Les députés ont tenu une séance plénière, hier jeudi 1er octobre à l’Assemblée nationale. Ils ont autorisé la ratification d’un accord de prêt d’un montant de 22 milliards F CFA au profit du Projet d’urgence de gestion environnementale en milieu urbain (PUGEMU). Les travaux ont été dirigés par le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji.
Le projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de prêt signé le 24 juin 2015 entre la République du Bénin et l’Association internationale de développement (AID) dans le cadre du deuxième financement additionnel du Projet d’urgence de gestion environnementale en milieu urbain (PUGEMU) était en examen hier à l’hémicycle. Transmis à l’Assemblée nationale par le gouvernement par décret n° 2015-393 du 20 juillet dernier, le dossier a été favorablement examiné par les députés qui l’ont adopté à l’unanimité. Le coût global du deuxième financement du PUGEMU est de 23,1 de francs CFA environs dont 22 milliards au titre du crédit AID et 1,1 milliard pour la contrepartie béninoise. Les 22 milliards F CFA contractés par l’Etat béninois auprès de l’AID sont remboursables sur une durée de 38 ans dont 6 ans de différé avec un élément don de 54,36%.
La ratification de cet accord permettra au Bénin d’intensifier les travaux en cours d’exécution pour juguler les effets négatifs des inondations. Les travaux prévus au titre du deuxième financement additionnel permettront d’atteindre un des Objectifs du Millénaire pour le développement pour lesquels le Bénin s’est engagé depuis 2000, à savoir assurer un environnement durable. Aussi, permettront-ils d’améliorer les conditions de vie des populations qui souffrent du fait des inondations et de la pollution par les ordures ménagères grâce à la réalisation d’équipements et d’infrastructures appropriées dans le cadre de la mise en œuvre du PUGEMU. Lequel projet s’articule autour de cinq composantes dont la principale, relative à «l’Amélioration et la réhabilitation du drainage» vise la mise en œuvre d’un programme d’activités dans les zones cibles des municipalités de Cotonou, Porto-Novo, Ouidah, Abomey-Calavi et Sèmè-Podji.
Il faut rappeler que ce projet a été conçu après les graves inondations de l’année 2010 au Bénin où plus de 50 000 habitations ont été détruites, 150 000 personnes laissées sans abri et d’autres dégâts non négligeables enregistrés. La phase initiale de l’exécution du projet avait bénéficié d’un crédit de près de 25 milliards F CFA accordés par la Banque mondiale puis un premier financement additionnel de 3,2 milliards de francs CFA a été approuvé en mai 2014. Depuis hier, un deuxième financement de 22 milliards F CFA est mis encore à la disposition de ce projet pour la poursuite de ces travaux. Le dossier est passé comme une lettre à la poste sans doute au regard de l’importance du projet qui n’est plus à démontrer.
Le dossier sur la boucle ferroviaire renvoyée
Après le dossier d’autorisation de ratification, les députés devraient examiner deux questions d’actualité. L’une est relative à la boucle ferroviaire en cours de construction par le Groupe Bolloré et l’autre relativement à la dissolution de l’Inspection générale d’Etat par le gouvernement. Les deux questions ont été initiées par le député Eric Houndété. Elles ont été programmées pour être abordées à la faveur de la séance plénière d’hier. Mais le gouvernement a estimé hier qu’il n’était pas prêt pour répondre. Il devrait le faire par écrit à l’auteur des questions. Ce que lui concède le Règlement intérieur. Mais cette stratégie d’attaque du gouvernement n’a pas été du goût du député de l’Opposition qui y a vu une fuite en avant ou une manœuvre pour escamoter ses préoccupations. Il décide alors de corser la procédure. Règlement de l’intérieur du Parlement à l’appui, il décide de transformer les deux questions d’actualité en questions orales avec débat. Ce qui oblige le gouvernement à s’expliquer pour permettre au Parlement de faire le débat. Une démarche qu’approuve le président Adrien Houngbédji qui annonce que le bureau doit se réunir le plus tôt possible pour formaliser cette demande du député Eric Houndété. Les deux dossiers pourraient être programmés pour le jeudi 8 octobre prochain. Ainsi, le gouvernement n’aura plus d’autre choix que de s’expliquer devant l’ensemble de la Représentation nationale, surtout par rapport au dossier de la boucle ferroviaire qui fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis quelques mois. Th. C. N.
Par Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau