(Les acteurs non encore payés)
Au fur et à mesure que les années passent, l’Etat s’empêtre dans des dettes énormes en faisant feu de tout bois pour réussir les successives campagnes cotonnières depuis sa décision de prendre les rênes de ce secteur très sensible, qui pourtant renfloue les caisses de certains pays de l’UEMOA. En plus de cette charge qu’il a choisi de porter tel un crucifix pour la postérité, de nombreux acteurs de la filière n’ont pu être payés en dépit de la promesse du chef de l’Etat de régler ce différend dans les plus brefs délais.
Depuis que le gouvernement a décidé de prendre en charge la gestion des campagnes cotonnières, l’ordre normal des choses a pris une autre tournure dans la filière coton. Le désordre est à son comble avec en toile de fonds, une ardoise trainée d’année en année pour le contribuable béninois. L’inexpérience de ces nouveaux gestionnaires de l’or blanc n’a fait que noircir le tableau sombre qu’affiche le compteur des bilans financiers au cours de chaque exercice. Et pourtant cette filière avait contribué au renflouement des caisses de l’Etat auparavant. Les promesses répétitives du chef de l’Etat de booster les différentes campagnes cotonnières sont restées vaines. Chaque année, on y injecte des dizaines de milliards sans réussir à exorciser le mal, qui ronge la filière coton.
Pour preuve, au cours de la campagne cotonnière 2012-2013, l’Etat béninois a bénéficié d’une perte de 16 milliards FCFA. La seconde année a été encore plus suicidaire avec une ardoise de 50 milliards sans compter les 40 milliards de la campagne précédente, c’est-à-dire 2014-2015. L’entêtement du gouvernement à s’accrocher à l’impossible est une nuisance à cette filière, qui fait des émules ailleurs, en l’occurrence dans la grande famille de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), où le Bénin se trouve l’une des nations oubliées par dame fortune dans le coton.
L’heure est grave
Ces pays de l’UEMOA, qui profitent amplement de la filière nourricière, qu’est le coton sont le Sénégal, la Côte –d’Ivoire, le Burkina-Faso, le Mali et autres. Ces nations outre les résultats bénéficiaires depuis quatre exercices, ont entre 2011 et 2014, doublé voire triplé le niveau de leurs capitaux propres, renforçant ainsi leur structure financière.
Le Bénin a été sauvagement violé dans cette filière par ses successifs ministres de tutelle, qui malheureusement lui ont porté ce coup fatal. Les derniers mois du mandat de l’actuel chef de l’Etat risquent d’être périlleux pour l’or blanc, car les acteurs, du moins les plus en vue ne sont pas payés. Le gouvernement peine à honorer ses engagements, par omission ou pour toute autre raison encore inconnue pour l’heure. Seulement, il a oublié de satisfaire à la demande de ces collaborateurs, toujours fidèles à la cause du coton.
Tony LOHOU