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Crise au Burkina Faso : Les syndicalistes du Bénin exigent la traduction du Gl Gilbert Diendere à la CPI
Publié le mercredi 23 septembre 2015  |  La Presse du Jour




La situation qui prévaut au Burkina Faso interpelle les Centrales et Confédérations syndicales du Bénin à savoir la Csa-Bénin, la Cgtb, la Cosi-Bénin, la Csub et la Cspib. Hier leurs Secrétaires généraux l’ont fait savoir à travers une conférence de presse qu’ils ont animée à la Bourse du Travail à Cotonou. A l’occasion, ils ont marqué leur solidarité aux syndicalistes burkinabè et aux populations de ce pays. A travers la déclaration signée par le porte-parole, Noël Chadaré, ces syndicalistes dénoncent et condamnent sans complaisance les violations systématiques des droits humains à travers les tueries organisées par les putschistes du RSP, les violences gratuites exercées contre les hommes des médias et les destructions massives de leurs matériels de travail. Ils soutiennent la résistance populaire qui s’organise et le mouvement de grève lancé par les organisations syndicales du Burkina-Faso jusqu’au retour à la situation normale. D’après la même déclaration, ils exigent la traduction du Général Gilbert Diendéré et tous ses complices devant les tribunaux nationaux ou à défaut à la Cour Pénale Internationale (Cpi) pour répondre de leurs crimes. Enfin, ils demandent enfin à la Cedeao d’éviter de créer des situations qui peuvent être évoquées comme des précédents dangereux ou des jurisprudences à des ennemis et autres prédateurs des libertés démocratiques dans notre sous région et de tenir grand compte des aspirations du peuple burkinabé. Tour à tour ces secrétaires généraux à savoir Noël Chadaré de la Cosi-Bénin, Dieudonné Lokossou de la Csa-Bénin, Pascal Todjinou de la Cgtb, Christophe Dovonou de la Cspib et Christophe Houession de la Csub, ont fait savoir que la crise qui secoue le Burkina Faso doit faire réfléchir les Béninois. « Il faut que les travailleurs béninois restent mobiliser pour dire non à toute forme de violation des libertés. « Il faut que la Cour évite de prendre des décisions calamiteuses », ont martelé ces secrétaires généraux.

DECLARATION LIMINAIRE

Tous les peuples du monde entier épris de paix, de justice sociale et de liberté se souviennent encore de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014 à laquelle ont pris activement part les organisations syndicales burkinabè et qui a contribué à la chute de l’un des régimes les plus impopulaires et dictatoriaux de l’Afrique dirigé par le Capitaine Blaise COMPAORE. Le Président de la République d’alors, face à la furie du peuple, a pris la clef des champs pour se réfugier en République de la Côte d’Ivoire avec la complicité active de certaines puissances extérieures.

Depuis sa fuite sur la pointe des pieds, un Gouvernement de transition dirigé par le tandem Michel KAFANDO et Isaac ZIDA était désigné pour conduire les affaires de l’Etat jusqu’à l’organisation des élections législatives et présidentielles pour la mise en place des organes démocratiques définitifs aux fins de sortir le pays de l’Etat d’exception.

Ces différentes élections étant prévues pour le 11 Octobre 2015, à la surprise générale, le Mercredi 16 Septembre 2015, les éléments du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) firent irruption au Palais de la Présidence de la République pour interrompre le conseil des ministres et prendre en otage le Président de la République du Faso Michel KAFANDO, le Premier Ministre Isaac ZIDA et deux (02) membres de l’équipe gouvernementale (Augustin LOADA et René BAGORO). Ainsi, la proclamation du coup d’Etat interviendra le lendemain 17 Septembre 2015, avec, l’annonce tonitruante sur une chaine de télévision par un certain Colonel Mamadou BAMBA du RSP de quatre (04) mesures dont la dissolution des organes de la transition, la fermeture des frontières terrestres et aériennes, l’instauration d’un couvre-feu et la mise en place d’un soi-disant Conseil National de la Démocratie (CND) et ce, en violation flagrante de la Constitution et de la charte de la transition adoptée après la destitution par le Peuple en 2014 de Blaise COMPAORE qui a fait tant de mal à son propre pays.

