Un soutien du Prd à un candidat Fcbe en 2016. C’est peut être un rêve. En effet, pour bon nombre de Béninois, au vu du développement de l’actualité ces dix dernières années, c’est même plus qu’improbable. Sauf que pour le politicien averti qu’est le président du Prd, Me Adrien Houngbédji, c’est de l’ordre du rationnel. Du moins, selon les propos du président Adrien Houngbédji à l’ouverture de l’université de vacances de son parti, il n’est pas exclu que le Prd ait des concertations avec les forces politiques qu’il a combattues jusqu’ici si ces forces souhaitent participer à la recherche de consensus pour sortir le pays de l’ornière. « Ce que nous combattons en réalité, c’est plus un système que des hommes ». Tout est donc bien clair dans l’esprit du président du Prd.
En 2016, ce sera la redistribution des cartes. Des adversaires politiques d’aujourd’hui pourraient, à la faveur de la présidentielle de 2016, se retrouver dans le même camp. Ainsi va le jeu politique dans un pays où l’idéologie, donc la conception de la gestion du pays, ne représente presque rien. Seuls comptent les intérêts. Qu’ils soient personnels ou pour ‘‘sortir le pays de l’ornière’’ comme a su bien le souligner le président Houngbédji, ce qui guide et guidera encore en 2016 la classe politique dans son choix, ce sont les intérêts.
Alors, les Béninois savent désormais à quoi s’en tenir. Ce ne sera pas le président Houngbédji qui fera exception à la règle si bien consacrée par les pratiques politiques au Bénin dès qu’il s’agira de composer avec tel ou tel candidat en 2016. N’en déplaise à ceux qui s’obstinent à vouloir garder les yeux toujours bandés sur les réalités sociopolitiques au Bénin, demain ne sera pas la veille pour un changement de mentalités et de pratiques. Le président Houngbédji a servi une vérité à peine voilée. Dans une démocratie tropicale comme la nôtre, les ennemis politiques d’hier peuvent être des partenaires de demain. Pourvu que chaque partie s’en tire à bon compte, et surtout que le pays décolle véritablement.