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2016 : La situation dépasse les compétences de Tévoédjrè
Publié le jeudi 1 octobre 2015  |  24 heures au Bénin
Le
© Autre presse par DR
Le professeur Albert Tévoédjrè, médiateur de république




Contrairement aux années antérieures, le Professeur Albert Tévoédjrè n’a pas encore dévoilé son candidat à la prochaine élection présidentielle. Même à cinq mois de l’événement, il est plongé dans un silence assourdissant, alors qu’on le prenait comme le super intelligent qui savait indiquer la voie à suivre au peuple. Les élections de 2016, vu la situation politique actuelle du pays, dépassent sans nul doute les compétences du ‘’Renard’’ de Djèrègbé.



L’élection présidentielle de 2016 se présente comme une équation à plusieurs inconnues. Même, les surdoués de la politique béninois, à l’instar du Professeur Albert Tévoédjrè, ont du mal à la résoudre. Pour rappel, en 1995, après les élections législatives, ce dernier a anticipé sur la victoire du Général Mathieu Kérékou à l’élection présidentielle de 1996.


Sa formation politique Notre cause commune (Ncc), avait appelé à voter pour l’ancien Président de la République. Au terme du scrutin présidentiel, c’est le Général Mathieu Kérékou qui a réussi à détrôner le Président en exercice à l’époque, Nicéphore Dieudonné Soglo.


On avait qualifié le Professeur Tévoédjrè d’intelligent, de politicien hors-pair et de visionnaire. En 2001, à un an de l’élection présidentielle de 2001, sa nouvelle formation politique, le Parti national ‘’Ensemble’’, à la suite d’un congrès extraordinaire, a indiqué la voie à suivre au peuple béninois, en appelant à voter pour la réélection du Général Mathieu Kérékou. Malgré la forte opposition animée par la Renaissance du Bénin (Rb) et le Parti du renouveau démocratique (Prd), l’ancien patron du Parti de la révolution populaire du Bénin (Prpb) a été réélu à la magistrature suprême du pays. Une fois encore, le ‘’Renard’’ de Djèrègbé a reçu tous les éloges du monde. « Albert Tévoédjrè est fort et intelligent. C’est un politicien très fin… », voilà ce qu’on entendait à l’époque.


Après les mandats constitutionnels du Général Mathieu Kérékou, Albert Tévoédjrè a encore anticipé sur le choix du prochain Président de la République, alors qu’il avait déclaré sa retraite politique. Ainsi, en 2005, il a déclaré son soutien indéfectible à l’ex-président de la Banque ouest-africain de développement (Boad), candidat à la succession du Général Kérékou, pendant qu’on voyait son jeune frère de l’Ouémé, Me Adrien Houngbédji, favori à la conquête du Pouvoir. Ça n’a pas raté. Boni Yayi a été élu Président de la République au second tour avec 75% des suffrages exprimés au grand dam de son challenger de l’Ouémé/Plateau, Me Adrien Houngbédji.


En 2010, Albert Tévoédjrè était encore au rendez-vous. Il a appelé le peuple béninois à réélire le natif de Tchaourou à la tête du pays en 2011. Comme d’habitude, c’est son camp qui a gagné au détriment du candidat unique de l’Union fait la Nation (Un), Me Houngbédji. Après ces succès politiques, le ‘’Renard’’ de Djèrègbé était connu pour le commun des mortels béninois, une icône qui guide le peuple. Aujourd’hui, on est à la veille d’une autre échéance politique importante pour la démocratie béninoise. On s’attendait à le voir orienter les Béninois dans le choix du prochain Chef d’Etat. Niet ! Même, à cinq mois de la prochaine élection présidentielle, il a disparu de l’échiquier politique national. Où est alors passé Albert Tévoédjrè, le visionnaire ?



Complexité



Il faut noter que l’élection du prochain Président de la République est très complexe. Même, le Professeur Albert Tévoédjrè est dépassé par les événements. Aucun candidat, à cette consultation électorale, n’a le monopole d’une région donnée du pays. Au nord, il y a cette fois-ci une pléthore de candidatures à l’instar de celles du Général Robert Gbian, Abdoulaye Bio Tchané, Issa salifou et d’autres personnalités politiques de la région qui entendent se présenter à l’élection présidentielle.


Dans le Sud du pays, c’est la catastrophe. On parle de Pascal Koupaki, Sébastien Ajavon, Patrice Talon, Issa Badarou Soulé, Léhady Soglo et consorts. Selon certaines informations, une centaine de candidatures est attendue. Personne ne peut dire avec certitude les deux candidats qui seront au second tour de la prochaine élection présidentielle. La complexité de la situation permet de connaître les limites du Professeur Albert Tévoédjrè. On se rend compte qu’il suivait la direction du vent comme tout bon politicien. En plus, comme son adversaire juré, Me Adrien Houngbédji, n’est plus dans la course, il ne trouve plus l’importance de mouiller le maillot. C’est dire que le ‘’Renard’’ de Djèrègbé n’était pas un superman politique comme on le croyait.




Paul Tonon
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