Lazare SEHOUETO a-t-il fui le débat contre Marcel de Souza? Débat sur la révision de la Constitution sur Radio Tokpa
« Et si le Bénin étonnait par une révision sans prétention d’un mandat supplémentaire ! », dixit Marcel de Souza
Hier, le Ministre Marcel de SOUZA a été l’invité de l’émission "Caravane du Matin" sur Radio Tokpa. Ensemble, avec les deux journalistes (Benjamin AGON et Donklam ABALLO), il a fait le tour d’horizon des principaux sujets qui défraient la chronique. Comme il fallait s’y attendre, il n’a pas échappé à la problématique sur la révision de la Constitution qui déchaîne actuellement les passions au sein de l’opinion publique nationale et internationale.
Déjà présent sur le plateau avant 7 heures, le Ministre Marcel de SOUZA n’a pas fait dans la dentelle pour dire ses quatre vérités par rapport au débat sur la révision de la Constitution du 11 Décembre 1990. D’entrée de jeu, il a marqué son étonnement face à ce qu’il appelle "la dramatisation inutile" qui s’observe actuellement du côté de la classe politique.
En réponse aux multiples questions des journalises, il a évoqué trois raisons objectives qui ont amené le Dr Boni Yayi à proposer au peuple des amendements sur la Constitution. Il s’agit essentiellement de :
1- La constitutionnalisation de la CENA
La Constitution, dira Monsieur le Ministre, est la loi de la loi. Figurez-vous qu’il n’existe aucune trace de cette importante structure qu’est la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) dans notre Constitution. Bien sûr, la loi l’instituant pourrait être remise en cause à tout moment par une simple majorité. Ce qui sera très difficile si elle est constitutionnalisée. Le Dr Boni Yayi tient à cette disposition qui vise l’amélioration des performances de notre démocratie et pour rendre nos élections moins enclines à des contestations.
2- Création et constitutionnalisation de la Cour des Comptes
Dans l’espace UEMOA, le Mali et le Bénin sont les seuls Etats à ne pas disposer d’une Cour des Comptes. A défaut, notre pays ne se contente guère que d’une chambre des comptes dont les actions ne cadrent plus avec les grands enjeux du moment. C’est un grand défi que Dr Boni Yayi tient à relever.
3- Imprescriptibilité des crimes économiques
Ayant fait de la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance son cheval de bataille depuis son arrivée au pouvoir en 2006, le Président Yayi veut lancer un signal fort à l’endroit des fossoyeurs de notre économie et autres délinquants qu’ils peuvent toujours être rattrapés, même plusieurs années après leur forfaiture. De fait, le Béninois, vit dans l’illusion que les forfaits économiques sont, comme par enchantement, forclos au bout de quelques années.
Avec une telle disposition sur laquelle le Chef de l’Etat insiste particulièrement, il y aura une prise de conscience par rapport aux deniers publics. Ceci participe au renforcement de la gestion rigoureuse de nos finances publiques, les mettant au service de nos populations à travers le renforcement de nos infrastructures : énergie (barrages hydroélectriques, routes, rails, infrastructures agricoles, écoles, centres de santé… Toutes choses qui concourent à l’amélioration des conditions de vie des populations. C’est dire à l’encontre des vautours qui insinuent que des problèmes préoccupants des conditions de vie des Béninois sont laissés pour des débats politiques sa ns intérêt pour le Béninois lambda.
Au demeurant, il s’agit de quelques amendements que le Chef de l’Etat a voulu proposer au peuple, par le canal de l’Assemblée nationale où le projet se trouve actuellement.
Nous attendons que la commission des lois pose sa touche afin de permettre à la plénière de l’étudier plus en profondeur, et de le vulgariser en vue d’un consensus de toutes les couches sociales de notre pays. Vous dites que le Dr Boni Yayi s’arc-boute ou s’accroche à la révision. C’est un processus qu’il a engagé et qui suit son cours normal à l’Assemblée nationale ; il revient donc à l’Assemblée de jouer son rôle comme le prévoient les textes. Si, éventuellement, pour des raisons objectives, l’Assemblée se décidait à classer le dossier, Yayi est prêt à se plier à son verdict. Je vous l’annonce très sérieusement.
