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Bénin: De la faille des politiciens à la candidature des opérateurs économiques
Publié le mardi 15 septembre 2015  |  Autre presse
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© aCotonou.com par DR
La presidence Béninoise




Des opérateurs économiques de renom notamment, Sébastion Ajavon et Patrice Talon ont désormais intégré la course à la magistrature suprême pour la succession de Thomas Boni Yayi en 2016. Ces potentielles candidatures bien qu’admissibles et concevables, restent en nature, la conséquence de toutes les maladresses sociopolitiques de ces dernières années. Les politiciens béninois l’auraient permis!

Par Anicet TIDJO

Pour rien au monde, Ajavon et Talon d’il y a une décennie, ne se verraient pas dans l’obligation de prendre part aux élections de 2016 en posture de candidats avant guérir, selon leurs volontés et bonnes fois, les maux attentatoires au développement du Bénin et du bien-être de son peuple! Nonobstant leurs touches et soutiens au moyen du possible à l’élection de ces différents présidents de la République élus de l’avènement de la démocratie à nos jours, ils éprouvent le besoin de trop, celui de conduire les destinés de cette Nation pour le prochain quinquennat.

Pour Talon, sa motivation résulte de l’intention d’apporter une réparation sociale aux dommages sociaux qui accablent au quotidien, l’ensemble des béninois et surtout d’affaiblir le contrôle du pouvoir exécutif sur ceux judiciaire et constitutionnel. Quant à Ajavon, aucune déclaration officielle n’a filtré, mais des sources proches du multimilliardaire évoquent une condition obligatoire et démesurée. Lesdites sources ayant requis l’anonymat, indique que “l’homme a dit être également candidat, si réellement Talon l’est aussi“. Est-ce une autre lutte dans la même course ?

Visiblement, Patrice Talon affiche une idée claire dans sa démarche et semble même convaincant malgré le nuage de démêlés socioéconomiques qui l’oppose au régime en place et qui pèse lourdement sur sa personne. Cependant, il a entrepris des consultations de par et d’autres ; une étape sûrement décisive qui donnera le top politique. Par contre, Sébastien Ajavon s’en tient seulement à la candidature de ce dernier et semble ne rien avoir à discuter avec les autres candidats en lice, mais va en affront avec son confrère, opérateur économique. Ce qui laisse présager une lutte aux grands moyens financiers pour les jours à venir.

La faille des politiciens

Pour accéder au pouvoir et/ou s’y maintenir, nos présidents de la République de 1991 à nos jours ne font plus un mystère sur leurs dépendances financières et morales des opérateurs économiques. Ils se plaisent à multiplier les sources d’entrée financière lors des campagnes et une fois aux affaires, sinon proches des affaires, ils se voient contraints à gratifier tel ou tel. Cet état de choses a fait rapprocher par exemple l’homme fort, Patrice Talon des régimes de Kérékou, de Soglo et de Yayi.

Des postes de directeur général, de ministre et autres ont parfois été exigés et octroyés à des hommes d’affaires au profit de leurs proches. Du coup, Talon qui a participé à la gestion des affaires sous tous ces régimes, contrôle désormais un bon nombre d’autorités politico administratives ainsi que leurs localités respectives de provenance. Pourquoi la candidature de Talon est désormais la cause de l’abstinence de Me Joseph Djogbénou à la course à la magistrature suprême? C’est clair qu’il y a d’autres cas du genre.

Tout point fait, on rend à l’évidence que nos présidents font du laisser-aller et laissent le champ libre à ces faiseurs de rois qui décident de quelle portion du gâteau devraient-ils se procurer gracieusement. À preuve, Boni Yayi a cerné la saignée du pays et a suspendu les contrats de Talon au port et dans le secteur cotonnier. Cependant, son dernier mandat constitutionnel presque à terme, a été celui de graves tensions sociopolitiques. En somme, il n’a pas connu 24 heures de paix ce mandat-ci. Et c’est un autre épisode du même feuilleton qui se joue avec la probable candidature de Talon.

C’est une fois au pouvoir que nos présidents se rendent compte qu’ils doivent beaucoup aux hommes d’affaires. Certes, on peut énormément devoir pour une telle cause, mais pourquoi n’a-t-on pas bien ficelé les deals, ne serait-ce que pour la quiétude du peuple béninois ? On sait aujourd’hui qu’à l’envers des présumées tentatives d’empoisonnement et de coup d’État, se trouvent, des intérêts inavoués de part et d’autre. Et pourtant, c’est le peuple béninois qui s’est fait victime sur toute la ligne.

L’expérience du pouvoir, l’illusion de Talon et Ajavon

Ce qui fait le nom de Talon et de Ajavon aujourd’hui, c’est leurs immenses richesses ! C’est d’abord leurs pouvoirs financiers qu’on voit avant de se demander ce qui leur a procuré cette fortune. Quels que soient le domaine, le secteur d’activité et les circonstances, ils savent préconiser leurs affaires et connaissent la stabilité financière depuis des décennies. C’est de cette même culture qu’ils feront preuve au pouvoir. En quoi devraient-ils se reconvertir pour ne pas gruger ce pays une fois au pouvoir? Avant-hier et hier, ils avaient le retour de leurs contributions à l’élection du président, d’une manière ou d’une autre ! Et si l’un d’eux se fait réellement élire ?

Ce n’est pas parce que Boni Yayi a déçu au plan sociopolitique, ces dix dernières années que Talon ou Ajavon peut prendre le pouvoir et mieux faire ! Peut-être que ce que Yayi vécu en dix ans, aucun ne pourrait subir en 24 heures puisqu’ils ont beau été des riches tout le temps, mais jamais, ils n’ont été président de la République et les expériences diffèrent. Yayi avec ses exploits à la BOAD où il gérait l’intérêt de plusieurs Nations, n’était pas partir en 2006 pour décevoir même un quart de béninois. Même le Gal Mathieu Kérékou qui lui a facilité l’accès au pouvoir n’a pas pu présager en son temps, tout ce qui se passe depuis bientôt dix ans à cause des maladresses de Yayi, le seul indiqué et désigné en 2006 pour assurer au mieux les destinés de ce pays.

Et Talon et Ajavon, ils sont des bébés en politique ! Ils sont encore au biberon. Si on pouvait confier un peuple à un bébé-politique, Koutché serait élu président de l’Assemblée. S’il est vrai que ces deux ont volé le Bénin comme l’a souligné Boni Yayi à plusieurs reprises, alors qu’ils avaient que le pôle économique, pourquoi devrait-on leur en rajouté celui politique afin de leur multiplier la chance de voler davantage ce pays pauvre qui trime pour recouvrer son indépendance?

Des deux, aucun ne mérite le fauteuil présidentiel ! Car, ils ont tous le temps, manipulé nos chefs d’État pour leurs profits en raison de leurs pouvoirs financiers. À cette ère, le Bénin a besoin d’un dirigeant qui n’accédera pas au pouvoir pour faire école, mais pour enseigner la vraie vertu du développement escompté. Talon et Ajavon seront candidats pour leurs employés dans leurs diverses entreprises. Car, la candidature de Talon, frise la vengeance et au travers, on déduit qu’il n’a pas la culture de la paix. Pour Ajavon, c’est le pur orgueil dont il a toujours fait preuve dans ses propos ; apetisser publiquement un ministre d’État, c’est son fort ! La faille des politiciens accule ce pays à l’instabilité sociopolitique.

TAC
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