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Choix d’un candidat pour la présidentielle de 2016, Le Prd : une nébuleuse
Publié le mercredi 30 septembre 2015  |  Matin libre
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© aCotonou.com par CODIAS
Edition 2015 de l’Université de vacances du Parti du renouveau démocratique (Prd)
Samedi 19 Septembre 2015.Université de vacances du PRD placé sous l’autorité de Me Adrien Houngbédji, Président fondateur du Prd et Président de l`Assemblée Nationale du Bénin.




La désignation du candidat idéal pour la présidentielle de 2016 reste une véritable épreuve pour le Parti du Renouveau démocratique (Prd). Les deux derniers discours en date de son leader, Me Adrien Houngbédji montrent à suffisance que le parti a du mal à trouver l’oiseau rare au point que beaucoup trouvent qu’il cafouille.

Le Prd s’est donné jusqu’à la fin de 2015 pour choisir son candidat conformément à ses statuts. A moins de six (06) mois de la présidentielle, l’imprécision règne au sein de cette grande formation politique qui peine à identifier celui qui va incarner les aspirations des « Tchoco-tchoco». Le leader charismatique, Me Adrien Houngbédji est désormais exclu de la bataille pour la présidentielle selon la Constitution du 11 décembre 1990. Et le parti, manifestement faute d’une personnalité imposante, cherche désespérément un candidat pouvant rassembler les électeurs. On entretient presque la confusion pour trouver un porte-étendard consensuel. Deux discours du leader incontesté du parti révèlent allègrement la contradiction dans laquelle pataugent depuis peu les membres du Prd. Le 15 juin 2015, lors de son investiture, le président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji a peint la scène politique nationale en noir. « Nous étions un modèle. A force de perdre du terrain, le label a disparu. Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur les élections du 26 avril qui ont donné naissance à notre législature, et à son Bureau. L’allégorie des deux télécommandes a été fréquemment invoquée. Ni l’une ni l’autre ne sont vertueuses» a-t-il déclaré. Ils condamnaient ainsi à mots voilés la présumée implication du Chef de l’Etat et de l’homme d’affaires Patrice Talon dans la désignation du président du Parlement. Il a ajouté : « Ce que je veux dire ici avec force, c’est qu’une élection n’est juste et équitable que si les moyens disponibles sont eux-mêmes justes et équitablement alloués. Ce que je veux dire ici avec force, c’est qu’il faut condamner les méthodes qui dénaturent la démocratie. Je veux proclamer ici l’impérieuse nécessité d’une réforme approfondie de notre système partisan. Aboutir à un nombre très réduit de partis politiques au lieu des deux cents actuellement dénombrés. Les construire autour d’un projet de société. Le tout pour permettre aux partis d’être de vrais socles qui jouent efficacement leur rôle dans l’animation de la vie politique et dans la conquête du pouvoir d’Etat». En clair, Me Adrien Houngbédji place les formations politiques au cœur de la scène politique et les désigne, à l’instar d’autres acteurs d’ailleurs, comme les vraies machines pouvant légitimement conquérir le pouvoir. Mais contre toute attente, le 19 septembre 2015 à l’ouverture de l’Université de vacances du Prd, Me Houngbédji a fait remarquer urbi et orbi : « Nous ne pouvons choisir un candidat avant d’avoir initié et clos des efforts de concertation avec les autres forces politiques du Bénin y compris celles que nous combattons et qui souhaitent participer à la recherche de consensus pour sortir le pays de l’ornière. Ce que nous combattons en réalité, c’est plus un système que des hommes». Le leader des «Tchoco-Tchoco» semble modérer les déclarations tenues en juin dernier. Désormais, il n’exclut plus de faire alliance, pour la conquête du pouvoir en 2016, avec l’une ou l’autre des deux «télécommandes» ou leurs collaborateurs.

Incertitude…

La posture du Prd révèle tout l’imbroglio qui entoure ses ambitions pour la prochaine présidentielle. Après avoir qualifié de «télécommande non vertueuse», le Chef de l’Etat, et l’avoir combattu durant une décennie, le Prd serait-il maintenant prêt à ouvrir des discussions avec ses lieutenants? Et s’il devrait se rapprocher de la famille présidentielle, comment compte-t-il gérer tout le passif de cette formation politique qu’il a souvent décriée? Mènerait-il les négociations en faisant fi des valeurs qu’il a de tout temps prônées?

Par ailleurs, puisque le parti n’exclut les discussions avec personne, se lancerait-il dans des marchandages avec l’homme d’affaires Patrice Talon, la deuxième télécommande désignée? Le Prd acceptera-t-il de faire président de la République, cet homme d’affaires «bailleur de fonds» ou mentor de plusieurs politiques, au risque d’affaiblir le système partisan? Ces interrogations traduisent parfaitement l’incertitude ou encore l’incohérence qu’entretient le parti arc-en-ciel. Il existe donc des équivoques que le Prd devra lever au plus tôt afin de ne pas embarrasser ses militants. A moins que Me Adrien Houngbédji et le Prd soient dans la logique: «les déclarations électorales n’engagent que ceux qui y croient.»

AS
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