Cotonou accueille depuis hier lundi 14 septembre, la 20è session extraordinaire du Comité interparlementaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (CIP-UEMOA). Elle permettra de mettre la lumière sur l’institution communautaire et de porter également un regard sur les enjeux liés à la décentralisation. Le thème de la rencontre qui s’achève samedi 19 septembre prochain est intitulé : «Les collectivités territoriales : quelle réalité dans l’espace UEMOA».
La tenue à Cotonou de la 20è session extraordinaire du Comité interparlementaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (CIP-UEMOA) sonne la mobilisation autour de la thématique de la décentralisation. Elle se veut une rencontre aux multiples enjeux et marque un nouvel envol pour la visibilité du Bénin et des autres pays membres de l’institution communautaire.
A l’heure où la libre circulation des personnes et des biens est devenue une préoccupation majeure dans l’espace communautaire, ou l’insécurité gagne de plus en plus du terrain et ou la faible diversification des économies des pays et leur faible compétitivité constituent des menaces d’intégration, le CIP-UEMOA est appelé une fois encore à faire montre de perspicacité pour révéler ses vrais attributs.
«Ces défis, loin de nous ébranler, doivent nous convaincre de ce que le destin de nos pays respectifs est lié à celui de nos organisations sous-régionales, régionales et continentales», souligne le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Me Adrien Houngbédji.
Ces assises interviennent également à la veille des échéances électorales majeures au niveau de certains pays de l’espace, notamment le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire et le Bénin. Si depuis lors, la sous-région africaine a connu une certaine stabilité politique, il n’en demeure pas moins que les périodes électorales constituent des moments de fortes tensions qui peuvent entacher la stabilité et la paix dans ladite région. «Le CIP-UEMOA en tant qu’instrument de dialogue, de prévention et règlement des conflits doit s’impliquer activement aux côtés des responsables politiques des pays concernés pour l’organisation des élections libres, transparentes et apaisées, en vue de renforcer le processus démocratique en cours dans l’espace », explique le président de l’Assemblée nationale du Bénin.
Selon Me Adrien Houngbédji, le thème choisi pour la session est évocateur, en ce sens que les collectivités territoriales connaissent pour la plupart les mêmes réalités dans l’espace UEMOA. Il s’agit notamment de la décentralisation qui s’opère par le transfert des compétences. La session permettra aux participants de faire la lumière sur cette gouvernance, l’effectivité du transfert des compétences et des ressources aux collectivités décentralisées, leurs liens avec l’administration centrale et l’enjeu qu’elles représentent dans le développement des pays membres.
Il s’agit à travers cette session, précise le président du CIP-UEMOA, Janvier Yahouédéou, de permettre «aux députés de mieux appréhender les contours du processus de décentralisation dans les Etats membres de l’union, ses forces et ses faiblesses». La finalité de cet exercice, poursuit-il, est de présenter les collectivités locales dans toutes leurs dimensions. Le rôle des participants ne se limite pas seulement à ce niveau. Il sera également question pour eux de réfléchir sur le thème «Le rôle et la place du parlementaire dans la résolution des crises et conflits». Ce sujet, explique-t-il, est d’importance capitale pour revisiter le dispositif installé par l’institution pour contribuer au règlement des crises politiques et sociales qui portent entorse à la paix et à la sécurité dans la sous-région.
Evaluer le CPP
Le CIP-UEMOA est la première institution parlementaire communautaire d’Afrique à se doter en 2004, d’une structure dont la mission est dédiée à la thématique du Conseil parlementaire pour la paix, (CPP-UEMOA). Pour que le CPP joue efficacement sa mission, les députés sensés l’animer doivent être formés, informés et impliqués dans la prévention et la gestion des conflits. D’où l’importance, selon le président du CIP-UEMOA, Janvier Yahouédéou, de procéder à une évaluation du CPP et de renforcer les capacités des parlementaires dans la prévention, la gestion et le règlement des crises et des conflits.
M. A.