Le Bénin prépare activement sa participation à la 21è Conférence des Parties sur le changement climatique (COP 21) à Paris en décembre prochain. En prélude à cette rencontre de haut niveau, il est organisé depuis hier jeudi 17 septembre, un atelier au profit des négociateurs juniors climat, appelés à prendre la relève pour défendre les intérêts de la sous-région ouest- africaine lors desdites négociations. La rencontre se déroule à Cotonou et dure 72 heures.
Le Bénin est dans la dynamique de marquer d’un sceau particulier sa participation à la tenue prochaine à Paris de la 21è Conférence des parties sur le changement climatique (COP 21). C’est ce qui justifie l’organisation depuis hier à Cotonou, d’un atelier de renforcement des capacités de jeunes négociateurs sur le changement climatique. Cet atelier servira de tremplin pour mettre les participants dans le bain de la thématique du climat et balisera le terrain pour faire tâche d’huile à la COP 21.
L’atelier de Cotonou occupe une place de choix au regard des nombreux écarts qui attendent encore d’être comblés dans le domaine de l’adaptation aux changements climatiques et son financement. Sur ce point, le secrétaire du Comité permanent inter- Etats de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel/Bénin (CILSS), Bio Irenée Aboudou, évoque les chocs climatiques sans précédent que subit l’espace CILSS-CEDEAO, et qui limitent les efforts en faveur de la sécurité alimentaire et du développement socio-économique des pays.
Théophile Worou, ministre en charge de l’Environnement au lancement officiel des travaux, n’a pas caché sa désolation face aux coups durs que reçoit l’Afrique de l’Ouest en matière de changement climatique. «Notre sous-région fait face depuis quelques années à une vulnérabilité accrue des précipitations et une recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations dont les incidences négatives affectent tous les secteurs prioritaires de nos économies», a-t-il évoqué. Au regard de ces menaces, le défi qui attend les négociateurs juniors climat africains est grand.
Fort de cette réalité, le secrétaire du Comité permanent inter-états de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel/Bénin (CILSS), Bio Irenée Aboudou, souligne que «les résultats obtenus dans le cadre d’âpres négociations au cours des dernières Conférences des Parties sur le Climat sont encore en deçà des attentes des pays en développement, notamment du groupe Afrique et des pays de l’espace CILSS-CEDEAO». D’où l’atelier de Cotonou qui se propose de donner les outils nécessaires aux participants pour leur meilleure compréhension des discussions intergouvernementales sur le climat devant aboutir à l’accord de Paris. Ces assises sont surtout destinées aux jeunes négociateurs climat ouest-africain. Il s’agira pour les participants, détaille-t-il, de faire un décryptage des «enjeux techniques et économiques des négociations et de comprendre les rapports de forces géopolitiques». La rencontre selon lui, vise également à bâtir «des alliances stratégiques avec d’autres pays en vue de défendre les positions du groupe Afrique et des thématiques spécifiques de négociation de la zone ouest-africaine lors des négociations».
Attentes de l’Afrique de la COP 21
A la COP 21 à Paris, il est attendu l’adoption d’un nouvel accord sur le régime climatique post 2020. Le groupe Afrique souhaite qu’il soit applicable à tous et suffisamment ambitieux pour permettre d’atteindre l’objectif de limitation du réchauffement climatique de 1,5 degrés et qu’il soit doté d’une force juridique contraignante. Aussi, l’Afrique souhaite-t-elle, un objectif global pour l’adaptation et des engagements de soutien par les pays développés pour l’approvisionnement du Fonds vert.