos amis du PRD et de l’UN qui ont voulu nous soumettre au chantage.
Mais vous n’allez quand même pas gérer la mairie sans eux….
C’est évident. Je vous l’ai dit. Nous avons été rencontré Me Adrien Houngbédji et le président Amoussou mais nous nous sommes heurtés à une fin de non recevoir. On nous a soumis à quelque chose qui était totalement inacceptable alors que nous sommes dans une nouvelle dynamique. Nous avons participé à la mise en place du nouveau bureau de l’Assemblée nationale et tous s’attendaient à ce qu’ils nous retournent l’ascenseur. Ça a été tout sauf Léhady Vinagnon Soglo. A partir de là, nous avons décidé de travailler avec ceux qui voulaient travailler avec nous, les élus FCBE et du ResoAtao. Donc, nous restons ouverts, nous restons disposés. J’ai rencontré plusieurs fois nos amis du PRD et je leur ai dit que nous sommes prêts à collaborer. C’est dans cette logique que nous avons laissé un certain nombre de commissions sans présidence …
Combien ?
Deux sur cinq, parce que nous espérons qu’ils vont nous rejoindre les prochaines fois. Il en est de même pour l’Union fait la Nation. La porte est toujours grandement ouverte. Nous saisissons l’occasion que vous nous offrez pour le dire clairement. Nous n’avons strictement rien contre les élus PRD et ceux de l’Union fait la Nation. Certains élus de l’UN étaient encore, il y a quelques temps, membres de la Renaissance du Bénin (RB). Quant aux élus PRD, nous avons eu l’occasion de travailler avec eux au cours des mandatures passées dans une bonne ambiance. C’est leurs directions respectives qui les ont poussées dans la situation que nous connaissons actuellement à notre grand regret.
Monsieur le maire, vous êtes désormais dans votre fauteuil. Qu’est-ce qui changera à Cotonou dans votre nouvelle vision de développement ?
D’abord, nous nous sommes fait élire sur la base d’un projet de vie et de ville qui est : « Cotonou Pacte 2020 » et ce projet se décline en un certain nombre d’actions. Nous avons, dès notre prise de fonction, commencé à mettre tout ça en œuvre. Vous nous aviez vu nous rendre tour à tour chez le ministre de la Décentralisation, le ministre de l’Intérieur, le ministre de l’Economie et des Finances, le premier ministre et tout récemment chez le chef de l’Etat. Nous avons voulu redémarrer une forme de diplomatie locale qui favorise un partenariat avec l’Etat central et c’est en cours. Mais à côté de ça, il y a toute une série d’actions que nous avons programmées. Si vous me permettez, je vais les décliner.
Oui allez y !
Nous avons actualisé les règlements intérieurs des conseils aussi bien au niveau municipal qu’au niveau des arrondissements ; nous avons mis en place les organes, installé les chefs d’arrondissements. Nous allons mettre incessamment en place la ligne verte qui va permettre à tous ceux et celles qui ont des plaintes, des doléances, de nous les faire parvenir. Nous allons procéder aussi à la formation de nos conseillers municipaux. Nous allons moderniser l’état civil. A ce propos, j’ai dit au 3ème adjoint de s’en occuper. Donc, il va organiser rapidement un séminaire sur cette question. J’étais tout récemment dans le centre ville de Cotonou parce que nous voulons réhabiliter le centre commercial de Ganhi et de l’avenue Saint Michel et leur donner un autre aspect. Il y a un travail qui est en train de se faire et d’ici la fin de cette année, j’espère que le centre ville aura un autre visage, embelli et éclairé. Nous devons démarrer la réhabilitation des places publiques et des espaces verts. On va lancer la deuxième phase de Cotonou en Campagne Contre les Inondations (3CI).
Donc, vous revenez sur çà ? Vous n’aviez pas oublié ce projet ?
Absolument pas…Non seulement on revient sur ça mais…
Qu’est-ce qui changera désormais dans ce projet par rapport à sa forme initiale ?
Le maire d’Abomey-Calavi a trouvé que le projet était tellement intéressant qu’il a souhaité faire la même chose chez lui.
Le contraire nous aurait surpris parce que vous êtes dans la même obédience politique…
Non non!… disons simplement que ce projet a donné des résultats, n’en déplaise à certains. Donc, nous allons lancer la deuxième phase. On va conforter….
Dans les mêmes formes ?
