Tonton Séba sort de la basse-cour

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Publié le mercredi 16 septembre 2015 | Afrika7.com

© Autre presse par DR
Sébastien Adjavon, PDG de Cajaf Comon

près avoir pris le contrôle de nos intestins, le Roi du "toro-toro" se lance donc à la conquête du pouvoir.

Sa Suffisance Sébastien Ajavon 1er, roi de tous les poulaillers de la sous-région, qui se targuait naguère de compter dans son personnel des chefs de service de rang ministériel (avec du recul, la comparaison est savoureuse: on ignorait qu'il dirigeait en fait un gouvernement en soi), est sorti de sa basse-cour.
"C'est une grande misère que de n'avoir pas assez d'esprit pour bien parler, ni assez de jugement pour se taire. Voilà le principe de toute impertinence."

La Bruyère
Avec l'élégance d'un coq repu de ses grains de maïs, Tonton Séba s'apprête à chanter, tellement fort que nos oreilles en siffleront.

Oh là là, qu'est-ce que le pouvoir change!

Alors qu'il ne porte pas encore le bleu mécanicien de rigueur pour diriger le Bénin, il habite déjà la fonction; ses plumes ont repris des couleurs. Bref, le coq de combat est prêt pour le combat de coqs du 28 février.

Il suffit de le voir sur les photos de ces derniers mois, la joue plus grosse que jamais, le menton relevé, mais désespérément glabre, pour s'en convaincre.

Parallèlement, ses porte-flingues sont déjà à l'œuvre et dézinguent consciencieusement ses adversaires potentiels.

Dans leur ligne de mire: l'autre Coq, réfugié pour les besoins de la cause, à… Lutèce et qui se la joue bon prince.

Poulet bicyclette contre poulet-yovo.

Aux amateurs de choisir!

Tonton Séba, c'est l'altruiste et prospère homme d'affaires qui a un temps cru au football, en lui donnant quelques grains de maïs, avant de le mettre à la diète pour laver son honneur bafoué (il est à espérer qu'il n'abandonnera pas le poulailler Bénin dès les premières attaques de chauve-souris); Tonton Séba, c'est aussi l'homme de quelques reparties bien senties à l'endroit du pouvoir, le généreux bienfaiteur qui a réglé à lui seul le problème de la malnutrition en Afrique, en garnissant nos plats de poulets garantis sans grippe aviaire; c'est aussi le patron de presse qui, tel Berlusconi, cherche à élargir sa sphère d'influence au-delà des frigos.

Nuance de taille cependant: Tonton Séba ne se livre pas aux soirées bunga bunga du sulfureux Sicilien.

Tout est beau donc, sauf que le coq, grand amateur de "adokoungbinou" devant l'Eternel, devra un temps abandonner les plaisirs de la table pour prendre des coups, dans l'arène politique.

Son entourage le dit prêt et vante ses talents d'orateur et le succès de ses affaires, qui lui valent aujourd'hui de vouloir s'occuper de celles des autres.

Gageons que glabre-sans-crête, le coq ne soit pas, en fin de compte, sous ses apparences d'homme intraitable, qu'une poule mouillée.

On nous dit que non.

Quoi qu'il en soit, il devra y laisser quelques plumes, si ce n'est toute sa superbe.

Vivement qu'il en sorte avec le blason redoré, car, tout hautain qu'il est, cet homme a beaucoup à donner.