Curieusement, le fameux Conseil National de la Démocratie (CND) comme par hasard est dirigé par le Général félon Gilbert DIENDERE, homme de main du Capitaine Blaise COMPAORE complice de toutes les exactions connues par les populations sous ce régime dictatorial depuis l’assassinat crapuleux du Capitaine Thomas SANKARA le 17 Octobre 1987 demeuré non élucidé jusqu’à ce jour. Face à l’interruption brutale des Institutions de la République chargées de la restauration de la démocratie au Burkina-Faso par une poignée de militaires félons regroupés au sein du RSP (1 300 personnes) suréquipé et mieux entraîné que l’armée traditionnelle composée de 14 000 hommes et ne disposant que des matériels obsolètes, bons pour les musées, le silence n’est plus de mise. C’est pourquoi, l’Union Africaine dès les premières heures du Putsch, conformément aux textes et règlements de sa charte a suspendu sans hésiter le Burkina-Faso de ses activités jusqu’à nouvel ordre.

La Confédération Syndicale Internationale, son Organisation Régionale (CSI-Afrique), soutient également sans réserve et avec fermeté l’appel au mouvement de grève générale lancé par plus d’une vingtaine de centrales syndicales du Burkina-Faso réunies au sein d’une Unité d’Action Syndicale (UAS) et des syndicats autonomes. Des syndicats français adhérents à la Confédération Syndicale Internationale (CSI), la CFDT, CGT, FO et CFTC, dans un communiqué commun soutiennent aussi les organisations syndicales burkinabè en lutte contre l’arbitraire, la félonie et le retour à l’ordre ancien. Le Président Français a dans une déclaration sans équivoque demandé aux mutins de déposer sans conditions les armes.

Contrairement à la position assez claire et intransigeante de la Communauté internationale vis-à-vis des auteurs de ce pronunciamiento qui ne sont pas à leur premier coup, la CEDEAO sous l’égide de son Président en exercice Macky SALL a choisi de valider cet ignoble forfait dans un simulacre de négociation en acceptant dans l’intérêt d’une « certaine paix » les exigences exagérées, provocatrices et hors normes des instigateurs du coup d’Etat où selon les informations qui nous sont fournies par nos confrères burkinabè, il est déjà enregistré plus d’une vingtaine de morts innocents et plusieurs blessés graves.

Sous des prétextes d’exclusion des scrutins à venir, d’anciens sbires du régime totalitaire de Blaise Compaoré qui ont commis de nombreux crimes de sang, contre le bon sens et l’éthique, la CEDEAO a demandé que l’on amnistie ces criminels de tout poils encourageant ainsi les actes crapuleux d’impunité en Afrique.

Après une longue concertation sur les évènements dramatiques qui se déroulent au Burkina-Faso, nous Secrétaires Généraux des Confédérations et Centrales syndicales du Bénin, signataires de la présente déclaration :

- Marquons notre solidarité agissante et sans faille aux syndicalistes burkinabè et aux populations de ce pays frère ;

- dénonçons et condamnons sans complaisance les violations systématiques des droits humains à travers les tueries organisées par les putschistes du RSP, les violences gratuites exercées contre les hommes des média et les destructions massives de leurs matériels de travail ;

- Soutenons la résistance populaire qui s’organise et le mouvement de grève lancé par les organisations syndicales du Burkina-Faso jusqu’au retour à la situation normale ;

- exigeons la traduction du Général Gilbert DIENDERE et tous ses complices devant les tribunaux nationaux ou à défaut à la Cour Pénale Internationale (CPI) pour répondre de leurs crimes odieux ;

- Demandons enfin à la CEDEAO qui se réunit ce jour à Abuja d’éviter de créer des situations qui peuvent être évoquées comme des précédents dangereux ou des jurisprudences à des ennemis et autres prédateurs des libertés démocratiques dans notre sous région et de tenir grand compte des aspirations du peuple burkinabé.

NON A DES COUPS D’ETAT !

NON A LA REMISE EN CAUSE DES LIBERTES

INDIVIDUELLES ET COLLECTIVES !

Fait à Cotonou, le 22 Septembre 2015
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