Le cap du dernier trimestre de 2015 qui vient d’être franchi, contraint plus que jamais toutes les formations politiques ou alliances de partis politiques qui aspirent à se positionner pour le scrutin présidentiel de 2016 dont le premier tour aura lieu le 28 février prochain à désigner celui ou celle qui y sera leur candidat. Parmi elles, il y a l’Union fait la nation (Un) dont le candidat n’est pas encore connu, une incertitude dont le principal nœud tourne autour des modalités du processus devant conduire à son choix. Alors qu’elle avait été courtisée assidûment par Patrice Talon qui souhaitait être son candidat pour 2016, l’Un a refusé cette possibilité pour des raisons stratégiques qui se révèlent être vaines aujourd’hui.
La seule certitude au sein de l’Union fait la nation (Un) actuellement est qu’elle souhaite être en lice pour les élections présidentielles de 2016 et avec son propre candidat. A part cela, tout le reste est un flou presque savamment bien orchestré alors qu’elle n’a plus beaucoup de temps à perdre surtout dans les tergiversations politiques. Avec Emmanuel Golou et Eric Houndété, l’Un a dans ses rangs deux personnalités qui ont des ambitions présidentielles et qui ne les cachent pas. Et comme ni l’un, ni l’autre, ne se démarque nettement, les instances dirigeantes de ce regroupement politique ont été contraintes de faire l’option d’organiser des primaires pour désigner ce fameux candidat. A un moment, il était susurré que ce sont les militants qui allaient départager les deux candidats. Un choix qui a été remplacé finalement par celui de demander à chaque parti membre de l’Un de désigner des représentants, l’ensemble de ceux-ci devant former ensuite le corps électoral pour les primaires. Mais cela semble ne plus être le cas, puisque selon certaines sources ce sont des tractations qui permettront de choisir entre Emmanuel Golou et Eric Houndété. Une option qui rappelle celle qui avait été faite par l’Un au moment où elle voulait désigner son candidat pour le scrutin présidentiel de 2011. Mais à cette époque le Parti du renouveau démocratique (Prd) et la Renaissance du Bénin (Rb) faisaient encore partie de l’Un, et, Adrien Houngbédji compte tenu de son parcours politique était le candidat naturel qui a été choisi, même si cela a été fait après plusieurs marchandages politiques. Parmi ceux-ci, il y avait celui qui prévoyait qu’en 2016 que l’Un soutienne Léhady Soglo. Mais tout cela est bien loin maintenant, et, si l’Un a refusé les avances politiques de Patrice Talon dans la perspective de 2016, c’était surtout pour ne pas ouvrir la voie à une division interne car cette candidature n’aurait pas fait l’unanimité, bien qu’il y ait eu un vrai rapprochement entre l’Un et Patrice Talon depuis plusieurs mois. Mais aujourd’hui, le vent de la division n’est pas bien loin car il est sera difficile de voir Eric Houndété ou Emmanuel Golou faire l’impasse sur ses ambitions présidentielles et ce pour sauver la face et surtout un regroupement politique qui s’est imposé après les deux scrutins de cette année comme étant la deuxième force politique du pays après les Forces cauris pour un Bénin émergeant (Fcbe). Avec Patrice Talon, l’Un avait au moins l’assurance de ne plus à se soucier pour la mobilisation du « nerf de la guerre » pour 2016, car ce dernier en dispose conséquemment. Le temps aurait permis aux mécontents à l’interne de se taire ou de se voir proposés des suggestions valables pour avaler la couleuvre que constitue pour eux le choix de Patrice Talon. L’Un est donc plus que jamais à la croisée des chemins et joue avant même que la vraie campagne pour 2016 ne commence très gros politiquement.
Bernado Mariano Houenoussi