Ces dispositions, en effet, sont très précieuses pour la crédibilité de notre pays vis-à-vis de la Communauté Internationale. Je voudrais inviter les uns et les autres à la patience et au calme. Car, l’argument que certains politiciens agitent pour tenter de contrecarrer la révision de la Constitution est qu’en Afrique, la plupart des Chefs d’Etat qui eurent l’idée de réviser la Constitution ne l’ont fait que pour se maintenir au pouvoir.
Pour ce qui concerne notre pays, le Dr Boni Yayi donnera l’exemple, le bon exemple à l’Afrique et au monde. N’oubliez pas que le Bénin a déjà donné un bon exemple en organisant une Conférence nationale sans anicroche ! Le seul intérêt serait que cette révision portera la trace indélébile de son nom. Yayi a promis. Il fera réviser la Constitution et il ne se présentera pas en 2016. Comme il le dit souvent, ce qui le préoccupe après 2016, c’est de devenir ancien président, médiateur dans les conflits et porteur de paix dans les zones où celle-ci est menacée. Il a promis de partir, il le fera, parole d’honneur. Il l’a dit devant dix chefs d’Etat, devant les grands de ce monde (Barack Obama ; Nicolas Sarkozi etc…), devant le pape Benoît XVI. Que doit-il faire d’autre pour prouver sa bonne foi ? Le reste c’est que les politiciens que vous voyez à l’œuvre actuellement veulent rendre le pays ingouvernable et pour ternir l’image de marque du Chef de l’Etat, alors que ce dernier se sacrifie tous les jours pour ce pays. Ce qui fait ma fierté est que le Président Boni Yayi a un bilan défendable, très élogieux ; en témoignent les nombreuses réalisations qu’il a capitalisées sur tous les plans infrastructurel, environnemental, urbanistique, économique…etc. Certes, tout n’est pas rose. J’en conviens. Mais beaucoup d’efforts sont faits pour donner satisfaction - autant que faire se peut - aux populations, surtout aux couches les plus démunies.
J’évoque par exemple le RAMU qui est quelque chose de merveilleux, d’extraordinaire. Si j’ai quelque conseil à donner aux populations c’est de ne pas se laisser entraîner par les politiciens qui s’agitent et qui certainement ne tarderont pas à revenir en de meilleurs sentiments. Car le gouvernement ne cache rien sous cette révision ; Yayi Boni est très transparent dans sa démarche qui ne frise pas la duperie, comme certains éprouvent du plaisir à le dire de manière péremptoire. C’est à croire qu’ils détiennent des preuves de leurs affirmations. Or, il n’en est rien.
Enfin, l’émission a soulevé beaucoup d’autres préoccupations non moins pertinentes, certaines de la part des auditeurs ; préoccupations auxquelles le Ministre Marcel de SOUZA a apporté des réponses claires. Il s’agit notamment, de la morosité ambiante qui n’est pas spécifique au Bénin, mais au monde entier ; la campagne cotonnière 2012 – 2013 qui s’est achevée sous de bons auspices ; l’insécurité liée à la lutte contre l’essence frelatée, le prix des denrées de première nécessité, la sécurité alimentaire…
Par rapport à l’emploi des jeunes, le Ministre confirme que le gouvernement se déploie comme il peut. Seulement il a stigmatisé les déviances de certains jeunes qui ont fait preuve de mauvaise foi en se refusant de rembourser les crédits accordés par le FNPEEJ qui a financé leurs différents projets. Tenez-vous tranquille ! Sur la bagatelle de 6 Milliards F CFA, le FNPEEJ n’aurait recouvert qu’environ 10%. C’est une tragédie pour notre jeunesse, a déploré le Ministre.
Encadré
Lazare SEHOUETO a-t-il fui le débat ?
Dans sa version habituelle, la "Caravane du Matin" met aux prises deux adversaires de différentes tendances par rapport à un sujet d’actualité social, politique, philosophique, religieux…. C’est donc dans la logique de l’équilibre du débat que les journalistes ont invité, aux côtés du Ministre Marcel de SOUZA, l’Honorable Lazare SEHOUETO, confrontant ainsi, un révisionniste à un antirévisionniste dans le but d’éclairer la lanterne des populations. Malheureusement, et malgré les engagements pris avec Radio Tokpa, le député n’était pas au rendez-vous. A-t-il préféré fuir les débats prétextant d’un voyage tardif dans la nuit ? Je vous laisse apprécier.