L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) a déposé sur la table du Garde des sceaux, ministre de la Justice, une nouvelle motion de grève. Ainsi, à partir du lundi 14 septembre 2015, les magistrats observeront cinq jours d’arrêt de travail par semaine.
L’Union nationale des magistrats du Bénin décide d’observer une grève de protestation de cinq jours par semaine pour compter du lundi 14 septembre 2015 à zéro heure au vendredi 18 septembre 2015 à vingt-quatre heures, tacitement reconductible, pour exiger du gouvernement béninois l’arrêt immédiat du processus clandestin de recrutement de quarante auditeurs de justice ainsi que l’annulation de tous les actes illégaux signés dans ce cadre.
A cette motion, l’Unamab prend l’opinion publique nationale et internationale à témoin et rend le gouvernement responsable des déconvenues qui découleraient de cette fâcheuse situation. Les 8, 9 et 10 septembre 2015, l’Unamab a mis en exécution sa menace de grève d’avertissement de soixante-douze heures.
Ayant fait le constat que le gouvernement soit resté insensible aux désagréments occasionnés par cette grève aux populations, à la paix et à l’économie nationale, elle passe à cinq jours de grève par semaine.
Le Président de la République, dans le dessein d’instaurer le quota régional dans le corps d’élites que constitue la magistrature, contre toute attente, sans tenir compte de la cohésion nationale, de l’unité nationale et en violation du principe de l’égalité des citoyens devant la loi, qu’il est pourtant censé garantir, a publiquement juré de remettre en cause l’arrêté interministériel régissant l’organisation du concours des auditeurs de justice.
Le Garde des Sceaux, alors qu’elle a été suffisamment avisée par l’Unamab du danger que représente pour la justice l’instauration du quota régional dans le recrutement des auditeurs de justice, s’est associée, en violation de la loi portant statut de la magistrature, à ses homologues de la fonction publique, des finances et de l’enseignement supérieur, pour signer le 17 juin 2015, sur le fondement de la loi portant statut général des agents permanents de l’État et en violation de l’article 28 de la loi portant statut de la magistrature.
Un arrêté interministériel longtemps gardé secret à l’effet de renoncer à ses propres prérogatives et retourner l’organisation du concours de recrutement des auditeurs de justice dans le giron du ministère de la fonction publique.