Codjovi Clément à l’état civil, l’artiste chanteur ‘’Ebawadé’’, depuis un certain temps, brille par son absence sur la scène musicale béninoise. Il revient dans cet entretien sur les raisons fondamentales qui expliquent cette situation et en profite pour porter son jugement sur l’évolution de la musique béninoise avant de dénoncer les goulots d’étranglements qui enlisent son envol.
Aujourd’hui les mélomanes ne ressentent plus Ebawadé sur la scène musicale béninoise, qu’est-ce qui explique cela?
Je vois que nous sommes tous nés pour aller à la quête du savoir. Donc je suis de l’autre côté en Europe où je suis toujours à la quête du savoir et j’en donne aussi.
La quête du savoir dans quel domaine précisément ?
Toujours dans le domaine de la musique. Il faut que je sois plus clair. Je donne des cours de musique au concert Fada de Saint Claire en France et j’en reçois également.
Et l’aventure comment cela se passe ?
Il y a que je suis rentré aussi dans une situation familiale là-bas et c’est ça qui a fait que mon absence est remarquée sur la scène béninoise. Sinon je suis toujours dans la vie artistique et bientôt il y aura du nouveau sur le marché.
En primeur d’information peut-on déjà connaître le titre ?
Bon je préfère garder ça en anonymat pour le moment. Je travaille avec plusieurs titres, mais je n’ai pas encore choisi ce que je souhaite mettre sur l’album.
Et déjà qu’est-ce que les mélomanes peuvent garder d’Ebawadé ?
Naturellement, c’est toujours mon style, c’est toujours ce qu’ils connaissent d’Ebawadé et ils seront satisfait bientôt.
La surprise ne serait pas qu’il revienne dans un autre style de musique ?
Jamais. Je reste fidèle à mon style qui m’a fait découvrir pour ne pas décevoir mon public.
À l’endroit de ces mélomanes et des autorités en charge de la culture béninoise que diriez-vous?
Je dirai que très bientôt je serai de retour sur la scène. La preuve, je suis sur le territoire actuellement à la recherche de belle sonorité. Par exemple pour mon titre ‘’Ahouangbénou’’, j’ai fait tout en Europe en France et d’abord ça m’a coûté cher et je n’ai pas pu trouver toutes les sonorités que je veux. Donc je suis venu pour acquérir beaucoup de sonorité pour pouvoir concevoir mon nouvel album.
Et ce serait déjà combien d’albums ?
Le troisième album.
Et par rapport à l’évolution de la musique béninoise ?
A ce sujet il n’y a pas de commentaire. La musique béninoise évolue selon moi. Seulement, ce qui manque, c’est qu’on n’a pas de promoteur. On n’a pas de producteur, on n’a pas d’opérateurs culturel vrai qui font monter comme le font les autres pays comme la Côte d’Ivoire par exemple. Si ces pays ont percé, c’est parce qu’il y a un système au point. Dans ces pays comme dans d’autres pays ( le cas de l’hexagone), ce sont les promoteurs qui font vibrer leur artiste. Au Bénin ça n’existe pas. C’est ce qui nous manque. Sinon de la matière, il y en a. et la musique béninoise se porte bien.
C’est quelque chose de très important que vous venez de dénoncer, l’inexistence des promoteurs culturels au Bénin. Et pourtant ils pullulent ?
Bon chacun essaie de donner son image de ce qu’il fait. Mais c’est l’acte qui compte et qui est important. Puisque moi j’ai cherché partout et je n’en ai pas trouvé. Même ceux qui sont sur le terrain ce n’est pas encore ça.
Teddy GANDIGBE