Bien sûr, dans les mêmes formes, mon cher ami. Cotonou en Campagne Contre les Inondations, de quoi s’agit-il ? Il s’agit de mesures d’urgence, malheureusement, ce ne sont pas des mesures durables et définitives mais au moins ça soulage les populations de Cotonou et ça permet aussi aux populations d’aller et venir sur leurs différents théâtres d’activités, on ouvre des tranchées, on reprofile, on les recharge, on crée des bassins de rétention, on construit des ouvrages de franchissement, on pompe dans les maisons…. Tout ça va se faire. Ça va se faire avec l’aide du génie militaire et du Ministère de l’Intérieur et ce, pour le plus grand bonheur des populations de Cotonou et de Calavi. Je vous dis aussi que nous avons l’intention de mettre en place des latrines dans le centre ville de Cotonou. Au niveau des promesses à caractère social, le wifi à la mairie mais aussi au champ de foire et à la place Lénine comme ça, les jeunes qui viennent sur ces places pourront donc être gratuitement connectés….
Vous savez bien qu’on a des difficultés d’internet au Bénin. Comment voulez-vous régler ça même si vous avez le wifi et que la structure étatique chargée de gérer la fibre optique n’arrive pas à régler ces problèmes ? Est-ce que ce ne sont pas des promesses en l’air ?
Bon, ce n’est pas parce que la SBEE ne fournit pas le courant à temps et de façon constante que nous on n’entend pas dire que les feux tricolores ne marchent pas et qu’on ne nous indexe pas.
Mais vous avez indexé la SBEE lorsque les feux tricolores ne marchent pas.
Non, je suis en train de vous dire qu’à notre niveau, nous faisons ce qui est de notre devoir. Nous ne sommes pas en charge de la production et de la distribution de l’énergie encore moins de la mise à niveau du réseau de la fibre optique. Néanmoins, nous allons faire ce que nous avons promis de faire en souhaitant effectivement que les différents réseaux, que ce soit au niveau de l’éclairage public comme au niveau des wifi puissent donner la possibilité à ceux et celles qui le désirent d’être éclairés ou d’être connectés. Nous allons aussi préparer la rentrée. Nous avons l’intention d’octroyer des prix aux meilleurs élèves. Donc, voilà en gros ce que nous envisageons faire.
Et le fonds de développement municipal ? Monsieur le maire ! Qu’en est-il ?
Oui, le fonds de développement municipal, je suis heureux que vous reveniez là-dessus. J’étais récemment à Dakar, et le maire de Dakar va m’envoyer la personne ressource qui a permis de créer et de développer ce fonds. Nous allons le faire avec cette personne et les services de la mairie de façon à ce que, très vite, on puisse inscrire un montant conséquent dans le primitif 2016.
Quelle devrait être la destination de ces fonds ?
Ces fonds seront mis à la disposition des jeunes qui, dans les quartiers, ont un rêve qu’ils voudraient voir se réaliser mais qui n’ont pas les moyens de pouvoir le financer. La ville va donc prêter à ces jeunes qui peuvent être des menuisiers, des maçons, des cordonniers, en tout cas des artisans, et ils pourront ainsi créer localement les conditions de leur subsistance. Ce faisant, c’est l’économie locale que nous sommes en train de relancer de cette manière.
Monsieur Léhady Vinagnon Soglo, vous avez été reçu en audience par le président de la République, à plusieurs reprises, vous avez parlé du problème de transfert des ressources et des compétences. Est-ce que vous avez discuté de ces questions avec le chef de l’Etat ? Est-ce que vous avez l’impression que le président est désormais disposé à vous accompagner dans vos actions ?
