nformer l’opinion publique sur l’essentiel à retenir du 2e Programme MCA, en attirant l’attention sur ses composantes, les contraintes à sa mise en œuvre et les bénéfices pour le Bénin. Tel est l’objectif de la conférence de presse animée hier par Samuel Batcho, coordonnateur national de l’Unité de coordination de la formulation du 2e Programme et du suivi des réformes de MCA-Bénin (UCF).
Le deuxième Programme du Bénin pour le Millennium challenge account (MCA-Bénin II) a été signé le 9 septembre dernier à la Maison Blanche aux Etats-Unis d’Amérique. Remerciant les autorités américaines pour cette confiance renouvelée au Bénin, et le gouvernement béninois pour sa détermination, Samuel Batcho, coordonnateur national de l’Unité de coordination de la formulation du 2e Programme et du suivi des réformes de MCA-Bénin (UCF) a planté le décor de la conférence de presse d’hier.
Il a ensuite rappelé les conditions réunies par le Bénin pour l’obtention du deuxième Compact. En dehors de l’éligibilité (obtenue en 2011 et 2012, perdue en 2013 pour non « maitrise de la corruption », puis retrouvée en 2014), le Bénin a réussi le premier Programme, à la satisfaction de MCC. Il a également gagné le pari de la pérennisation des acquis (tribunaux et cours d’appel construits pour rapprocher la justice des justiciables, les 65 projets accompagnés grâce à l’accès facile aux services financiers, la sécurisation foncière et la modernisation du port de Cotonou).
Améliorer la gouvernance de la SBEE
Samuel Batcho a en outre précisé que la question de l’énergie fait partie des contraintes à la croissance économique identifiées en 2012 et constitue un défi majeur dans la sous-région. C’est pourquoi ce deuxième Compact lui est entièrement consacré, a-t-il ajouté avant de présenter les quatre composantes du nouveau programme. La première, et la plus importante selon lui, est relative à la reconstruction du secteur de l’énergie électrique. Entendue comme une « réforme des politiques et un renforcement des institutions », elle vise l’assainissement financier du sous-secteur de l’électricité, la mise en place d’une politique tarifaire et d’un cadre d’intervention incitative, l’amélioration de la gouvernance de la SBEE.
La deuxième composante quant à elle, traite de la « production d’électricité ». A en croire Samuel Batcho, elle a pour objectif d’augmenter la production énergétique actuellement de 2 Mégawatts (MW) à au moins 80 MW dont 45 MW de solaire. Pour ce faire, des centrales photovoltaïques seront réalisées à Natitingou, Djougou, Parakou, Bohicon, Onigbolo et Bembèrèkè ; celles thermiques de Natitingou et de Parakou seront réhabilitées ainsi que celle hydroélectrique de Natitingou dont la capacité de production de 0,5 MW sera revue à 1 MW.
403 millions de dollars US pour le Bénin
« La distribution d’électricité » constitue la troisième composante. Elle permettra de moderniser et de renforcer l’infrastructure de distribution de l’énergie électrique notamment à Cotonou, de réduire les pertes techniques de la SBEE pour plus d’efficacité et d’accroître les investissements dans le domaine de la production.
Enfin, il faudra favoriser « l’accès à l’électricité hors réseau ». Ou plutôt, produire de l’énergie « de proximité », selon les termes de Samuel Batcho. Telle est la dynamique de la quatrième composante qui entend appuyer la production d’énergies renouvelables au profit d’infrastructures publiques (centres de santé, marchés, etc.)
Samuel Batcho n’a pas manqué de souligner que le MCA-Bénin II est d’un montant de 403 millions de dollars US, dont 375 millions de dollars attendus de MCC ; la contrepartie béninoise s’estimant à 29 millions de dollars US environ.
Prince AKOGOU