Certaines activités à caractère politique ne sont décidément plus les bienvenues dans la ville de Parakou. Les responsables du «Fan Club Patrice Talon» en ont fait les frais le week-end écoulé du côté de la cité des Koburu. Les femmes Amazones devraient déjà se souvenir de leur déboire il y a juste un an.
Le lancement le week-end écoulé à Parakou du «Fan Club Patrice Talon» n’a pas été possible. Les autorités administratives locales n’ont pu autoriser l’activité de ce courant politique soutenant la très probable candidature de l’homme d’affaire exilé depuis trois ans en France. Selon les organisateurs, c’est un refus qu’ils n’arrivent pas à s’expliquer alors qu’ils soutiennent que toutes les formalités nécessaires ont été faites. Du coup, les commentaires vont bon train. Des Parakois pensent par exemple que c’est parce que c’est Talon que ce refus a été orchestré. Si non, constate-t-ils, quelques jours avant, une activité politique d’une autre obédience favorable au régime en place a pu se tenir. Parakou est-elle une ville exclusivité réservée aux amis du pouvoir ?
En tentant une réponse à cette interrogation, on pourrait dire pourquoi pas ! Et pour cause. Le mardi 30 septembre 2014 devait se tenir à la salle d’Alphabétisation à Parakou la rencontre des femmes amazones du Bénin avec leurs sœurs du Borgou sur le thème : «analyse critique de la gouvernance actuelle de notre pays». Mais les femmes, à leur grande surprise, ont vu la salle militarisée. Il leur était servi que la rencontre n’était pas autorisée parce que leur mouvement n’était pas légalement constitué. Pour les femmes, la raison est plutôt ailleurs. Selon Mme Rafiatou Karimou interrogée à l’époque des faits, la rencontre était organisée pour dire «non à l’imposture» et à un éventuel troisième mandat du Chef de l’Etat et cela mettait mal à l’aise les autorités de la commune. «On a tout fait.Ils sont passés de quartier en quartier pour décourager les braves femmes pour qu’elles ne viennent pas à cette rencontre. Qu’est-ce qu’on ne leur a pas proposé ? Malgré cela, elles sont venues massivement et le maire a dit non, qu’il n’autorise pas la manifestation pourtant prévue en salle», avait fait remarquer Mme Rafiatou Karimou. Même son de cloche pour l’honorable Amissétou Affo Djobo et la ministre Adidjatou Mathys. Voilà que maintenant vient le tour du «Fan Club Patrice Talon». Pourtant, Parakou sera bien obligée d’ouvrir son territoire à toutes les obédiences politiques. Puisque d’ici peu, l’ensemble du pays vibrera au rythme de la pré-campagne et de la campagne électorale pour la présidentielle de 2016. Que Parakou le veuille ou pas.
Athanase Dèwanou