Le séjour du président de la République de Guinée Equatoriale à Cotonou a eu une connotation foncièrement économique. Cette visite a été surtout sanctionnée par la signature d’un accord relatif à la promotion et la protection réciproques des investissements entre les deux pays.
C’est un nouveau tournant qui s’offre à la coopération entre la Guinée Equatoriale et le Bénin, à l’issue du séjour du président Obiang Nguéma à Cotonou. Les deux chefs d’Etat ont scellé un partenariat économique au profit de leurs pays respectifs, fidèles à leur volonté de concrétiser la coopération sud-sud qui a toujours été leur leitmotiv. Signe de ce nouveau virage dans le réchauffement de l’axe Cotonou-Malabo, l’inauguration de la CCEI Bank Bénin. L’ouverture de cette institution bancaire dotée d’un capital social de 10 milliards de francs CFA traduit le sens de solidarité du gouvernement équato-guinéen qui milite pour un partage de la prospérité de son pays dont le boom pétrolier a consacré un essor économique sans précédent. « Nous sommes dans une dynamique de partage et d’élargissement de nos investissements dans le sens de la coopération sud-sud. C’est à cette seule condition que l’Afrique pourra s’affranchir de la tutelle de l’Occident qui la tient toujours au travers de l’aide publique au développement», souligne-t-il.
L’intérêt des deux chefs d’Etat à aller plus loin dans ce partenariat économique qui s’ouvre s’est également manifesté par la signature, le dimanche 13 septembre dernier, de l’accord relatif à la promotion et la protection réciproques des investissements. «Cet accord se fonde sur la nécessité de protéger les investissements des parties contractantes sur leurs territoires respectifs et d’encourager le flux des investissements et des initiatives patronales individuelles, afin de promouvoir la prospérité économique des deux parties, dans un cadre légal adéquat qui assure et garantit la promotion et la protection réciproque des investissements», indique le document. L’accord entend également stimuler les transferts de capitaux et de technologie entre les deux pays, en réservant notamment aux investisseurs un traitement juste et équitable, une protection contre la dépossession et un transfert du capital initial et de tout capital additionnel, des revenus des investissements, des intérêts, dividendes, bénéfices et autres revenus courants.
«C’est un accord qui vient garantir nos investissements. Nous voulons permettre aux hommes d’affaires de nos pays de profiter des activités bancaires dans un environnement sécurisé par des accords. Nous allons travailler à inciter nos secteurs privés respectifs à investir dans les deux pays. Ils ont besoin de garantie pour assurer cette coopération sud-sud», défend Obiang Nguéma. Pour son homologue béninois, Boni Yayi, un cadre pareil est indispensable afin que les Etats africains mutualisent leurs ressources pour assurer la prospérité de leurs peuples. Le chef de l’Etat estime que l’ouverture de la CCEI Bank Bénin vient donner la preuve de l’engagement panafricaniste du président équato-guinéen qui a toujours prôné la mobilisation des capitaux propres pour financer le développement en Afrique. «L’Afrique doit rester un continent uni. L’unité est un préalable à lever si nous voulons bâtir une Afrique qui parle, investit et commerce avec elle-même», conclut-il.
Le secteur de la microfinance intéresse également l’hôte de Boni Yayi qui a rencontré à ce sujet les femmes bénéficiaires du Programme de microcrédit aux plus pauvres hier au Stade de l’Amitié de Cotonou. Un plaidoyer a été formulé pour un appui du gouvernement équato-guinéen aux services financiers décentralisés.
Gnona AFANGBEDJI