Quel est le rôle des médias dans la promotion et la conduite des processus électoraux pacifiques en Afrique de l’Ouest ? La question est au centre d’un atelier qui regroupe des responsables et professionnels des médias depuis hier, mardi 29 septembre à Dakar au Sénégal. L’objectif de cette rencontre d’échanges de deux jours organisée par le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA) est de renforcer les capacités de ces responsables et professionnels des médias afin qu’ils soient outillés pour exercer leur liberté d’expression, tout en évitant la diffusion de fausses informations pouvant porter atteinte à l’ordre public et compromettre les progrès démocratiques.
Entre 2015 et 2017, plusieurs pays de la sous-région ouest africaine auront à organiser plus d’une dizaine d’élections, que ce soit des élections législatives ou présidentielles. Et dans la réussite de ces échéances, les médias ont un rôle important à jouer. Comment faire pour la réussite de la couverture médiatique desdites élections afin d’éviter la diffusion de fausses informations devant compromettre les progrès démocratiques ? C’est la grande préoccupation du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA) qui en partenariat avec d’autres organismes des Nations Unies a regroupé, depuis hier à Dakar au Sénégal, des responsables et des professionnels des médias de l’Afrique de l’Ouest.
Pendant les deux jours de travaux, il s’agira de donner à ces responsables et professionnels des médias, les outils nécessaires pour qu’à leur tour, ils fournissent aux électeurs et électrices des informations relatives au processus électoral, ainsi que des informations équilibrées et impartiales sur les enjeux du scrutin. Le déroulement et le financement de la campagne électorale sont également des étapes très importantes où l’intervention des médias est capitale sans oublier le programme des candidats en lice, de même que les opérations de dépouillement des votes.
En effet, dans le contexte de la couverture médiatique des processus électoraux, les responsables et les professionnels des médias participent en quelque sorte dans les limites légales et réglementaires, à l’observation électorale, notamment en accordant une attention soutenue à la transparence, à l’inclusion à la crédibilité et à la fiabilité du scrutin. Ils ont à cet effet, la possibilité ou selon les contextes de responsabilité de dénoncer des éventuels dysfonctionnements ou de mettre en relief des cas de violations de la loi. Pour ce faire, ils disposent, au-delà du traitement classique de l’information, d’une panoplie de moyens.
En procédant à l’ouverture des travaux de l’atelier, le ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Mbagnick N’Diaye a rappelé l’histoire électorale de son pays, avant de revenir au sujet à l’ordre du jour pour dire que les médias ont un rôle très important à jouer. Pour lui, les élections constituent, en règle générale, un enjeu important pour les citoyens appelés à choisir les représentants qui défendront au mieux leurs intérêts. Ce choix, ajoute-t-il, doit s’opérer suivant des principes démocratiques essentiels qui sont en corrélation avec les droits de l’Homme. Notamment, la participation à la vie publique, la liberté d’opinion et d’expression, de mouvement et d’association, l’égalité, la non-discrimination et la transparence des processus, y compris celle liée aux résultats du scrutin.
Quant au contenu de l’atelier, il comporte une dizaine de sections relatives «aux instruments internationaux et régionaux de gestion des élections : cadre juridique des élections en Afrique de l’Ouest», au «financement des médias» en passant par «médias, démocratie et élections», «médias, prévention des tensions et la gestion des crises électorales» sans oublier «médias et protection des droits de l’Homme», «la pratique journalistique en période électorale : de l’éthique à la responsabilité journalistique», etc….
Par Bruno SEWADE, envoyé spécial à Dakar