L’Union nationale des magistrats du Bénin (UNAMAB) a déposé, vendredi 11 septembre dernier, sur la table du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, une nouvelle motion de grève. A compter de ce jour, lundi 14 septembre à zéro heure, les magistrats décident d’observer 5 jours d’arrêt de travail par semaine.
L’Union nationale des magistrats du Bénin (UNAMAB) a décidé de durcir le mouvement de grève, après celui d’avertissement de 72 heures, qu’elle a lancé la semaine dernière. Elle est donc passée à la vitesse supérieure avec une grève de protestation de 5 jours par semaine, tacitement reconductible, pour compter de ce jour, lundi 14 septembre 2015 depuis zéro heure. C’est pour exiger du gouvernement, l’arrêt immédiat du processus de recrutement de 40 auditeurs de justice, de même que l’annulation de tous les actes qui ont été signés dans ce cadre, a-t-elle expliqué dans la motion déposée, vendredi 11 septembre dernier au ministère de la Justice.
Dans leur motion, les magistrats prennent l’opinion publique nationale et internationale à témoin et rendent le gouvernement responsable des déconvenues qui découleraient de la mise à exécution de leur menace. Ils ont déploré le silence du gouvernement au cours de leur mouvement de la semaine dernière. Leur principal grief porte sur l’instauration d’un quota régional dans le corps d’élites que constitue la magistrature. Ceci, sans tenir compte de la cohésion nationale et en violation du principe de l’égalité des citoyens devant la loi. Les magistrats y voient une remise en cause de l’arrêté interministériel régissant l’organisation du concours des auditeurs de justice.
Selon eux, le Garde des Sceaux, alors qu’elle a été suffisamment avisée de la menace que représente, l’instauration d’un tel quota régional dans le recrutement des auditeurs de justice, s’est associée, en violation de la loi portant statut de la magistrature, aux ministres de la Fonction publique, de l’Economie et des Finances et de l’Enseignement supérieur, pour signer un arrêté le 17 juin dernier, sur le fondement de la loi portant statut général des agents permanents de l’État et en violation de l’article 28 de la loi portant statut de la magistrature.
Cet arrêté interministériel, explique l’UNAMAB, a longtemps été gardé secret à l’effet d’amener le Garde des Sceaux à renoncer à ses propres prérogatives et retourner l’organisation du concours de recrutement des auditeurs de justice dans le giron du ministère de la Fonction publique.