Conseil des ministres extraordinaire, séminaire gouvernemental, Directeur général limogé et gardé puis déposé, bref tout y est passé pour sanctionner la mauvaise gestion observée à la société nationale de corps pétroliers (Sonacop). Expédit Houessou a eu droit à toute la rigueur exigible face au dépouillement progressif qui a été organisé des ressources de la société dont il avait la charge. Le matraquage médiatique qui a accompagné la fin du feuilleton Sonacop était digne des scénarii hollywoodiens. Pour un directeur général, ce fut l’une des fins les plus renversantes. Et on avait craint que l’histoire se répète en moins de 365 jours. Et cela n’aurait rien eu d’extravagant tellement les situations sont similaires.
Et pour cause !
A la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), le clair sombre a duré juste le temps des attaques et contre attaques sur les écrans des télévisions nationales. Alors que le directeur général Auguste René Ali Yérima tentait de défendre un bilan qu’il n’a pas, c’est finalement le recours à l’inspecteur général d’Etat qui a permis de démêler l’écheveau.
Par décision n° 047/IGE/PR/ du 03 juin 2013, l’Inspection générale d’Etat a été instruit par le gouvernement pour vérifier le bien fondé des irrégularités soulevés par l’ex conseil d’administration pour ce qui est de la gestion de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Moins de deux mois après, le rapport provisoire sur le contrôle de la gestion du directeur général Auguste René Ali Yérima est prêt. Comme il est de coutume, ce rapport qui n’est pas encore définitif attend les observations des mis en cause pour être parfait. Mais en attendant, ledit rapport confirme les irrégularités agitées dans le rapport de fin de mandat du conseil d’administration sur la période du 11 décembre 2009 au 15 mars 2013. Le rapport accable un directeur général qui jusque là, se vantait d’avoir une gestion des plus saines. A la lecture du rapport, on décèle par exemple que le Dg s’est fixé lui-même son salaire, sans l’avis du conseil d’administration. Mais chose plus grave, M. Ali Yérima a touché pendant plusieurs mois deux salaires mensuels, soit celui de son statut d’enseignant à l’Université d’Abomey-Calavi et l’autre en sa qualité de directeur général de la Cnss.
Le même rapport mentionne que du fait de mauvais placements, le Dg a occasionné une perte d’environ 500 millions à la Cnss.
Selon l’Ige, 50 milliards ont été effectivement répartis et placés dans diverses banques à divers taux allant de 6,5% à 6,8% du 16 juillet au 17 octobre 2012. Il reste que « la direction générale, à la suite de ces opérations de placements de 2012, a encore laissé séjourné en comptes courants d’importants fonds collectés, ce qui a même valu au directeur général de la Cnss d’enregistrer des observations écrites du ministre du travail et de la fonction publique sur le niveau élevé des fonds laissés en comptes courants, soit plus de 34 milliards. A titre d’illustration, le manque à gagner minimum enregistré par la Cnss en laissant les cotisations délibérément séjourner en comptes courants et ordinaires d’août 2012 au 16 avril 2013, soit pendant 8 mois s’élève à 492 587 663 f ».
La situation de la Cnss est bien similaire à celle de la Sonacop. Et pourtant il n’a pas fallu autant de temps pour qu’ Expédit Houessou se retrouve derrière les barreaux. Alors question légitime ; qu’est-ce qui bloque le passage de Auguste René Ali Yérima de l’autre côté de la société?