Tout à fait. Il nous a très bien reçus avec tous les ministres concernés. Il y avait le ministre d’Etat en charge de l’Economie et des Finances, le ministre de l’Habitat. Il y avait son conseiller spécial, le ministre Amos Elègbè. La seule qui n’était pas à ce rendez-vous, c’était la ministre de la Décentralisation qui était à Parakou sinon ils étaient tous là et il nous a écoutés et pris bonne note de ce que nous souhaitions que le partenariat entre la ville et l’Etat central soit. Nous sommes revenus sur un certain nombre de points qui touchent au fait que notre compte au trésor n’est pas approvisionné à temps et de façon substantielle à cause du fameux sacro-saint principe de l’unicité de caisse et que cela nous crée d’énormes désagréments. Parce que nos fournisseurs, nous ne sommes pas capables de les payer à temps. Nous avons souhaité mettre en place un mécanisme qui puisse permettre au trésor de mettre à la disposition de la mairie ses ressources financières. Nous avons aussi parlé de l’aide que l’Etat pourrait apporter à la ville pour régler le problème de la salubrité parce que nous lui avons dit que les gens ne cessent pas de dire que la ville est salle…mais ailleurs à Dakar, à Yaoundé, à Accra, c’est l’Etat central qui accompagne les capitales à concurrence des montants conséquents. Nous lui avons demandé de mettre à la disposition de la ville une enveloppe financière de 6 milliards de francs CFA pour nous permettre d’y faire face, parce qu’il ne faut pas oublier qu’on génère chaque jour 700 tonnes dans la ville de Cotonou et que nous ne sommes capables, avec les moyens dont nous disposons, d’enlever que 400 tonnes et qu’il y a 300 tonnes qui restent quotidiennement dans la ville. Dans ces 300 tonnes, il y a 200 tonnes qui viennent du marché Dantokpa et environs 100 tonnes qui viennent du port autonome et que ni l’une ni l’autre de ces structures ne contribue donc à enlever. Nous avons fait ce plaidoyer avec des éléments de preuves pour l’amener à prendre une décision. Mais nous voulons, au delà de tout ça, qu’on modifie la règle du jeu par l’adoption d’une loi qui donnerait une grande autonomie financière aux communes. Nous avons aussi évoqué les problèmes liés à l’éclairage public. Vous avez pu voir dans la ville qu’on pose de plus en plus des lampes solaires. Ça se fait sans nous. Et donc, nous avons souhaité que le ministre en charge, le professeur Amoussouga associe la ville à l’implantation de ces lampes solaires parce qu’il y a beaucoup de points stratégiques qui n’ont pas été pris en compte que ce soit au niveau de l’entrée de la ville mais aussi au niveau des passages supérieurs qui nécessitent d’être mieux éclairés. Nous sommes revenus sur les sujets qui fâchent.
Lesquels ?
Le transfert des compétences et notamment du marché Dantokpa. Nous avons souhaité qu’en attendant que cela puisse se faire, que la Sogema paye les ristournes qui sont prévues dans la loi à cet effet.
3% ?
Non 13% jusqu’à présent, ça n’a pas été le cas. Ça nous aiderait grandement à régler effectivement le problème de la salubrité dans la ville de Cotonou. Je vous vois écarquiller les yeux… c’est vrai. La SOGEMA n’a pas payé ces ristournes depuis de nombreuses années et donc nous avons souhaité qu’enfin elle honore ses engagements.
Et le président a promis faire tout ça ?
Absolument !
Et vous croyez à tout ça ?
Pourquoi je ne pourrai pas croire….
Vous avez mis en doute plusieurs fois les paroles du président non ?
Il nous a donnés la possibilité d’apprécier au mieux ses dires parce qu’il connaissait bien ces dossiers dont nous étions en train de parler et il y avait un véritable accent de sincérité dans ce qu’il a dit et puis il a instruit quand même le ministre en charge de l’Economie et des Finances et aussi le ministre de la Décentralisation.
Mais tout ça ce n’est pas nouveau…
Mais, s’il advenait qu’il ne tienne pas parole, et j’en doute, nous reviendrons sur ce plateau pour le dire. Mais pour l’instant…
Il ne reste que 6 mois au président pour rester au pouvoir.
En 6 mois, beaucoup de choses peuvent se faire.
Nous allons le faire avec lui. C’est ce que les Cotonoises et Cotonois désirent. Il faut que la ville soit soutenue par l’Etat central.
Monsieur le maire ! Au vu de tous ces programmes et projets que vous avez, quel est l’aspect physique que vous comptez donner à Cotonou d’ici 3 ans ?
Il faut qu’on puisse se projeter sur un horizon qui soit plus lointain. Je crois qu’il faut voir dans 20 à 25 ans à quoi Cotonou va ressembler. La réalité, c’est qu’avec l’exode rural, il y aura de plus en plus de personnes qui vont arriver à Cotonou et j’ai envie de dire que cela va au-delà de Cotonou. Il va y avoir une agglomération qui va englober Porto-Novo, Sèmè Kpodji, Cotonou, Calavi. Cette agglomération va regrouper 4 à 5 millions d’âmes. Comment les accueillir, les nourrir, les soigner, leur trouver du travail. C’est à tout cela qu’il va falloir réfléchir. Avec le maire de Calavi, nous avons pensé mettre en place un comité.
