Le processus d’installation du Conseil communal de Tchaourou a été arrêté par le préfet des départements du Borgou et de l’Alibori le 29 juillet 2015. La situation ainsi créée à cause des manœuvres politiciennes est devenue une source de tensions pour les mêmes partisans de Yayi Boni qui sont prêts à s’affronter entre eux si rien n’est fait au plus vite.
La Commune de Tchaourou est au coeur d’une tension qui risque de faire des victimes si rien n’est fait pour décanter cette situation. Le maire Bio Sounon Bouko réélu par la majorité des 24 conseillers Forces cauris pour un Bénin émergent a des difficultés pour diriger le conseil. Les activités tournent au ralenti à la mairie. Mieux, le Conseil communal n’a pu tenir sa session comme le recommandent les lois en vigueur au Bénin, alors même que toutes les autres communes se sont conformées à la loi. Le blocage est lié au fait que le préfet, autorité de tutelle, n’a pas pris l’arrêté d’approbation qui reconnait et installe ledit conseil. Dans ce conseil où se retrouvent les partisans des députés Chabi Sika et Adam Bagoudou, la division et les manœuvres politiques se sont installées aux mépris des actions qui doivent concourir au développement. Il n’est pas un secret que la guéguerre entre les deux hommes politiques a des conséquences sur le conseil communal. Les partisans des deux camps se mobilisent malgré les rencontres et les conseils du comité de crise mis en place et composé de certains cadres et dignitaires de Tchaourou. La menace est perceptible puisque les partisans des conseillers minoritaires ne veulent pas reconnaitre l’autorité du maire. Ils fondent leur argument sur le fait que le préfet ne reconnait pas ce dernier. Ils menacent d’aller bloquer l’administration. Ce que n’entendent pas voir les partisans du camp qui soutient le maire. Ceux-ci font observer que le jeu démocratique doit se jouer jusqu’au bout. Mieux, soulignent-ils, le préfet n’a pas d’injonction à leur donner. Selon nos investigations, la Cour suprême n’aurait pas donné de suite au recours du camp minoritaire. Plusieurs marches et autres actes pourraient être organisés au même moment par les deux camps dans les prochains jours. Face à cette situation qui ne fait pas avancer le développement de la Commune, des voix s’élèvent pour demander à l’autorité de tutelle de jouer franc jeu. D’autres invitent les politiciens qui tirent les ficelles à cesser la basse besogne.
La cause de la crise
A l’origine de cette situation, l’autorité de tutelle, le préfet Salamatou Kora Ponou n’a toujours pas pris l’arrêté portant approbation du Conseil communal dont le processus avait été bloqué par cette dernière lorsqu’il s’est agi de désigner les chefs d’arrondissement de Tchatchou et de la commune centrale. Nos sources indiquent que le préfet accuserait le maire de lui avoir manqué de respect lors de l’installation dudit conseil. Mais d’autres sources informent que la crise est plus politique qu’administrative. Le conseil communal de Tachaourou est composé de 25 conseillers. Ils sont 24 Forces cauris pour un Bénin émergent et 01 de l’Alliance pour un Bénin triomphant. Deux blocs s’affrontent au sein des conseillers Fcbe. Il s’agit des partisans du député Chabi Sika, majoritaire avec 14 conseillers et ceux du bloc du député Adam Bagoudou avec 09 élus. Lors de l’installation, la majorité qui a bénéficié de la voix du conseiller Abt a raflé tous les sièges. Ayant compris que les dés étaient pipés, le préfet a arrêté le processus et renvoyé la suite de l’élection des deux postes de chefs d’arrondissement pour le lendemain 30 Juillet 2015. Mais depuis lors, le préfet Salamatou Kora ne s’est plus jamais présenté à Tchaourou. L’autorité a brillé par son absence ainsi que les conseillers, Fcbe minoritaires.
Clément Dognon
(Br Borgou-Alibori)