Le médiateur de la République, Joseph Gnonlonfoun a animé hier jeudi 1er octobre une conférence de presse au siège de son institution à Porto-Novo. Il a abordé plusieurs sujets dont l’élection présidentielle du 28 février prochain au Bénin.
Le médiateur de la République se soucie déjà de l’organisation de l’élection présidentielle du 28 février 2016 au Bénin. Tout son souhait est de voir les choses bien se passer comme cela a toujours été le cas depuis le renouveau démocratique dans notre pays. Pour cette sixième élection présidentielle, le médiateur Joseph Gnonlonfoun invite les uns et les autres à plus de discernement. «Je souhaite… que pour l’avènement du nouvel évènement de 2016 nous fassions preuve de beaucoup de discernement pour éviter d’aller dans une aventure périlleuse», exhorte le médiateur de la République à la faveur d’une conférence de presse animée hier au siège de son institution à Porto-Novo. Il a salué les conditions dans lesquelles se sont déroulées les élections législatives du 26 avril dernier puis celles municipales, communales et locales du 28 juin dernier, et a félicité les candidats élus.
Son souhait le plus ardent est de voir se tenir aussi dans la paix la présidentielle de 2016 pour laquelle les acteurs sont déjà en échauffement pour une nouvelle campagne électorale, celle qui démarre déjà par «une avant-précampagne» de débauche d’énergie. «Mon vœu le plus ardent est qu’elle soit absolument festive», souhaite Joseph Gnonlonfoun. «….pour la paix dans notre pays, avec sagesse et intelligence, notre pays soit conduit grâce à un patriotisme exigent et une conscience nationale éclairée vers un processus démocratique pour lequel ont opté nos conférenciers du 28 février 1990», ajoute-t-il. Cette invite du médiateur de la République à la paix lors de la présidentielle prochaine avait même été rappelée par l’association des médiateurs des pays de l’UEMOA à travers une déclaration en date du 10 avril dernier à Cotonou pour appeler à des élections pacifiques dans les pays de l’Union. Cette déclaration, baptisée Déclaration de Cotonou se veut une action préventive pour la recherche de la paix dans l’espace UEMOA, souligne Joseph Gnonlonfoun avant de déplorer les derniers soubresauts politiques intervenus au Burkina Faso. Lesquels vont à l’encontre de la lettre et l’esprit de cette déclaration.
A la question des hommes des médias, de savoir ce qu’il pense des intentions de candidature des hommes d’affaires pour la présidentielle de 2016, Joseph Gnonlonfoun dit n’y trouver aucun inconvénient. D’autant qu’ils sont aussi des citoyens et bénéficient des mêmes droits que les autres.
Au cours de ses échanges avec les journalistes, le conférencier a été amené à se prononcer par exemple sur ce qu’il pense de la dernière décision controversée de la Cour constitutionnelle portant sur l’âge plancher c’est-à-dire les 40 ans pour être candidat à la présidentielle au Bénin, la grève de cinq jours sur cinq des magistrats et sans service minimum et la menace sur la rentrée scolaire 2015-2016. Joseph Gnonlonfoun a donné son point de vue sur ces différents sujets.
Déjà 152 recours reçus et traités en 2015
Le médiateur de la République poursuit sans relâche sa mission d’intercesseur gracieux entre l’administration publique et les administrés. Au titre de cette année 2015 en cours, l’institution a déjà reçu et traité 152 réclamations des citoyens. Ce qui porte à 3 061 le nombre des recours enregistrés au total depuis sa création. L’essentiel des recours, comme on devrait s’y attendre, porte sur les domaines tels que les litiges domaniaux, l’expropriation pour cause d’utilité publique sans juste et préalable dédommagement, la gestion des carrières des agents de l’Etat, les créances de l’entreprise sur l’Etat et les questions de facturation pour consommation d’énergie électrique. De façon générale, l’institution se félicite des résultats obtenus dans le traitement des réclamations avec des cas de succès avérés, mais déplore le silence observé par bon nombre de structures de l’Etat saisies de demandes d’intervention du médiateur de la République. C’est le cas de certains ministères tels que le ministère en charge des Finances saisi plus de 38 fois sans aucune réponse tout comme celui en charge de la Fonction publique. Dans le lot de ces mauvais élèves, il y a aussi le ministère de la Défense nationale, le ministère des Enseignements maternel et primaire et le ministère chargé de l’Enseignement secondaire. C’est aussi le cas de quelques établissements publics tels que la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la Société béninoise d’énergie électrique (SBEE).
Face à cette situation, l’institution envisage d’organiser pour la première fois dans son histoire, en novembre prochain, une session pour traiter et vider en présence des ministères et institutions de l’Etat, les demandes d’intervention du médiateur de la République restées en souffrance et sans réponses au niveau de ces ministères et structures.
Par Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau