Les membres de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) sont connus et ils seront bientôt officiellement investis de leur mission. Par décret 2013-23 du 11 février 2013, le président Boni Yayi a nommé 11 membres au lieu des 13 attendus. Le représentant de la douane fait encore l’objet d’enquêtes de moralité tandis que le patronat a finalement préféré jouer aux prolongations en dépit des multiples relances du gouvernement.
Les membres de l’Anlc sont connus, a annoncé dans la soirée de mardi le secrétaire général du gouvernement, Eugène Dossoumon. Il s’agit de Edouard Alexandre Dagba, inspecteur d’Etat désigné par l’inspection Générale d’Etat ; Agapit Napoléon Maforikan, communicateur désigné par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) ; Rock Mongbo, sociologue universitaire désigné par ses pairs ; Georges Kpatinvoh, inspecteur désigné par l’association professionnelle des banques et établissements financiers ; Guy Ogoubiyi, magistrat désigné par ses pairs ; Pierre Lucien Brun, expert comptable désigné par l’ordre des experts comptables et comptables agréés du Bénin ; Madjè Victorin Togninou, administrateur des impôts désigné par ses pairs ; Coffi David Virgile Quenum, spécialiste en passation des marchés publics désigné par le ministre des finances ; Didier Atchou, commissaire de police désigné par le ministre de l’intérieur ; Jean-Baptiste Elias, représentant des Ong officiant dans le domaine de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption ; Cossi Antoine Dansou, lieutenant-colonel de gendarmerie désigné par le ministère en charge de la défense.
« Boni Yayi valide une liste incomplète »
Cette liste est incomplète. Car la loi a prévu treize membres au lieu des onze nommés. Et pour cause, le représentant de la douane béninoise et celui du patronat n’y figurent pas. En effet, le ministre des finances a écrit pour faire état de l’incompétence du représentant de la douane au sein de cette autorité. Les douaniers ayant proposé un autre, les enquêtes de moralité sont en cours pour juger de sa capacité à intégrer l’autorité.
« Le patronat béninois fait faux bond à Boni Yayi »
En effet, le patronat a d’abord proposé un représentant au sein de l’autorité nationale de lutte contre la corruption avant de se rétracter. Ce dernier ne serait plus disposé à faire partie de l’autorité. Depuis trois mois, signale-t-on, la structure faîtière du patronat n’aurait pas répondu aux sollicitations du gouvernement pour le remplacement de son représentant, a expliqué le secrétaire général du gouvernement, Eugène Dossoumon.
Les sociologues contestent le choix de leur représentant
Le collège des sociologues du Bénin ne digère pas le choix de leur supposé représentant en tant que sociologue universitaire désigné, tel que l’a annoncé le secrétaire général du gouvernement, Eugène Dossoumon. Désigné par ses pairs selon le SGG pour siéger au sein de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, ce choix a été contesté avec véhémence quelques heures seulement après la prise du décret. La nomination de Rock Mongbo, selon les enseignants du département de sociologie de l’Université d’Abomey-Calavi, n’a pas respecté le règlement intérieur du collège qu’ils constituent. Pour nombre d’enseignants sociologues interrogés, le mis en cause serait un ingénieur agronome qui ne saurait avoir sa place à ce poste. Réunis depuis Novembre 2012, les enseignants sociologues avaient déjà désigné leur représentant. Si rien n’est fait pour corriger le tir le plus tôt possible, on apprend qu’ils projettent mener des actions coriaces pour se faire entendre.