Les chercheurs africains sont invités à travailler sur les enfants de 0 à 3 ans en vue d'une prise en charge plus adéquate de cette tranche d'âge, ont recommandé des experts réunis à Dakar pour une conférence sur la protection et l'éducation de l'enfant.
"En Afrique, on n'a pas de statistiques globales concernent les enfants de 0 à 3 ans mais juste des chiffres par pays et ces chiffres concernent en général la tranche 0-5 ans et non les 0-3 ans", a expliqué à Xinhua Mariavittoria Ballota, spécialiste du développement de la petite enfance pour l'UNICEF.
"Il est important d'investir et de faire des recherches spécifiques sur les enfants de 0 à 3 ans pour une meilleure prise en charge dans le domaine de la santé, de l'éducation, etc.", a-t-elle estimé, faisant remarquer que "l'accent est souvent mis sur la tranche d'âge 3-6 ans notamment pour la couverture des services préscolaires".
"Il y a sans doute beaucoup de progrès dans plusieurs pays africains par rapport à la situation de la petite enfance notamment dans les politiques d'accès à la préscolarisation", a-t-elle souligné.
Cependant, "les données doivent être analysées dans une optique qualitative avec les experts et les chercheurs locaux. C'est très important de partir des expériences locales pour avoir une politique pertinente", a-t-elle ajouté.
"La recherche locale peut apporter beaucoup de réponses qu'on ne connaît pas encore pour la prise en charge adéquate de la petite enfance", a-t-elle soutenu avant de relever qu'"il n'est pas facile de collecter des données et de faire des recherches sur les enfants âgés de 0-3 ans puisque les analyses sur la situation de la petite enfance en Afrique ne sont pas toujours vraies".
Elle a plaidé pour que les organisations internationales collaborent davantage avec les chercheurs locaux pour apporter un aspect qualitatif dans la collecte de données", a-t-elle préconisé.
"La tranche d'âge 0-3 ans est un domaine qui n'a pas fait suffisamment l'objet de recherches en Afrique", a également soutenu, la co-directrice de l'édition 2015 de l'Institut sur l'Enfance et la Jeunesse, Pr Hasina Banu Ebrahim.
"Ces enfants constituent la couche la plus vulnérable de la société et il y a la nécessité de réfléchir sur les politiques de développement intégral et non sectoriel".
"On espère que d'ici l'échéance 2063 de l'Union africaine, ils seront pris en compte dans les programmes de la petite enfance élaborés dans le continent à travers la recherche", a-t-elle conclu.
Donnant l'exemple du Sénégal, la directrice générale de l'Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits, Thérèse Faye Diouf, a reconnu "l'absence de référentiels pour la prise en charges des enfants de 0 à 3 ans et de structurées spécialisés".
"Il y a un manque de moyens pour assurer la motivation des mères afin qu'elles s'occupent bien de leurs enfants âgés de 0-3 ans surtout dans le monde rural où on constate une insuffisance d'infrastructures sanitaires et de personnel de santé", a-t-elle déploré.
"Il y a également un manque d'harmonisation des actions des différentes structures qui s'occupent de la petite enfance au Sénégal", a-t-elle enfin noté. Fin