Le carrefour Adjarra-docodji à Porto-Novo a été vendredi dernier le théâtre d'un sanglant braquage. Cinq jours après ce holdup, le constat sur ce lieu de change n'est plus celui des jours ordinaires : plus d'activité de troc et les acteurs se font rares.
Ce braquage orchestré par six individus encore recherchés par la police nationale s'est soldé par deux morts, deux blessés et des millions emportés. C'est le triste bilan de cette opération qui a pris en otage la sécurité de toute une frange de la population.
Un tour à ce carrefour, le constat demeure tout autre. Les étalages composés des tables et bancs servant à l'activité de change sont carrément rangés. Contrairement à certaines langues qui annonçaient la reprise de l'activité, c'est encore le calme plat aux alentours du parc automobile d'Adjarra-docodji qui a été la cible des braqueurs le vendredi dernier. Les clients désireux de la prestation des cambistes sont tenus de rebrousser chemin pour se faire servir à d'autres coins de la ville. Même si quelques jours se sont égrenés après ce drame, la psychose fait encore le quotidien des familles entières et l'éblouissement des usagers de ce carrefour qui ne cessent de jeter un regard plaintif et lamentable sur ce champ de tirs à chaque passage. Mais selon des sources concordantes, l'absence des cambistes sur les lieux de change n'est nullement liée à une panique encore moins à un abandon de l'activité mais plutôt une question de liquidité. En effet, les cambistes ayant été dépossédés de leurs capitaux attendent de constituer un capital pour relancer leur affaire.