Le dernier remaniement a permis l'entrée de trois députés de la sixième législature au gouvernement. Il s'agit de Aké Natondé, Françoise Assogba (Deuxième questeur) et Isidore Gnonlonfoun (Président de la commission des relations extérieures). La promotion de ces députés a créé bien évidement un vide au niveau des instances dirigeantes du parlement. Ce qui obligera donc les députés, lors des prochaines sessions à pourvoir à ces postes vacants. Si le remplaçant d'Isidore Gnonlonfoun à la tête de sa commission est sans grands enjeux, il n'en est pas de même pour l'élection du deuxième questeur pour laquelle les tractations vont bon train.
Au lendemain de la dissolution du précédent gouvernement, le président Boni Yayi a entrepris des concertations au niveau des différentes couches sociales du pays. Au terme de ces concertations, il a formé son gouvernement avec l'entrée de trois députés à savoir : Françoise Assogba (2ème questeur au bureau de l'Assemblée nationale), Aké Natondé (député de la mouvance) et Isidore Gnonlonfoun (président de la commission chargée des relations extérieures). La promotion de ces députés au gouvernement a créé des vides au parlement, qu'il faut forcément combler. Si l'arrivée au parlement des suppléants de ces députés ne pose pas problème, on observe déjà des tractations au palais des gouverneurs pour l'élection du remplaçant de Françoise Assogba au poste de la 2ème questure. Un poste fortement convoité par la mouvance parlementaire et l'opposition, qui constituent aujourd'hui la configuration politique de l'Assemblée nationale.
Qui succèdera à Françoise Assogba?
Une question qui taraude l'esprit des citoyens Béninois qui peinent à en trouver de si tôt la réponse juste. Les discussions sont en cours au palais des gouverneurs à Porto-Novo et les différents groupes parlementaires sont à pied d'œuvre pour s'arroger le poste. Chacun, en ce qui le concerne développe ses arguments pour convaincre de ce que le poste lui revient de droit. Du côté des mouvanciers, il n'y a pas question de s'interroger sur le camp d'où viendra le successeur de François Assogba dans le bureau. Pour eux, il faut un député de la mouvance pour remplacer l'élue sortante. Mais les opposants dans leur posture minoritaire, pensent que c'est le moment plus que jamais pour que la l'équité soit prônée à l'Assemblée nationale de sorte à ce que le bureau respecte la configuration politique du parlement. Etant majoritaire aujourd'hui les députés de la mouvance parlementaire peuvent sans difficulté s'arroger ce poste, au détriment de leurs collègues de l'opposition. Mais si les choses se passaient ainsi, on pourrait se demander si les députés se sont conformés aux dispositions de l'article 15.2-b de leur règlement intérieur qui stipule que " L'élection des deux vice-présidents, des deux questeurs et des deux secrétaires parlementaires a lieu, en s'efforçant autant que possible de reproduire au sein du bureau la configuration politique de l'Assemblée ". Le respect de cette disposition exige que le poste du 2ème questeur revienne de droit à l'opposition. Mieux en se référant aux nombreuses décisions rendues par la Cour Constitutionnelle sous la cinquième et sixième législature sur la notion de majorité et minorité puis sur les pratiques parlementaires instituées sous la sixième législature, on s'aperçoit que la configuration politique minoritaire au parlement aujourd'hui est l'opposition (composée des députés de l'Union fait la Nation et des députés du groupe parlementaire PRD) et la mouvance présidentielle composée des autres forces politiques présentes au parlement. Reste à savoir si la cour constitutionnelle que dirige le professeur Holo respectera ce principe qui, depuis lors, fait objet de jurisprudence au parlement.
Que dire de l'opposition ?
" L'union fait la force " dit l'adage populaire. Dans la bataille juridique qui s'annonce difficile pour l'opposition parlementaire, les deux forces politiques présentes doivent conjuguer leurs efforts pour pouvoir mener à bien le combat. Si les députés, parviennent à adopter le principe de majorité et de minorité pour l'élection du deuxième questeur, ce poste reviendra à l'opposition. Etant donné qu'il s'agit d'un seul poste, il convient de se concerter pour désigner entre les députés du PRD et de l'UN, le prochain deuxième questeur. Pour l'heure, on se demande si les députés de la mouvance accepteront de ne pas mener la politique du plus fort mais plutôt la politique du respect des principes surtout quand on sait qu'avant de bouger un pion, le président Yayi connait déjà la pièce de rechange.