La mise en place d’un mécanisme de financement et les aspects institutionnels de la filière de gestion des déchets solides ménagers est, depuis hier, mardi 22 septembre, au centre d’un atelier de réflexion à Cotonou. Prévue pour s’achever ce jour, mercredi 23 septembre, la présente rencontre est organisée par le Projet d’urgence de gestion environnementale en milieu urbain (PUGEMU) et a été recommandée par la Banque mondiale.
Soucieux de l’amélioration de la gestion de l’environnement et de la lutte contre les inondations dans les principales villes du pays, le gouvernement a initié avec l’appui de l’Association internationale de développement (IDA), le PUGEMU. L’une des cinq composantes dont ce projet est subdivisé, en l’occurrence la composante B, a pour objectif de permettre à Cotonou, Porto-Novo, Sèmè-Podji, Ouidah et Abomey-Calavi d’atténuer les impacts néfastes sur l’environnement résultant de l’obstruction par les déchets, des canaux de draînage et leur mélange avec les eaux de ruissellement.
D’où l’intérêt de cet atelier qui a lieu depuis hier à Cotonou, sur le mécanisme du financement et les aspects institutionnels de la gestion des déchets solides ménagers. Elle réunit les maires et les élus locaux des municipalités du Grand Nokoué constituées de Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Sèmè-Podji et Ouidah, les directeurs techniques et centraux des ministères sectoriels impliqués dans la mise en œuvre du PUGEMU, ainsi que les acteurs de la filière de gestion des déchets.
Intervenant au nom de l’Agence en charge de la mise en œuvre du Projet d’urgence de gestion environnementale en milieu urbain (PUGEMU), le directeur général de la SERHAU SA, Imorou Mako Seidou, a souhaité que sortent de cette rencontre, des résolutions qui permettront d’asseoir au Bénin la stratégie appropriée de financement de la gestion des déchets solides ménagers. Parlant aussi de stratégie, le secrétaire général du ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement, Ansèque Coami Gomez, a pour sa part indiqué que l’atelier s’inscrit dans celle du gouvernement d’appuyer les communes dans la gestion efficiente des déchets produits par les ménages. L’objectif principal visé, a-t-il insisté, est d’engager les réflexions utiles pour la mise en place d’un mécanisme de financement et des aspects institutionnels de la filière de gestion des déchets solides ménagers dans les communes du Grand Nokoué. Le but fondamental, selon lui, est d’assurer la couverture du coût complet de la filière au niveau de la pré-collecte, de la collecte, du transport et de la mise en décharge des déchets. Le premier principe, a poursuivi le secrétaire général du MUHA, est de minimiser le déficit de recouvrement en optimisant et en complétant les instruments de financement existants.
Une question de grande importance
En effet, il sera question de mettre en place un mode de gestion durable des déchets municipaux qui tient compte du cadre institutionnel et réglementaire dans le domaine, de la capacité financière des communes et de l’évolution quantitative de la production des ordures ménagères, sans oublier le coût de leur élimination. Une importance sera aussi accordée à la recherche des moyens financiers et matériels complémentaires en vue d’une gestion durable des déchets solides ménagers.
A terme, cette rencontre permettra à ses participants de s’approprier la stratégie nationale sur le plan institutionnel, financier, règlementaire et technique, dans le cadre de la mise en place d’une filière intégrée et durable de gestion desdits déchets au Bénin. Outre la mise en place d’un mode de gestion durable des déchets municipaux, elle procèdera au bilan diagnostic du mode de gestion, financier, règlementaire et technique au niveau de tous les intervenants dans la filière au Bénin. L’évaluation de l’efficacité des relations interinstitutionnelle et fonctionnelle des différents acteurs en charge de la gestions des déchets, tout comme le mécanisme ou le plan de financement durable de gestion des déchets solides dans les cinq communes concernées et la définition d’une fiscalité écologique à travers les éco-taxes dans le financement de la filière en question, sont les autres résultats attendus.
Le secrétaire général Ansèque Coami Gomez, après avoir remercié la Banque mondiale, a alors rassuré les participants, de l’engagement du gouvernement, à travers le ministère en charge de l’Urbanisme, d’exploiter au mieux les conclusions issues de leurs travaux. Cinq communications sont prévues au cours des assises. Elles donneront des orientations sur «l’organisation et le financement de la filière des déchets solides: étapes, responsabilités, acteurs et sources de financement».
Maurille GNASSOUNOU