Décidément, vous vous sentez bien à l’aise avec le maire de Calavi ?
C’est évident, mais pas simplement avec lui
Vous avez fêté sa victoire et son installation à Calavi ?
Je crois que si je l’avais fait, les renaissants ne l’auraient pas compris, les populations de Calavi ne l’auraient pas accepté. C’est notre travail qui a abouti …
Est-ce que vous êtes allé dans toutes les autres mairies contrôlées par la RB pour fêter l’installation des maires élus ?
La situation de Calavi était particulière, je ne sais pas si vous vous en rappelez. Par deux fois, nous avons été floués, donc il était important pour nous d’être là et de dire qu’enfin, on a réussi. Les pères et mères fondateurs y ont pensé et rêvé. Donc, c’est nous qui l’avons réalisé. Donc, oui, il était indispensable que nous soyons là-bas. Je voudrais revenir à la question que vous m’avez posée. Il faut réfléchir de façon globale. Nous allons mettre en place un comité composé de sociologues, d’historiens, d’aménagistes de territoire pour qu’ils puissent, en partant de l’existant, nous dire avec l’aide des experts chinois ce à quoi la ville va ressembler dans 20 ans, 25 ans etc … Chaque fois que nous allons en Chine, on nous montre des maquettes des villes telles qu’elles se présentaient avant d’être modernisées et transformées. Et après, les Chinois nous ont dit qu’ils sont prêts à travailler avec nous sur ces éléments pour que d’ici à là, on puisse présenter à la population de Cotonou ce à quoi la ville pourrait ressembler, c’est-à-dire, une ville moderne, une ville transformée. Ce qu’il faut retenir est que la ville s’est développée autour du port et nous sommes dans une situation un peu particulière où le résidentiel cohabite avec le commercial et l’industriel. Donc, comment démêler tout cela pour que désormais, il y ait des quartiers qui soient résidentiels, d’autres commerciaux ou une zone industrielle. Nous pensons qu’il faut regarder cela de façon globale. On peut imaginer que Sèmè-Kpodji soit la ville commerciale et industrielle et que Cotonou continue à rester la ville administrative et Calavi sera la cité dortoir. Donc, on sera dans une sorte de conurbation où chacune des villes à une vocation. On va donc se développer et se transformer.
Monsieur Léhady Soglo, la tutelle aujourd’hui est assurée par un ancien renaissant, Monsieur Epiphane Quenum. Cela vous pose-t-il un problème ?
Aucun problème
Vous êtes sûr ?
Absolument
Expliquez-vous. On veut comprendre parce qu’on sait très bien que monsieur Epiphane Quenum a la dent dure contre la Renaissance du Bénin et que certaines indiscrétions disent que c’est peut être aussi pour vous créer quelques difficultés ?
Non, je ne crois pas. Je voudrais qu’on comprenne qu’il y a un temps pour tout. Les élections sont terminées. Les populations se sont exprimées. Les exécutifs municipaux sont en place. Il y a un nouveau préfet. On lui souhaite le meilleur. Je pense que la relation sera apaisée, et conforme à ce que tout le monde souhaite.
Vous l’avez rencontré depuis qu’il a pris fonction ?
Je l’ai vu à Calavi, nous nous sommes salués chaleureusement et je l’ai eu au téléphone pour le féliciter pour sa brillante nomination et je peux vous assurer qu’il n’y aura pas de problèmes.
Mais, l’un de vos collaborateurs, très proche, notamment Brice Chanhoun, a quelques démêlés avec la justice. Ça vous met mal à l’aise, tout çà ?
D’abord, j’ai eu l’ancien chef du 12ème arrondissement de Cotonou qui m’a dit qu’il était innocent dans tout ce qu’on l’accusait et qu’il faisait confiance à la justice de notre pays. J’en fais de même.
Qu’est-ce qu’on lui reproche ?
Honnêtement, je n’en sais rien
Vous n’avez pas cherché à savoir ?
J’ai simplement échangé avec lui et il m’a dit ce que je viens de vous rapporter et voilà, je vais continuer à croire à la justice de mon pays. Il y a le principe de la présomption d’innocence. Donc, jusqu’à ce qu’on lui trouve éventuellement quelque chose, il a toute ma confiance.
