Le ministre béninois des Affaires étrangères Nassirou Bako-Arifari a rencontré hier, jeudi 5 septembre 2013, à la salle du fleuve jaune dudit ministère, les membres du corps diplomatique et consulaire, et les représentants des organisations internationales accréditées au Bénin. Il a saisi cette séance d’échanges interactifs pour imiter ses pairs qui l’ont devancé sur les médias pour montrer la nécessité de procéder à la révision de la Constitution initiée par le Chef de l’Etat.
A l’instar de ses prédécesseurs membres du gouvernement, successivement passés par voie médiatique pour se prononcer sur le projet de Yayi Boni de réviser la Constitution du 11 décembre 1990, le ministre Nassirou Bako-Arifari a profité d’une séance d’échanges hier avec le corps diplomatique et consulaire, et les représentants des organisations internationales accréditées au Bénin pour donner, à son tour, son avis sur la question. Estimant vouloir enlever tout doute de l’esprit de ses interlocuteurs, il a affirmé que le projet du Chef de l’Etat s’appesantit sur des documents qui créditent le gouvernement d’une bonne foi. En effet, il explique que la Constitution prévoit elle-même son propre toilettage et que l’initiative de révision figurait déjà en bonne place dans l’accord politique qu’avait conclu avec ses alliés politiques « le candidat Boni Yayi» en 2006 entre les deux tours du scrutin présidentiel. Il ajoute que la loi référendaire a également érigé en principe fondamental l’article 42 de la Constitution qui garantit l’alternance au pouvoir. Un principe qui est à ses dires immuable. Affirmant donc que le Président Boni Yayi est sans nul doute frappé par ce principe énoncé dans l’article 42 et appuyé par la loi référendaire, le ministre indique que ce serait un risque inutile de tenter de maintenir un homme à la tête du pays. Il affirme alors que le débat mené autour de ce projet qualifié de ‘’révision opportuniste’’ est une intoxication politique, une désinformation et une ambiguïté qui contribuent à ternir l’image du pays. Ainsi, il a tenu à rassurer les diplomates présents à ladite séance, et par ricochet l’opinion publique, que le 6 avril 2016, le Président Boni Yayi aurait terminé son second mandat et qu’il ne sera plus candidat à sa propre succession. Car, précise-t-il, ce projet de révision vise essentiellement à consolider la démocratie du Bénin et accélérer sa marche vers la modernité et le progrès. De ce fait, il confie que les réformes prévues par ledit projet sont toutes nécessaires. En ce sens que, à ses dires, plusieurs pays partenaires ont coupé leur aide budgétaire au Bénin en raison de l’absence d’une Cour des comptes qui, ajoute-t-il, est prévue par une directive de l’Uemoa, une convention internationale supérieure au Droit interne béninois. Puis, il indique qu’au regard des dissensions naissant à chaque élection, il est nécessaire que la Cena soit constitutionnalisée en vue de favoriser la prévisibilité de ses membres. Ce qui, selon lui, permettrait d’éviter notamment des situations de non-respect des échéances lors du processus électoral. Enfin, il affirme que ce serait mettre fin à l’impunité des cadres béninois selon le poste qu’ils occupent, et où qu’ils soient, que de procéder à l’imprescriptibilité des crimes économiques. Car, ajoute-t-il, ceux-ci seraient désormais passibles à vie de sanctions devant les tribunaux. Il estime donc que toutes ces réformes sont indispensables au renforcement de l’Etat de droit, à la gouvernance générale et financière, à la lutte contre la corruption dans notre pays. D’où il qualifie d’« archi-faux » l’idée selon laquelle cette révision vise à maintenir un homme au pouvoir.