(Sèhouéto, Amoussou, Fagbohoun, Ahoyo et consorts interpellés)
A cinq mois de la présidentielle de 2016, l’Union fait la nation (UN), une des grandes composantes politiques béninoises, n’a pas encore désigné son candidat. L’idée de primaire avancée, et dont la date n’est pas encore connue plonge davantage les Béninois dans l’expectative, et bloque toute idée d’anticipation et de pronostics qui pourraient s’avérer favorables à l’alliance.
Pourtant, l’UN était sortie victorieuse des législatives et municipales passées, avec 13 députés, de nombreux maires, des conseillers locaux et municipaux. C’est à croire que les dirigeants n’ont pas conscience de l’attente des populations.
Au regard de l’attentisme et de l’incertitude qui caractérisent la désignation de leur candidat unique à la présidentielle de 2016, il n’est pas exagéré de dire que l’UN joue les prolongations. Pis, elle joue dangereusement avec les nerfs de nombreux sympathisants et militants, qui las d’attendre, pourraient être tentés de répondre à l’appel d’autres sirènes. Cette insupportable attente donne raison à ceux qui pensaient à l’impossible entente entre les diverses composantes de l’UN. Certes, les deux candidats déclarés que sont Eric Houndété et Emmanuel Golou, sont sur le starting block, les sentiers du pays, rivalisant d’ardeur pour mettre en lumière leurs mérites et leurs idées.
L’expérience française
Mais ne pas délivrer les deux prétendants de l’UN, de ce semi-marathon, et les maintenir dans cette angoisse permanente, alors que la plus grande course est encore devant eux paraît un véritable supplice. C’est à croire que les dirigeants de l’UN ont un agenda personnel. En tout cas, en France, les primaires socialistes n’ont pas laissé la place à autant d’incertitude et de mystère. On a eu droit à un calendrier électoral, à une campagne officielle, à un débat contradictoire, et un vote a suivi consacrant la victoire d’un candidat du PS. La discipline du parti a fait le reste. Les candidats venus en deuxième, troisième et quatrième position se sont ralliés automatiquement au vainqueur pour former un bloc derrière le candidat qui a obtenu le plus grand nombre de suffrage. Vint ensuite l’investiture. Ce n’est qu’à partir de ce moment, que François Hollande a pu faire face au candidat de la droite Nicolas Sarkozy.
L’autre nom de la victoire s’appelle le PRD
Même si aujourd’hui, on n’est pas dans le même cas de figure que la France, les Béninois attendent, à côté du bal des opérateurs économiques, que la classe politique se prononce enfin. Le premier test qui devrait donner le top de l’entrée en scène des alliances politiques est attendu de l’UN. La désignation du candidat unique de cette alliance politique, annoncerait le signal des grandes manœuvres politiques et ouvrirait la voie aux potentiels ralliements, sur la base d’une vision partagée et d’un programme d’action du candidat, quel qu’il soit. Qu’il s’agisse de Golou où de Houndété, la tâche ne sera pas aisée. Puisqu’il faut convaincre, rassembler et construire. Il faut surtout rassembler, au-delà de sa propre sphère politique et tendre la main au vaincu. Ce qui devient primordial pour le candidat sorti des primaires, c’est la défense des intérêts de l’alliance et de la nation. La politique dirait l’autre, est une responsabilité sociale, qu’on exerce à titre essentiellement précaire et révocable. Chaque aspirant à la magistrature suprême est d’abord un homme ou une femme en mission pour la République, au service du faible et du démuni. Les chantiers du prochain président de la République peuvent se résumer en ceci : la promotion de la paix, et la construction de l’unité nationale, gages d’un développement durable.
Tous les regards tournés vers les dirigeants de l’UN
L’autre nom de la victoire s’appelle le PRD, reconnaissent nombre d’observateurs de la vie politique nationale. Comment espérer avoir le soutien de ce parti devenu influent et déterminant, si on ne s’y prend pas assez tôt ? Comment aller vers les autres composantes de l’opposition, si on ne se dépêche pas ? C’est pourquoi, il faut se hâter et interpeller les leaders de ce rassemblement, à commencer par Bruno Amoussou du PSD, Sèhouéto Lazare de Force Clé, le Madep avec Idji Kolawolé et les personnalités comme Jean Roger Ahoyo et leur dire que le temps presse. L’ancien ministre Ahoyo est celui qui a eu l’heureuse initiative d’esquisser le profil du candidat unique aux primaires UN. Aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers ce regroupement de forces politiques. La diaspora et la clase politique et les réseaux, attendent avec anxiété le choix du candidat unique de l’UN. Jusqu’à quand maintiendra-t-elle le suspense ?
Brice Ogoubiyi