Monsieur Léhady Vinagnon Soglo, candidat à l’élection présidentielle de 2016. Oui ou non parce que jusque-là, on entend beaucoup de noms, mais on n’a pas encore entendu un mouvement quelconque au niveau de la Renaissance du Bénin. Oui ou non, vous êtes candidat à la présidentielle de 2016 ?
Je ne répondrai pas de cette façon parce que la fonction de président de la République est une fonction trop sérieuse, trop importante pour qu’on réponde par oui ou par non.
Vous avez déjà été candidat. Par ailleurs, est-ce que vous continuez à l’être ou pas ?
Je dis que la fonction présidentielle est une fonction trop sérieuse pour qu’on puisse y répondre par oui ou par non. Je viens d’être élu, grâce à Dieu avec le soutien des Cotonois et des Cotonoises maire de la ville de Cotonou. Je vais d’abord m’atteler à cela. La Renaissance du Bénin a eu la chance de contrôler un certain nombre de villes. Les populations veulent des résultats et nous devons montrer à ces populations que le label Renaissance du Bénin est un label de qualité. Je vais m’employer avec les autres maires à le démontrer. S’agissant de la présidentielle, nous allons consulter notre base, échanger avec les pères et mères fondateurs et prendre une décision qui vous sera donnée.
Apparemment, vous ne vous libérez pas des pères et mères fondateurs. Vous revenez régulièrement sur ça. C’est du passé Monsieur Léhady V. Soglo. Vous êtes maire. Maintenant vous devez assumer complètement vos responsabilités.
Je crois que vous ne me comprenez pas. Nous sommes en Afrique et nous sommes au Bénin. Le droit d’aînesse est une réalité. Le président Soglo et madame Soglo sont des personnalités de haut plan. Lorsqu’on décide de se porter candidat à la magistrature suprême, on doit effectivement échanger avec des gens qui, dans le passé, ont été président de la République. Donc, leurs conseils sont attendus. Nous prendrons notre décision en toute connaissance de cause. Sachez que nous sommes prêts et nous n’avons pas, pour l’instant, à dire ici maintenant « oui nous sommes candidat », « non nous ne sommes pas candidat ».
Monsieur Léhady Vinagnon Soglo. On parle de plus en plus de la présence d’opérateurs économiques sur la scène de la présidentielle de 2016. Cela devait susciter en vous un certain nombre de craintes puisque beaucoup doutent de leurs capacités ?
Aucune crainte, c’est des Béninois. S’ils décident de se présenter tant mieux pour eux.
Pour ou contre la candidature de Patrice Talon ?
Là encore, je ne vais pas me prononcer. Ce n’est pas à moi de dire si je suis pour ou si je suis contre.
Pour ou contre la candidature de Sébastien Ajavon ?
Idem, je suis un politique. J’anime une formation politique. Les formations politiques ont vocation de gérer notamment l’Etat au plus haut niveau. C’est à cela que nous allons nous employer et c’est à cela que je veux me concentrer. Je veux proposer à notre pays une alternative avec des projets concrets et tangibles. Voilà ce qui me préoccupe et pas autre chose.
Et la multitude de candidatures. On a déjà annoncé une centaine de candidats. Cela vous pose-t-il un problème ?
Aucun problème. En 2006, nous étions 36 candidats. Donc, il y avait déjà du monde et la population qui est mûre a su faire la part des choses. 95% des suffrages ont été exprimés en faveur de quatre personnalités à l’époque : Boni Yayi, Maître Adrien Houngbédji, Amoussou Bruno et déjà Léhady Vinagnon Soglo. Voilà, tout est dit.
Votre conclusion, Monsieur le maire ?
Je voudrais profiter de l’occasion que vous m’offrez pour remercier de nouveau les Cotonoises et les Cotonois qui m’ont fait confiance et leur dire que je ferais tout pour mériter cette confiance. Je ferais tout pour ne pas les décevoir. Je voudrais dire aussi que c’est avec beaucoup de plaisir que je reviens sur le plateau de Soleil Fm parce que lorsqu’un enfant de la lumière, un enfant du soleil rencontre d’autres enfants du soleil, ils disent quoi ? Ils disent « gnaaan gnaaan gnaaan …».
propos transcris par la rédaction